mercredi 23 juin 2010

Aventurière



Grâce à Damien et sans doute bien malgré lui, -oups, une larme écrasée- de merveilleux souvenirs ont réveillé une enfance somnolente, enfouie dans la pénombre poussiéreuse de l'armoire du grenier de bonne-maman,cachette idéale pour une partie géante de cache-cache entre cousins et recelant des trésors insoupçonnés: cintres aux formes de sabres de croisés, robes en moire grenat, souvenirs d'un grand-oncle évêque, capes amidonnées d'un blanc immaculé servant accessoirement de nappes pour les grandes occasions, boules de naphtaline enfouies dans un fouillis de tissus oubliés  au destin inavoué de munition pour sarbacanes-maison, pièges à souris, pistolet délaissé par un cousin réputé distrait, paire d'échasse (celle qui a troué le tableau sur le palier, vous savez?) et patins à glace (ceux qui ont connus les grandes gelées de l'étang), capeline au bouton de rose dont la fragile beauté a échappé à la barbarie des cousins grâce à une âme romantique. Elle trônera longtemps sur la cheminée de sa chambre, pâle reflet de ses rêves de jeunesse...
Or donc, sortie de notre armoire à cachette et à rêveries, je me redirige vers les réminiscences évoquées par les îles lointaines. C'est que, l'aventure, ça me connaît! Mon enfance a été bercée par des aventuriers, que ce soient mes cousins, les héros de l'Ouest, la clope au bec et la femme enjuponnée aux pieds du cheval, ceux de cape et d'épée qui meurent et ressuscitent au gré des films tout en jambes et en sabres ou encore et surtout mes Robinsons suisses que par mégarde j'ai appelé hier la famille robinson, Dieu, que je me fais vieille...
Les Robinsons suisses, leur naufrage, la cabane dans les arbres, les cannibales peinturlurés, les feux de l'espoir, j'étais de leur famille. J'étais aussi la famille Tant Mieux, qui vivait son bonheur et sa liberté en roulotte, une soeur Ingalls (des livres, pas de la série télévisée qui a trahi leur mémoire),  qui défrichait la terre et le coeur de l'Amérique avec sa sueur et son sang, je me sentais et je me sens aventurière ce soir. Comme eux, je suis partie, j'ai découvert, j'ai choisi, mais si petit, si peu, si rien et pourtant si plein de ce qui fait notre bonheur aujourd'hui. Je le dis peu, mais merci à Amaury et aux enfants pour les rêves qu'ils m'apportent tous les jours, même si je ne les vois pas toujours.

14 commentaires:

  1. La cabane des Robinsons suisses m'a tellement marquée que pendant des années, je me suis endormie le soir en commençant ma nuit par un rêve éveillé où je me racontais une histoire où j'étais la maman des Robinsons suisses et où j'organisais la vie dans la cabane. Un pur bonheur ! Tiens si j'essayais encore ce soir ?

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  2. Oh, je ne me rappelais plus du tout des Robinsons Suisses, merci du rappel :) Finalement, la vie est une aventure, car on ne sait jamais de quoi demain sera fait !

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  3. Comme quoi les rêveries vers les îles lointaines peuvent mener à l'essentiel: de voir que le rêve avec ceux qu'on aime est bien une réalité quotidienne qu'il faut sentir avec bonheur chaque jour, chaque minute, chaque seconde, encore et encore.

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  4. Le vie est une aventure!
    sourire
    Bisous Delphine
    Math

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  5. Myo: Toi aussi! Comment ai-je pu les oublier? Voir ce générique a éveillé tant et tant de sentiments mêlés: joie, crainte, empathie, je vibrais à nouveau avec eux...Mais tu étais la maman? Tu es sûre qu'aujourd'hui, te mettre à nouveau dans sa peau te fera dormir?? Dans le contexte qu'elle connaît?

    ms: et chaque décision est une aventure, tu as raison.

    Damien: quel beau commentaire. Il est bon de se remémorer toutes les petites choses qui font le bonheur de chaque jour. Je vais me souvenir de tes mots, merci.

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  6. Meuh non tu ne te fais pas vieille.
    Tu as vécu un certain nombre d'années c'est tout et tu es à l'âge où on se pose des questions. (40 tat taaaa)
    On ne peut pas tout faire tu sais dans une vie et alors on s'en veut à un moment. Ce n'est pas productif du tout.
    Plongée, ski, ski nautique, vol à voile*, sauts en parachute.. RIEN de tout ça je n'ai pu faire sauf une partie de ski pendant peu d'années et tu en connais la conclusion... Interdit!
    Cependant, tu as raison IL FAUT REVER, BEAUCOUP REVER OUI c'est important.
    Quand on rêve c'est que le cerveau vit et qu'on VIT.
    Alors continue REVE
    KISS
    A
    *J'ai un ami qui pilote et qui me tend la perche pour le planeur..LE VRAI pas le télécommandé.

