lundi 28 juin 2010

Summertime - "Summertime" Ella Fitzgerald





Ça sent la fin de l'année. Les cadeaux des fêtes des mères et des pères sont derrière le dos (la bouteille que vous voyez ci-dessus m'a fait gagner le gros lot chez Kabotine, merciii Kabo et merci mon grand!), les voyages scolaires laissent d'impérissables souvenirs ainsi qu'un pot de moutarde faite main (sale?), les fêtes de fin d'année sont visualisées sur l'écran de l'ordi en attendant d'être imprimées pour la postérité, les bulletins rentrent au compte-goutte et j'espère que ces gouttes ne sont pas synonyme de larmes salées, les salades du fond du jardin poussent tant et si bien que lorsque quelqu'un a le malheur de me demander ce qu'on mange, je l'envoie faire un tour au fond dudit jardin pour m'en couper une. Moi qui adore les crudités, je n'ai plus droit aux soupirs de mon jardinier, il les a cultivées avec tant de soin qu'il ne pourrait imaginer les laisser pourrir.
Ça sent la fin de l'année et le début de l'été. L'été. Ces trois toutes petites lettres, petites mais fortes et qui claquent à l'oreille telle la gifle de chaleur qu'on reçoit à la descente de l'avion quand on quitte 18° pour débarquer dans 40° et plus. L'été et ses promesses de réjouissances, de lectures, de moments forts en famille, d'eau pure et de ressourcement, de bricolage et de jardinage, d'apéros sans fin et de discussions animées autour d'un barbecue improvisé, l'été, on le savoure parce qu'il est trop court, mais s'il était plus long on s'en lasserait, non? Vraiment non?
Ces deux mois de congé scolaire annoncent aussi quelques départs, des va-et-vient, des moments privilégiés avec les enfants, des instants où profiter des caresses languides d'un soleil sensuel sans avoir mauvaise conscience, en un mot, d'une disponibilité blogovillageoise écornée pour l'été!

Deux bons mots à emporter dans vos bagages:
Mon chenapan, qui est très bricoleur ces jours-ci:
"Mam, comment tu m'as fabriqué dans ton ventre? Tu as pris un marteau et tu as fait toc toc?"
"Mam, quand le soleil doit se coucher, comment on fait pour le décrocher?"
Il ne décroche pas la lune lui, c'est carrément le soleil!
Mes chers amis, vous serez dans mes pensées bien que mes passages chez vous et chez moi seront moins nombreux. Je vous souhaite des journées merveilleuses. Vous me manquerez.

mercredi 23 juin 2010

Aventurière



Grâce à Damien et sans doute bien malgré lui, -oups, une larme écrasée- de merveilleux souvenirs ont réveillé une enfance somnolente, enfouie dans la pénombre poussiéreuse de l'armoire du grenier de bonne-maman,cachette idéale pour une partie géante de cache-cache entre cousins et recelant des trésors insoupçonnés: cintres aux formes de sabres de croisés, robes en moire grenat, souvenirs d'un grand-oncle évêque, capes amidonnées d'un blanc immaculé servant accessoirement de nappes pour les grandes occasions, boules de naphtaline enfouies dans un fouillis de tissus oubliés  au destin inavoué de munition pour sarbacanes-maison, pièges à souris, pistolet délaissé par un cousin réputé distrait, paire d'échasse (celle qui a troué le tableau sur le palier, vous savez?) et patins à glace (ceux qui ont connus les grandes gelées de l'étang), capeline au bouton de rose dont la fragile beauté a échappé à la barbarie des cousins grâce à une âme romantique. Elle trônera longtemps sur la cheminée de sa chambre, pâle reflet de ses rêves de jeunesse...
Or donc, sortie de notre armoire à cachette et à rêveries, je me redirige vers les réminiscences évoquées par les îles lointaines. C'est que, l'aventure, ça me connaît! Mon enfance a été bercée par des aventuriers, que ce soient mes cousins, les héros de l'Ouest, la clope au bec et la femme enjuponnée aux pieds du cheval, ceux de cape et d'épée qui meurent et ressuscitent au gré des films tout en jambes et en sabres ou encore et surtout mes Robinsons suisses que par mégarde j'ai appelé hier la famille robinson, Dieu, que je me fais vieille...
Les Robinsons suisses, leur naufrage, la cabane dans les arbres, les cannibales peinturlurés, les feux de l'espoir, j'étais de leur famille. J'étais aussi la famille Tant Mieux, qui vivait son bonheur et sa liberté en roulotte, une soeur Ingalls (des livres, pas de la série télévisée qui a trahi leur mémoire),  qui défrichait la terre et le coeur de l'Amérique avec sa sueur et son sang, je me sentais et je me sens aventurière ce soir. Comme eux, je suis partie, j'ai découvert, j'ai choisi, mais si petit, si peu, si rien et pourtant si plein de ce qui fait notre bonheur aujourd'hui. Je le dis peu, mais merci à Amaury et aux enfants pour les rêves qu'ils m'apportent tous les jours, même si je ne les vois pas toujours.

