vendredi 27 février 2015

rencontre littéraire avec Frank Andriat

 
 
 

Eveil des Jeunes à la Culture ASBL

vous invite à

une rencontre littéraire avec Frank ANDRIAT

le mardi 17 mars 2015 à 20H00

à Bruxelles, dans les locaux de Caritas International

rue de la Charité, 43 – 1210 Bruxelles (métro Arts-Loi)

Frank Andriat est professeur de français en secondaire dans un athénée réputé de Bruxelles, où la mixité sociale est bien présente. Dans l'une de ses classes où les élèves sont âgés d'une quinzaine d'années, deux garçons sont partis du jour au lendemain en Syrie sans prévenir personne. Le chaos a envahi toutes les classes, les professeurs ont dû se transformer en psychologues, les examens ont été annulés. Chaque élève avait sa petite enquête à faire parmi les proches pour tenter de connaître quelle avait été la filière... L’auteur nous parlera en particulier de son livre « Je t’enverrai des fleurs de Damas » qui aborde la question brûlante d’actualité de deux de ses élèves bruxellois partis combattre en Syrie. Cette présentation sera suivie d’une séance de dédicace et de la vente des différents ouvrages du romancier. La soirée se clôturera par un échange autour d’un verre et d’une collation au bar.
 
Prix des entrées :
  • en prévente par virement : 6 €/adultes et 5 €/– 18ans
  • le jour même : 8 €/adultes et 6 €/ –18ans
  • Clôture des préventes le jeudi 12 mars 2015.
Inscriptions souhaitées, le nombre de places étant limité : par mail ecasbl@icloud.com ou par téléphone 0478/98.78.07
Virement sur le compte bancaire Eveil à la Culture-asbl BE04 6116 9118 9031 avec en communication : Andriat + nom de famille + nombre de places 
 
Eveil à la Culture ASBL Eveil à la Culture ASBL Chaussée de Louvain, 20 1320 Hamme-Mille 0478/98.78.07 – ecasbl@icloud.com
 
 

samedi 8 novembre 2014

Clair-obscur

Pieter Codde  Portrait de femme vue de dos
Subrepticement, le temps dévide les souvenirs sépia. Les saisons succèdent aux saisons. La lumière tamisée recueille les feuilles molles sur le sol limoneux. Les rides se creusent, de sourires et de soupirs. Et les amis d'antan aiment, pensent, prient, rêvent, écrivent, publient et se font traduire, primés, célébrés, érudits, de plus en plus, profonds, lointains...

vendredi 2 mai 2014

Depuis que j'ai le temps...

Non Edmée, je ne suis pas re-re-disparue. Je suis moins fidèle à la blogosphère, mais comment pourrait-il en être autrement?
Depuis que "j'ai le temps" (comprenez, depuis que je ne suis plus assise devant un écran ou en réunion plusieurs heures par jour pour mes employeurs) il file, le temps. Mais je ne veux pas le laisser filer entre les doigts, je préfère le dompter et l'astreindre à mon nouveau rythme, à savourer les choses et à le mettre au service des miens.
Depuis que "j'ai le temps", on ne me demande pratiquement plus si on me dérange, puisque je suis là. J'ai donc la chance d'entendre de nombreuses confidences, de consoler, d'orienter, de rire, de partager de beaux moments avec mes proches.
Depuis que "j'ai le temps", je suis disponible pour remplacer tous ceux qui n'ont pas le temps à l'école, chez le notaire, pour prendre en main différentes choses à organiser, pour recevoir, faire les navettes.
Depuis que "j'ai le temps", j'ai découvert la joie de la musique qui m'était totalement étrangère. Attirée par le saxo puis la clarinette, je me suis finalement fixée sur la flûte traversière, un peu par hasard mais surtout grâce à ma belle-sœur qui m'a généreusement prêté son instrument et son heure de cours. Je n'imaginais pas la joie et la satisfaction que procure cet apprentissage musical. Mon entourage en souffre un peu, mais lorsque les enfants reconnaissent une mélodie et accompagnent la flûte de leur voix, quel bonheur! J'ai même eu droit à un compliment d'Amaury qui m'a dit qu'il y avait une nette amélioration... "enfin, comme tu viens de nulle part, ce n'est pas très difficile..." Je maintiens que c'est un compliment!
Depuis que "j'ai le temps", je collabore avec une ASBL qui s'occupe de diffusion de livres dans les écoles et auprès d'adultes, pour laquelle je lis des romans (généralement les dernières parutions) et fais part de mon humble avis de lectrice.
depuis que "j'ai le temps", je prends le temps. Je ne cours plus, je marche, je suis là, j'écoute, je respire, je ris, je parle, je vous lis, je suis.
Ah j'oubliais, depuis que "j'ai le temps", je fais des bijoux personnalisés. Alors, quand on me demande ce que je fais de mes journées, il me prend des envies de frapper.


MACRO MARGUERITE 04 14_-8
 photo empruntée à Voir ou regarder.

"Nina Simone, roman" de Gilles Leroy - Just Say I Love Him



Avec le dernier-né de sa trilogie américaine, Nina Simone, Gilles Leroy ne déçoit pas. De sa plume enlevée mais pleine de tendresse, il dévoile  l’intimité d’Eunice Kathleen Waymon, qui prendra plus tard le nom de scène de Nina Simone, sans jamais tomber dans le voyeurisme. On ne s’ennuie pas en découvrant la vie dure et solitaire de cette grande diva, en l’écoutant raconter son enfance de petite fille noire, pauvre mais protégée par des parents pasteurs et des mécènes blanches. Bien qu’elle ait été élevée pour devenir la meilleure concertiste noire du pays, sacrifiant son enfance pour le piano, elle sera refusée par le célèbre institut Curtis, sans doute en raison de ses origines. Remarquée dans un cabaret où on l’a obligée à chanter pour accompagner son jeu au piano, elle devient peu à peu connue, non pas comme pianiste, mais pour le timbre unique de sa voix. Elle devient incontournable, riche, célèbre, se marie puis divorce, découvre les hommes, l’alcool et la solitude. Elle qui rêvait de jouer Bach, Mozart et son cher Debussy chante de la soul et du jazz. Elle s’implique un moment dans la défense des droits civiques. Elle meurt seule, malade, pauvre, abandonnée de tous.

Une biographie romancée réussie, car elle nous rend Nina humaine, proche, dure mais fragile, capricieuse, malheureuse et courageuse. Dorénavant, ses chansons auront une densité nouvelle pour moi.
« Et toi, Nina, diras-tu que tu as réussi ta vie ? » J’ai réfléchi un bout de temps. « J’ai vécu la vie d’une autre, Comment décider si c’est une réussite ou non ? » (p. 253)

éd. Mercure de France, 2014