Hier, Bruxelles sentait l'huile d'olive frelatée. J'ai d'abord cru que c'était la proximité de ce restaurant que je longeais, puis j'ai fait un saut chez le médecin et le pharmacien pour l'un des miens, rien de grave rassurez-vous, l'ai reconduit à l'école et où que j'allais, l'odeur d'huile d'olive frelatée persistait. On se serait cru dans un souk marocain, ce que m'ont confirmé des amis très chers chez qui nous avons dîné le soir. Je n'aime pas trop ça. Je ne puis croire que les embouteillages inhabituels joints à la pluie persistante en soient seuls la cause.
Aujourd'hui, nous sommes repassés de l'automne à l'été, avons troqué gabardine et boots contre top et jupette, il fait 29°. Il fait très chaud, très moite, fameusement lourd. Mais je ne me plains pas. J'aime la chaleur, qu'elle caresse ma peau ou s'y colle peu importe, quand elle est là, je me sens vivante.
Cet été, j'avoue cependant que j'ai dû abdiquer. Tous les espagnols se plaignaient de la vague de chaleur qui nous assaillait. Les 40° étaient devenus habituels. Les éventails heurtaient en rythme le large poitrail de ces dames, les chapeaux s'agitaient devant ces messieurs tandis que je riais, heureuse. Cependant, à aucun moment de ces canicules, je ne suis arrivée à faire plus de quelques centaines de mètres sans souffler comme un cachalot (c'est bien l'expression?).
L'orage est en train de péter alors que je tapote en vitesse ces lignes insignifiantes. Il fait 29° et nous avons ramassé une brouette entière de noix plus mûres les unes que les autres, vous trouvez ça normal? Chenapan, qui ne fait rien à moitié, les cheveux collés aux tempes, ressemblait à une écrevisse trop cuite. Fier comme Artaban, il brandissant la deuxième dent arrachée par sa soeur et s'amusait à attraper les araignées, même pas peur.
Il fait nuit, les enfants dorment paisiblement, le chien quémande une caresse, son maître tarde à rentrer, l'orage semble contourner la maison mais les éclairs cèdent la place au tonnerre, il fait toujours aussi lourd, la musique rythme ces mots fatigués, je pense à tous mes proches, parents, frères et soeurs, amis réels et virtuels, tous si présents, si chers, certains très particulièrement ces jours-ci, je crois bien que je vais vous dire bonsoir, à bientôt, à demain peut-être, à plus tard sans doute.
PS et non, j'espère bien ne pas belong to the city à vie; d'ailleurs, nous cherchons à quitter l'air nauséabond d'huile d'olive frelatée, si vous avez une maison à proposer dans un environnement fleuri et odorant, you never know...