Moi, je déteste l'automne. L'automne, c'est le début d'une longue paralysie qui s'étend à toute vie et préfigure la mort et le froid de l'hiver; l'automne, c'est gris, humide, maussade. Comment voulez-vous que j'aime l'automne quand j'aime les couleurs franches, la vie, la joie, le soleil qui réchauffe l'âme et enveloppe le corps et le dynamise et l'assouplit? Je ne suis pas un écureuil moi, je n'aime pas faire des provisions moi. J'aime vivre au jour le jour.
Je regarde par la fenêtre et le spectacle que je découvre est assez désolant. Samedi, Amaury a travaillé avec les deux grands dans le jardin, coupant, binant, sarclant, ratissant. Surpris par la pluie, ils ont laissé le jardin en chantier: les tuteurs se dressent tels des arbres morts, ne supportant que leur solitude, les branches coupées jonchent les parterres, les feuilles s'entassent en monticules inégaux, les sacs verts obstruent l'entrée... un vrai Chemin des Dames.
Une seule consolation, mais de taille: ils ont cédé au rituel des premiers grands froids en mettant des graines pour les oiseaux. Du coup, tout ce qui se compte comme oiseau dans la région se retrouve dans notre jardin: moineau, tourterelle, mésange bleue et charbonnière, pie, geai, perruche... qui perché sur une branche, qui récoltant le surplus au sol, ils se côtoient en excellent voisinage.
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