lundi 21 juin 2010

Destinées



Il est question, sur le blog littéraire de Panthère, du dernier Jean-Louis Fournier et de toutes les interrogations existentielles que le sujet a pu provoquer. Le mot destin a été lâché, je m'y suis arrêtée l'espace d'un instant.
Tôt ou tard, nous sommes confrontés à des choix. Des choix petits ou grands, simples, cornéliens, raciniens ou pascaliens, qui dessinent un tracé courbe ou rectiligne, au sol de sable ou de granit, sur lequel nous poserons quotidiennement nos pas jusqu'à là-bas. Certains redoutent tant de faire le mauvais choix que, sautant pied sur l'autre, ils passent leur temps à tergiverser et ne voient pas les jours et les années filer. A rechercher ce qu'il y a de mieux ils se retrouvent les mains et le coeur vides, esseulés, amers et desséchés telles des figues trop longtemps exposées. D'autres font des choix pour de multiples raisons, toutes argumentées avec moult détails et exemples à l'appui, mais à y regarder de plus près, on se rend compte que ces raisons en masquent d'autres bien moins glorieuses. Alors leur voie se remplit de chemins de traverses, de chemins de croix à la croisée des chemins, ceux du destin tracé et de l'autre qui n'est déjà plus. Regrets ou remords les saisissent alors, las, un peu tard. Enfin, les personnes qui prennent le temps de s'ouvrir à l'expérience de leurs aînés, de savourer les idées et de les choisir pour leur individualité ou leur universalité pour ensuite progresser sans rebrousser, la tête droite, les coudes au corps,  la démarche souple et rythmée, le souffle mesuré.
On est tous un peu des trois: couards, enthousiastes et réfléchis, à certains moments de nos vie et respectant un certain équilibre, formant la personne que nous sommes aujourd'hui.
Je sais, ce billet fait un peu penser à une parabole, mais tant pis, j'en vois trop autour de moi, des personnes qui souffrent des conséquences de leurs choix mais aussi de l'absence de choix.

Photo empruntée à Dam

vendredi 18 juin 2010

Il est des personnes...


Il est des personnes qui ont une sensibilité intense.
Il est des personnes qui ont une sensibilité intense et qui, telles les roses, s'ouvrent délicatement aux autres.
Il est des personnes dont le parfum et l'arôme subtils séduisent la terre entière. Elles séduisent la terre entière et ne le savent pas; elles ne le voient pas: pas de résultats concrets, pas de chiffres, pas d'augmentation, pas de déclaration.
Elles possèdent une richesse incommensurable qui est une souffrance insondable : chaque émotion, chaque changement, chaque douleur physique ou morale est ressentie à fleur de peau, profondeur métaphysique des nervures irrationnelles de l'être trop humain.
Merci Florence.

dimanche 13 juin 2010

Ego

Levant les yeux de mon livre, je me prends à songer au Moi. L'auteur des pages qui gisent sur mes genoux tente de définir son rôle, sans réellement y parvenir. Il est difficile de parler de ce qui nous concerne directement, imaginez la difficulté de se dire.
Je me souviens. En avril, le portraitiste envoyé par mes frères et soeurs pour mes quarante ans est venu faire ma connaissance. Il cherche le bon angle, la lumière qui convient, le pli qui souligne le visage. Son regard pénétrant se pose sur moi lorsqu'il me demande tout de go:"Qui êtes-vous?"
-Qui je suis?
-Oui, qui êtes-vous? Racontez-moi.
-Oh, bien, je suis..., moi, je suis.., euh..., je euh..., ben c'est difficile de répondre à cette question.
D'habitude, j'écoute et les autres parlent: les enfants, mon mari, mes soeurs, mes collègues, les candidats, mes amis me racontent leur journée, leurs projets, leurs angoisses, leurs attentes et leur insatisfaction, leurs expériences. On me raconte ce que fait ou subit le Moi, mais on parle peu du Moi. A une exception près: lorsque la souffrance se présente, que ce soit sous forme de maladie, de séparation, de licenciement. Généralement, les personnes licenciées, le premier choc passé, ont une conversation très franche où on arrive au coeur des choses. C'est leur choix, je ne les pousse pas. Une expérience aussi douloureuse recentre la personne et l'amène à des réflexions essentielles.
Et moi, qui suis-je? Moi aussi, je raconte mes journées, je vends mon expérience, je conseille, j'oriente, je lis, je parle, je souris, j'aime, je travaille, mais qui suis-je? Qu'est-ce-qui fait mon identité? Et comment me dire? Je suis là à bafouiller, à me trémousser sur ma chaise, à essayer de fixer ce regard qui attend posément une réponse.
-Je suis celle qui écoute, je suis celle qui pose les questions, qui conseille, qui rassure mais je suis aussi très impatiente.
-Vous?
-Demandez à Amaury.
C'est donc ainsi que je me suis qualifiée: une oreille, des yeux, une bouche et des mains qui n'aiment pas mesurer. En fin de compte, rien de bien original.

