lundi 28 novembre 2011

Chenapan



Chenapan la semaine dernière,
faisant une blague au photographe
  Notre Chenapan est malade. Encore? Ben oui. Rien de grave, de la fièvre et encore de la fièvre, les yeux larmoyants, le front brûlant, les joues creusées, les amygdales de la grosseur d'un ballon de football selon l'intéressé, le sourire toujours délicieusement, tendrement présent. Rien de grave si ce n'est que ce samedi, il devait se transformer en dauphin pour guider tous les petits poissons vers la croisière qui conduit à Saint Nicolas, le vrai, celui qui n'est pas déguisé, celui de l'hôpital pour qui tous les enfants malades ainsi que le corps médical, professeurs compris, préparent un mégaspectacle qui amusera le vieux Saint. Malheureusement, la fièvre n'est pas admise à cet étage de l'hôpital: elle est dangereuse pour les enfants qui se promènent trop souvent avec des masques, des casquettes ou des foulards.
Effondré de chagrin, les petits bras de Chenapan m'enserrent la taille tandis que son visage plonge dans mon chemisier. Ses larmes une à une traversent le soyeux tissu pour se mêler à ma peau, celle de ce ventre qui l'a porté pendant de longs mois, qui s'est tendue à l'extrême pour ensuite le recevoir tel une offrande d'amour. Mon tout petit, mon grand, mon moi, j'aimerais tant prendre ton chagrin comme je t'ai porté jadis, effacer ta douleur alors que j'essuie tes larmes et que je passe mes doigts dans tes cheveux et sur tes joues inondées de tristesse.
Heureusement son père adoucira son chagrin, lui qui, absent l'année dernière, a refusé une activité pour son petit. Il partira seul,  filmera le spectacle et parlera à Saint Nicolas, lui racontant comme il est courageux et coquin, aimant et colérique, généreux, tellement généreux...

lundi 21 novembre 2011

Voix et Instrument "Vocalise" de Rachmaninoff interprété par Natalie Dessay et Joshua Bell

Pour Coumarine, qui est aussi descendue dans le métro.


La voix ou l'instrument,  votre coeur penche-t-il pour l'un ou pour l'autre?
Il faut savoir que ces "vocalise" de Rachmaninov ont été adaptées à de nombreuses reprises pour divers instruments: guitare, clarinette, saxo, trompette, accordéon...
J’ai délibérément choisi les deux versions qui me touchent le plus. Il y en a des dizaines d’autres. Cela me ferait plaisir que vous les écoutiez et me donniez votre avis.

Saviez-vous que Joshua Bell avait joué dans le métro avec un Stradivarius ? Savez-vous combien de personnes se sont arrêtées ? Sept ! Ah, c’était dans le métro new-yorkais ? Bien sûr ! Chez nous ça n’arriverait pas !



et bien, on a fait, par la suite, la même expérience dans le métro parisien, jugez par vous-même…




PS : entre la version de Joshua Bell et celle de Natalie Dessay, je ne me prononce pas. J’aime autant l’une que l’autre, celle qui me transporte aux frontières du ciel et l’autre qui me conduit au cœur de ma mélancolie…

mercredi 16 novembre 2011

voyage dans le temps


Petit Bonhomme, emprunté à voir ou regarder.
Un peu silencieuse ces temps-ci, il est vrai. Mais sur la pointe des pieds, je passe de l'un à l'autre, tantôt souriante, tantôt inquiète, parfois heureuse, d'autres fois soucieuse. Pardonnez ma discrétion pourtant très présente.
Je voyage beaucoup ces dernières semaines: ailleurs, passant de l'île du passé à l'oasis à venir, faisant escale au détroit d'Anian. Comprenez que le décalage intertemporel se fait sentir. J'y reviendrai certainement, en attendant, comment ne pas évoquer ces vers qui m'accompagnent depuis de longues années?

Time present and time past
Are both perhaps present in time future
And time future contained in time past.(...)
What might have been and what has been
Point to one end, which is always present. (...)
Go, said the bird, for the leaves were full of children,
Hidden excitedly, containing laughter.
Go, go, go, said the bird: human kind
Cannot bear very much reality.
Time past and time future
What might have been and what has been
Point to one end, which is always present.

(T.S. Eliot, four quartets, Burnt Norton, I)

dimanche 6 novembre 2011

Berlin, U2 "one"











Berlin? Ah oui, vous me demandez comment j'ai trouvé Berlin? Ce voyage était indirectement patronné par U2 qui fêtait le vingtième anniversaire de son album "Achtung Baby". L'hôtel correspondait à l'image qu'on s'en était faite, totalement déjanté, fréquenté par des artistes et par...nous, artistes en herbe.
Berlin Est est malheureusement encore lugubre, les anciennes façades repeintes sont... plates, les nouvelles sont.. modernes, les bâtiments historiques sont.. prussiens, lourds et imposants, la porte de Brandebourg est ... petite, les bobos sont... âgés, et le mur est omniprésent.
Mais nous sommes tombés sous le charme des Ampelmann, ces petits bonshommes de l'Est qui règlent la circulation et dont la singularité s'est imposée à l'Ouest, de cet aigle aux cadenas d'amour, surplombant certainement un nouveau pont des soupirs, et enfin, nous avons été impressionnés par cette manif plus vraie que nature et saisie au hasard d'une balade organisée.