Quelques perles toutes récentes de notre Chenapan:
Il regarde -à l'instant- une émission sur le requin; on parle du requin citron et j'entends qu'il s'adresse à ses frères: "Ça existe aussi le requin banane?"
Il y a deux semaines, malade, il reçoit de notre généreuse Maria un billet et quelques pièces pour Saint Nicolas. Je retrouve cet argent intact sur sa table de nuit et lui demande pourquoi il ne le met pas dans sa tirelire... "Mais ze dois le donner à Saint Nicolas quand il reviendra..."
Je lui prépare un oeuf à la coque, il m'affirme préférer les oeufs de poule, mais bon, comme il n'y a que des oeufs de coq...
Je vous jure que je ne les invente pas, elles sont véridiques et... illuminent mon quotidien.
Notre enfance a été baignée de Maria. Il y avait la Grande Maria, alias la grosse Maria, la Petite Maria, l'autre Maria, et enfin Georgine chez notre autre grand-mère (ça ne s'invente pas). Leur prénom était généralement associé à celui de leur conjoint, et lorsque ce n'était pas le cas, on utilisait le qualificatif qui nous permettait de les distinguer immédiatement.
Maria et Félix étaient des parents de la Petite Maria, vous savez, Maria et Romain. Ils faisaient partie de la famille. Ils nous connaissaient tous, nous avions une affection énorme pour eux, ils étaient les piliers de la maison. Quand nous leur rendions visite dans leur petite maison, nous étions gâtés comme jamais... Il faisait toujours chaud, très chaud, Félix, ayant quitté sa bêche, se balançait dans son fauteuil à bascule pendant que Maria (la Grosse) tout en dégageant de son tablier à fleurs synthétique des effluves de transpiration, préparait fébrilement les chips et les bonbons que nous devions emporter chez nous. Avec la petite Maria, c'était différent, elle avait des enfants de notre âge et servait plutôt de deuxième maman ou de baby-sitteuse (surtout pour mes petites soeurs) lorsque c'était nécessaire. Son fils était dans ma classe, nous allions effrayer les pigeons que son père élevait avec passion, lisions des BD interdites chez nous (Jommeke, Suske en Wiske) et restions des heures à regarder la télévision. Elle nous préparait des gaufres ou des galettes de pomme de terre, ce que notre mère ne faisait pas. La petite Maria, c'est le tuteur de maman, son organisation, sa sérénité, la parole sage, le bon sens qu'il est bon de réentendre, l'affection décuplée, la générosité jamais prise à défaut. et puis, il y a les autres Maria et Romain, débarquant plus tard dans nos vies mais tout aussi ingénieux, disponibles, fiers d'aider et de seconder.
Photo empruntée à Piet Flour
Notre chère "Mari"a doit nous quitter à cause d'une organisation de famille différente. Nous le déplorons et nous nous sommes déjà renseigné pour pouvoir lui retrouver du travail.
RépondreSupprimerElle nous manquera beaucoup, oui beaucoup!
Elle a été adorable, généreuse et délicieuse avec notre chenapan et avec nous tous aussi.
Je regrette.
Amaury
Ton chenapan est impayable :-)
RépondreSupprimerOui, rendons hommage à toutes les Maria du monde. J'aime beaucoup l'idée de "tuteur", c'est tout à fait ça.
Moi, j'avais Eugénie. Elle me gardait du dessert, parce qu'elle savait que mes frères et la ribambelle de cousins n'allaient pas m'en laisser une miette. Toutes les "Maria" étaient synonymes de liberté, de fruits défendus, toutes dévolues de tendresse, rassurantes et différentes.
RépondreSupprimerDélicieux, ton billet! Les mots de Chenapan sont finalement, si tu y penses, pleins de bon sens!
RépondreSupprimerNous avions Maria et Rateau. Rateau?, diras-tu....Oui, Maria avait l'accent de Verviers, était très éprise de son mari, et l'appelait .... Raton! On avait aussi Robert et Zélie dans la villa de Nismes, qui appelaient mon frère Le p'tit Pierrot.
J'ai encore une photo de mon arrière grand-mère avec Maria de Rateau... et tu le sais, les Marias finissaient par faire partie de la famille. Qu'aurait-on fait sans elles?
Vous aviez des "Maria", j'ai eu petite fille une Renée tout aussi admirable. J'allais cueillir les fraises et les haricots avec elle dans le potager ; elle m'initiait aux beautés et aux secrets de la nature. Dans mon prochain roman, je lui rends un vibrant hommage. Elle est morte il y a deux ans. Aussi je suis sensible à vos mots qui rejoignent les miens et à votre sensibilité toute de délicatesse. Merveilleux !