Photo empruntée à Dam, sur mon chemin.

mercredi 9 juin 2010

Paroles électorales - "Paroles, paroles" Dalida & Alain Delon



On ne se sent jamais autant aimé qu'en période électorale.
Ce midi, en dépouillant le courrier, je constatais qu'on recevait les mêmes lettres et tracs directement glissés dans la boîte aux lettres, ou bien dans une enveloppe à mon nom, une autre au nom d'Amaury, une troisième adressée à Monsieur et Madame. Je n'ose imaginer ce que cet amour soudain peut engendrer comme tonnes de papier directement froissé, sur lequel pas même un regard ne se sera posé et qui gît au fond d'un carton de tri pour le papier.
Tous ces sourires à notre égard, ces regards francs, droits, bleus, marrons, verts ou noirs, cajoleurs, enjôleurs, enrôleurs, ces paroles et ces slogans, rassurants, engageants ou assénant quelques promesses attendues, paroles, paroles, paroles, comme on aimerait y croire.

samedi 5 juin 2010

de l'avant


Journée gagnante hier. Tout le mérite en revient au soleil qui a béni cette journée. Evénement pour toute l'équipe: pique-nique à la Hulpe, visite de l'expo Folon, communications de nos patrons, balade dans le domaine avec des guides-nature pour finir en beauté par un barbecue bien de chez nous. Le pique-nique malgré sa frugalité (je retiens comme une règle d'or qu'hors contexte professionnel, les personnes mangent deux fois plus: jamais plus je ne veux entendre mes collègues masculins me dire "j'ai faim". Je commanderai donc systématiquement les quantités du bureau plus un tiers) a fait l'unanimité: il faisait tout simplement bon se retrouver et se détendre sous les rayons du soleil, sans téléphone, sans client, sans dossier, mais en compagnie des collègues blagueurs et en forme. Folon a séduit la majorité. Comment en serait-il autrement? Les communications ont été assimilées très positivement: les mois passent et les esprits se tranquillisent... On atteindra bientôt l'ère du renouveau, où la nostalgie de ce qui n'est plus aura cédé la place à la construction, par tous, de la nouvelle structure. Le barbecue a rassemblé les personnes autour d'un grand rire. Mes patrons et moi-mêmes sommes rentrés sereins et confiants, malgré tout à la recherche de cet équilibre entre humanité et rentabilité qu'il est si difficile de trouver. En attendant, merci frère soleil, sans vous, je crains que la journée ne se soit déroulée un peu différemment.

Ce soir, je crois avoir fait de la peine à une personne que j'apprécie beaucoup. Est-il toujours nécessaire de dire la vérité? Malgré le fait qu'on le fasse avec toute le tact possible, on sait qu'on va blesser. Oh, comme je n'aime pas ça! Me pardonnera-t-elle d'avoir été sincère? Je ne suis pas sûre de détenir la vérité, qui serai-je pour cela? C'est d'autant plus délicat de dire ce qu'on pense... J'ai envie d'ouvrir mon parapluie et de laisser l'eau ruisseler sans réagir! En même temps, je m'en voudrais d'avoir été lâche et de n'avoir rien dit... C'est pourquoi j'ai transmis le fond de ma pensée avec toutes les conséquences que je redoute. Ojalá cette personne ne m'en voudra pas! Ojalá!

Photos prises hier avec mon portable (j'ai malheureusement oublié mon appareil photo).

mercredi 2 juin 2010

Lumière - "Le bonheur" Lokua Kanza



Je ne sais quelle mauvaise manip a supprimé le billet que j'ai écrit, mais voilà, plus le courage de recommencer ce soir, simplement un message de lumière: "Des fois le bonheur, il suffit d'une phrase, d'un mot, oui le bonheur, juste un sourire, un regard".