dimanche 21 février 2010

Héros d'un jour...

Partis, lui heureux de retrouver des amis, moi les pieds de plomb (mais finalement nous avons passé une très bonne soirée), à un drink pour des officiers franco-belges et rencontres pour le moins surprenantes: un commandant qui a été appelé sous les drapeaux à 16 ans, a rejoint la résistance après la capitulation et a été arrêté alors qu'il transportait une valise emplie de médicaments destinés aux soldats de l'ombre. Sauvé par une chinoise, amie du gouverneur général, qui d'un coup de fil l'a fait libérer. Discussion avec le commandant de S concernant les conditions extrêmement pénibles dans les sous-marins nucléaires. Ce n'est pas un hasard si de très jeunes recrues sont envoyées pour ce genre de missions; lui-même se souvient avoir été envoyé pendant un mois à Spandau, où Hess demeurait l'unique prisonnier. Il était très jeune à l'époque, trop jeune, regrettait-il, pour avoir le sens de l 'Histoire. Très jeune, comme tant d'autres, parce que fort physiquement et moralement mais surtout obéissant (comprenez "manipulable"). Retrouvailles avec deux amis marins qui en tant que spécialistes de la lutte contre la piraterie ont participé à Atalanta, l'un à l'état major en Angleterre et l'autre sur le terrain, au cœur des opérations.
Qu’en retirer ? Qu’entendre ces héros d'un jour ou de toute une guerre et toujours émouvant, même si le temps et l’imagination ont sans doute enjolivé leurs souvenirs. Que l'amitié et le respect entre tous ces hommes est palpable. Que des missions telles qu’Atalanta sont sans doute nécessaires, bien qu'il serait peut-être plus sage de s’attaquer au cœur du problème plutôt que d’en gérer les conséquences, mais il semble qu'ils s'y attèlent. Que l’obéissance est à l’armée ce que l’intelligence est à une entreprise...

9 commentaires:

  1. Après Edmée et moi hier, c'est décidément un thème à la mode pour l'instant sur les blogs...lol.

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  2. @PB: je me suis fait la même réflexion et ai souri en publiant le billet; je n'avais pas encore eu le temps de le rédiger...

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  3. Mesdames voila un sujet d'inspiration commun, et vous avez bien raison, il faut savoir rendre hommage à ces hommes.
    Bises Delphine
    Math

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  4. Et il y en a tant, de ces jeunes, qui ayant cette nécessaire obéissance chevillée au corps, en perdent sinon leur vie, du moins leur innocence... Tu fais bien de leur rendre hommage.

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  5. Investir dans la diplomatie plutôt que dans des armées obsolètes me paraît une option meilleure marché pour nous, contribuables. Je comprends très bien cette fraternité qui naît dans l'adversité. Mon père, prisonnier pendant quatre ans, abandonné par ses officiers, ne portait pas l'armée dans son coeur, ni dans ses souvenirs. Je préfère la fadeur de la paix à la gloriole de la guerre.

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  6. @Math: rendre hommage, certes, pour tous ces soldats qui donnent une grande partie d'eux-même pour leur patrie, mais un hommage mitigé vis-à-vis de l'armée et de son organisation qui est un "mal" nécessaire, je pense, n'en déplaise à Amaury. J'espère que, tes collègues revenus, tu te reposes un peu de ta semaine mouvementée...
    @FD: leur innocence, certainement! Tout va pour toi?
    @Damien: Quand je vois ce qu'est notre armée (qui ne ressemble plus à rien), je te rejoins entièrement, mais je ne suis malheureusement pas sûre que la diplomatie soit suffisante. Et je comprends ton père qui a dû ressortir bien amer de cette trop longue expérience qu'il n'a pas choisie. La paix n'est pas fade si elle est issue de compromis dont on n'a pas à rougir.

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  7. Je ne sais pas si je me trompe mais il me semble que l'armée n'a plus le parfum du patriotisme, mais bien celui du pouvoir. Celui que l'on veut garder et faire perdre aux autres. C'est bien différent.

    Les soldats ont une autre essence. Ici, j'ai vu le racolage que faisait l'armée après le 11 septembre, on ouvrait des bureaux dans les quartiers pauvres, on mettait un poster avec un soldat fringant sur fond de drapeau (américain bien sûr) et quelle illusion pour eux que de s'imaginer sans leur jeans pendant aux fesses, les sneakers crasseux, zonant d'une rue à l'autre, et enfin pimpants dans un uniforme repassé, une allure de Tom Cruise et le clairon dans le fond..

    Ce n'était pas du patriotisme, c'était donnez-moi quelque chose à faire....

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  8. Ces réservistes prennent du temps sur leur travail par passion et par sentiment du devoir et d'entraide aussi. Car pour les connaître depuis plusieurs années, je sais qu'il sont généreux et ces missions ne sont pas sans risques.. Vous savez les pirates agissent comme des loups sans un bruit jusqu'au moment où il se mettent à en faire et généralement c'est trop tard à ce moment.
    Alors s'ils ont eu l'occasion d'arrêter ces "bandits", ils ont fait leur devoir!
    Ce qui m'étonne un peu c'est qu'on leur permet de faire ce genre de choses là-bas (et c'est justifié!)alors qu'ici en Belgique on empêche les services de l'ordre de faire de même!
    Et c'est pourtant bien nécessaire malheureusement..

    La politique est à ce point pourrie que nous en sommes tous victimes.
    Elle est lâche, menteuse et elle se donne bonne conscience mais n'en a cure de l'opinion après les votes. Je la méprise profondément.
    Amaury

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  9. @Edmée: donc le patriotisme est mort: on combat pour un objectif politique ou ... politique? (je crois que tu as peut-être raison...)
    @Amaury: Heureusement, certains sont encore généreux comme nos amis auxquels tu penses. Ah si seulement...

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