RépondreSupprimerMagnifiques les mots de Chenapan, j'adore!
RépondreSupprimerLes María, oh oui. Ici c'était des Francisca, mère et fille, si aimantes, aimées, devenues des secondes mamans pour mes enfants.
Le grand plaisir aussi, en vieilissant, de devenir un peu la María des enfants des alentours.
Joyeux Noël Delphine.
J'ai toujours préféré le nom Marie au María, parce que Marie est le nom de ma grand-mère. Joyeux Noël.
RépondreSupprimerAmaury, on aura encore de ses nouvelles heureusement.
RépondreSupprimerms: Chenapan me fait souvent sourire et parfois grimacer aussi, un caractère très entier! Oui les Maria, tu as raison.
Damien: tu ne serais pas le petit dernier de la bande des cousins (et un peu dans les tabliers d'Eugénie :-)?? Rassurantes, c'est ça.
Edmée: au fond, Chenapan est très terre à terre. Maria et Rateau, ce devait être un couple extraordinaire et une référence pour vous.
Armelle: merci pour votre compliment qui me va droit au coeur. J'aimerais lire ce roman qui rend hommage à Renée, j'espère l'avoir rapidement entre les mains.
Colo: tu soulignes cette autre dimension qui est un véritable trésor: le fait que nous sommes tout à tour les enfants mais très vite aussi les Maria (sans accent tonique en néerlandais, l'accent se porte sur le "a").
Go: Marie est un magnifique prénom, ta grand-mère a bien de la chance.
Joyeux Noël à vous tous, mes amis, mais je vous reviens certainement avant la fin de l'année!
Et alors, il est passé Saint Nicolas et son âne ? Si c'est pas lui, il est certain que le Père Noël prendra ses quelques pièces pour aller faire la fête avec Saint Nicolas... ;-)
RépondreSupprimerJe te souhaite un merveilleux et magique Noël à toi et aux tiens...
Bises, Flo
sympas, ces mots d'enfant. (belle photo, mais je connais le travaild e Piet, toujours si beau !)
RépondreSupprimerQuelle délicieuse tranche de vie, une fois de plus...Tu sais conter les détails, et nous mettre dans les bras de cette nounou débonnaire comme nous en avons tous eu, enfant. En tous cas, si ce n'était pas une nounou, c'était une voisine dévouée, une concierge, une aide ménagère, et leur gentillesse, leur dévouement, je les retrouve dans cette Maria à qui tu rends hommage. Un prénom générique pour toutes ces secondes mamans si importantes dans les yeux d'un enfant.
RépondreSupprimerTon Chenapan est adorable en petit esquimau. Et l'habillage de fête de ton blog est somptueux. Je le découvre en rentrant de chez mes parents.
Je vous embrasse tous tendrement.
Célestine
Flo: merci pour tes voeux. Je crois que la neige qui tombe encore, encore et encore les aura retardés, non? Je passe très vite chez toi. Bises
RépondreSupprimerMarie: bienvenue par ici. Je suis passée chez vous et ai beaucoup apprécié vos photos très structurées. J'ai adoré celle des enfants jouant au kicker ainsi que le parapluie. A très bientôt.
cel: merci pour le compliment concernant l'habillage de mon blog, c'est suite à notre conversation concernant le froid et la neige et le besoin de lumière et de chaleur... tu as raison, c'était tout ça à la fois les Maria, elles sont merveilleuses. Nous avons dit au-revoir à l'une d'entre elles aujourd'hui, je ne sais qui était le/la plus ému(e)... Ce n'est pas notre chenapan sur cette photo, bien que le nôtre ait aussi les cheveux blonds et les yeux bleus. C'est une très belle photo prise par mon compatriote Piet dont parlait récemment PB. gros bisous et à très bientôt.
Comme tu écris bien Delphine, c'est touchant ce bel hommage que tu rends à tes Maria ! Et c'est triste effectivement de ne plus pouvoir garder près de vous la dernière Maria, je comprends Amaury. Moi qui m'attache à ces gens si gentils, je ressentirais cela comme un abandon, forcé bien sur, mais abandon tout de même !
RépondreSupprimerTon Chenapan est un amour, les sous de st Nicolas hum ! Trop mignon !
Florence
Mon com d'hier n'est pas passé !
RépondreSupprimerMais j'ai trop mal pour en faire un second désolée !
Bisous
Florence
Florence: désolée de ne pas avoir publié ton commentaire plus rapidement, je suis un peu moins présente ces jours-ci! J'espère que ta crise est passée et que tu vas mieux. Chenapan est à nouveau malade, oh, rien de grave mais de fortes fièvres et une toux persistante qui perturbe quelque peu nos projets de congé. Il demeure cependant toujours souriant et plein d'entrain.
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