vendredi 7 août 2009

Daniel Gillès

Daniel Gillès. Souvenir d'un homme ressemblant physiquement à mon grand-père tout en ayant une expression très différente. L'un, homme d'action à l'éducation teintée de ce Jansénisme propre au Nord du pays, travailleur acharné, dont les gestes ont toujours été guidés par le sens du devoir -sa devise, transmise à ses enfants et petits-enfants était Dieu, le Roi, la Patrie!, l'autre, le regard tantôt rêveur, tantôt tourné vers la terre, sans doute aussi vers le Ciel mais je ne suis pas dans le secret, l'attitude un peu théâtrale, le geste ample, amoureux de la Russie et surtout de sa littérature, de Tolstoï et de Tchechov, de sa grandeur et de sa démesure, de ses personnages tourmentés...
La dernière image que j'en ai date d'une réunion de famille chez mes grands-parents, à Snellegem, je ne sais plus à quelle occasion. Elle est celle d'un homme charmant, au dos un peu voûté, aux yeux un peu larmoyants, mais ce ne sont que des souvenirs de très jeune fille.
A ma demande, mon père m'en parlait l'autre jour. Il a partagé avec moi ses souvenirs d'enfant, car ils ont vécus sous le même toit après la guerre. Mais ils sont si personnels que je préfère les taire.
Daniel Gillès primé pour Mort la douce (prix Rossel 1951), Tchekhov ou le spectateur désenchanté (Grand Prix de la Critique 1967) Le festival de Salzbourg, (Grand Prix triennal du roman 1976).
Oncle Daniel, tourmenté, cynique, critique par rapport à son milieu, son époque, son mode de vie, mais ne sachant pas vivre sans, tout comme ses personnages. Oncle Daniel, déchiré entre le monde sensible et le monde des idées. Oncle Daniel, à la plume agile et à la culture étendue, conteur, historien, critique littéraire, romancier au talent incontesté. D'un coup de plume, il brosse ses personnages, leurs défauts et leurs qualités dans un contexte très proche de ce qu'il connaît, rendant un tableau vivant, amusant, grave parfois, attendrissant, très bien documenté.
Oncle Daniel, j'aurais voulu avoir l'opportunité de parler littérature avec toi, mais j'étais trop jeune, c'est dommage.

10 commentaires:

  1. sa devise, transmise à ses enfants et petits-enfants était Dieu, le Roi, la Patrie!, Tu devrais rajouter le travail.. en tant que Janséniste, c'est évident! Kiss
    Amaury

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  2. Après l'heure c'est plus l'heure malheureusement!
    C'était assurément un grand homme avec un caractère FORT qui ne laissait pas indifférent.

    Je vais lire ses livres tu m'en as donné le goût - merci.

    Mais, je dois d'abord lire le livre de VLR! Chose promise, chose due! - je n'ai qu'une parole.

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  3. Voila un homme qu'on a envie de découvrir.
    Math

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  4. Bel hommage que tu lui rends là et en effet, ça donne envie de lire ses livres. Bon week end à ta troupe et à toi !

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  5. Avatar chez meez.com, c'est rigolo comme tout, ça me rappelle beaucoup les poupées qu'on habillait de vêtements de papier qu'on repliait sur les épaules quand j'étais petite.. tu as connu ça ?!

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  6. Merci pour l'adresse, je vais certainement aller voir. Ces poupées en carton, bien sûr que j'ai connu, mais ce sont mes cousines qui jouaient avec ces trucs, mais j'étais perchée sur mon arbre où en équilibre sur mon radeau;-) en train de jouer au club des cinq! (ouais, je sais, on m'obligeait toujours à être Annie, mais bon je suivais quand même...)
    Bonne soirée FD ainsi qu'à tous les tiens!

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  7. Bon dimanche Delphine
    math

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  8. oh la la! le club des cinq! que de souvenirs... finalement, tout ça me donne davantage envie de relire la bibliothèque verte!
    Bonne journée chère Delphine
    PS. FD et toi vous m'avez donné le goût de me fabriquer moi aussi ma petite poupée...je me trouve assez ressemblante!

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  9. Décidément meez.com ne veut pas de mon avatar! Dommage, j'aimais le style. Célestine, Super ton nouveau look, guitare à la main et tout et tout. Ton portrait vraiment? Ca ne m'étonne pas!

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  10. Que c'est passionnant d'avoir un grand-oncle qui a laissé un peu de son âme à découvrir! Je suis particulièrement intriguée par l'oeil avec lequel il contemplait son époque et son milieu sans pourtant arriver à s'en différencier tout à fait.

    Tu as de la chance!

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