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  7. Et le club de cinq avec Dagobert ? ;-)

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  8. Math: une aventure qui nous surprend souvent mais qui nous permet de découvrir tant de choses... Bisous Math

    Amaury: le planeur ici, c'est une indirecte pour m'amadouer?

    Panthère: ah oui le club des cinq! Il a déjà eu droit à un article à lui tout seul! J'en avais un peu marre d'être Annie. Heureusement de temps en temps, j'arrachais le rôle de Mick. Mais j'oubliais surtout notre île et tous les radeaux construits, plus instables les uns que les autres, les cabanes improvisées et les feux de camp... Bonne soirée, Panthère!

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  9. Vous m'avez donné l'impression d'une famille heureuse et épanouie lorsqu'on s'est rencontrés il y a un mois, et d'après tes articles, tu me sembles aussi avoir eu une enfance sereine et heureuse avec tes parents, grands-parents, frères et soeurs. Ce blog te permet d'exercer ton don pour l'écriture. Et tu es encore bien jeune pour réaliser tes projets, tes envies, tes rêves.

    Passe un bon week-end ensoleillé.

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  10. PB: j'ai beaucoup de chance, une chance immense que j'oublie parfois. Merci de me le rappeler. C'est vrai que j'ai encore le temps de réaliser bien des choses, si je suis encore là demain... Je te souhaite une merveille soirée et surtout de bon rêves de tout ce que tu vas bien pouvoir faire pendant deux long long mois de vacances...

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  11. Tu étais trop jeune, je crois, quand Stone et Charden chantaient (horriblement mal)
    "L'aventura, c'est la vie que je mène avec toi
    L'aventura, c'est dormir chaque nuit dans tes bras..."
    C'est pourtant à cette chanson que j'ai pensé en lisant tes dernières lignes.
    Aventures quotidiennes, la vie éveillée. Un beso.

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  12. Moi je me suis perdue dans ton armoire car nous avions la même! Il y avait le manteau en loup de bobonne, que ma mère avait repris par amour pour sa grand-mère disparue, et qui perdait de longs poils noirs. Les fameux cintres gigantesques, en beau bois lisse et veiné, étiquettés. Les boules de naphtalines, de vieilles cartouches de la guerre, des chemisiers brodés mains de ma grand-mère, de vieilles paires de bottines à patins, l'uniforme d'officier de mon grand-père. Et des odeurs, ah ces odeurs, celles de l'interdit car on "n'avait rien à faire dans cette armoire, les enfants!".

    Et moi, c'était Tarzanette, car c'était le jeu que ma mère avait créé pour elle petite, Tarzanette reine de la jungle. J'ai pris la succession. J'étais très belle et très sauvage, et j'avais d'interminables "cheveux noirs", un magnifique voile de dentelle que j'avais caché sous mon lit et que je nouais sur ma tête le soir pour être une Tarzanette de rêve. Car j'avais des cheveux courts, à mon grand regret, et "des épis partout", en prime!

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  13. J'ai a-do-ré ta première looooongue phrase, délicieusement empreinte de nostalgie. L'enfance est tellement proche dans nos coeurs de mamans, je comprends l'acuité de tes souvenirs, la force évocatrice des odeurs, des matières, des couleurs et des sons...
    Quelle magnifique écriture de cette enfance disparue, et pourtant éternellement tapie au fond de nous.Merci Delphine

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  14. Colo: tu as raison, je ne suis plus si jeune mais ça n'éveille aucun souvenir en moi. Je vais me documenter: leurs paroles ne me laissent certainement pas indifférente.

    Edmée: nous avons donc partagé la même armoire? J'aime y songer et y plonger le nez. Si tu pouvais nous montrer une photo de la Tarzanette aux longs cheveux en même temps que la Hippie, ça me plairait assez: deux pour le prix d'une :-)

    Cel: je ne m'étais pas rendue compte que j'avais écrit une longue phrase nostalgique, tant j'étais emplie de mes souvenirs... Merci. Les souvenirs sont tellement riches qu'ils ne peuvent que colorer mes mots trop pauvres pour décrire tant de bonheur méconnu. Nous en avons eu quelques réminiscences aujourd'hui, autour de Bonne-maman: enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants la fêtant et fêtant le soleil, la famille, le bonheur et la vie. Un gymkhana mémorable pour les plus petits...

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