lundi 17 octobre 2011

Under control



Berlin, ville grise et froide, ville reconstruite, illuminée, monuments, hôtel déjanté, mur à vélo, encore des visites, studio d'enregistrement et team building (je sais, Alain, tu n'y crois pas, il faudrait qu'on en parle un jour de vive-voix) et chanson in the pocket. Voici en très résumé le programme de cette année. Une collègue et moi parlions de notre organisation pratique: elle hésitait à rentrer chez elle avant d'aller à l'aéroport. Pour faire sa valise? "Tu plaisantes?" me lance-t-elle indignée. "Au plus tard la veille! Je suis hypeeer-organisée. Le frigo sera rempli, les filles et mon mari briefés, rien ne sera laissé au hasard, bref, j'aime que tout soit sous contrôle." Blanc. Je lui ai répondu que je faisais confiance à mon mari et à mes enfants. "En fait, c'est peut-être pour ça que j'ai eu mon burn-out", ajoute-t-elle songeuse.
J'ai repensé à cet échange. J'ai dû apprendre à accepter le risque de savoir mes poussins à table à 14H00 voire plus tard, à trouver la maison dans un ordre différent du mien, à découvrir les plats qui "trempent", à lâcher prise, tout simplement. Et je m'en porte plutôt très bien. Lâcher prise? Mais oui, à chaque instant, accepter que je ne maîtrise pas tout et que je ne sois pas l'unique référent, faire tout ce qui est en mon pouvoir pour arriver aux objectifs que nous nous sommes fixés et puis... et surtout... faire confiance. Il y a toujours des éléments indépendants de notre volonté qui échapperont à notre contrôle, la maladie, l'économie, les dictats de nos politiciens, l'amour, la mort, l'injustice, l'intervention de tiers, les accidents mécaniques, la différence... Alors, à un moment donné, lorsqu'on s'est indigné, lorsqu'on a tout donné, il faut savoir lâcher prise. Faire confiance? En qui? En quoi? N'est-ce-pas la grande question? Celle qui nous occupera toute notre vie et vers laquelle chacun de nos gestes se dirige? Croire qu'il existe une Harmonie Suprême, une Lumière qui nous éblouira un jour, si nous tendons vers Elle malgré les malgrés, c'est une chance, c'est un cadeau qui apporte dès aujourd'hui paix et sérénité et surtout, un sens à toutes nos souffrances et incompréhensions.

mardi 4 octobre 2011

le petit (chat) hamster est mort




Le petit chat hamster est mort. Le hamster de notre Pitchounette.

Je fais réciter les leçons de l'un et l'autre grand tout en m'occupant de Chenapan malade. La cage de Spi semble bien silencieuse, encore davantage que ces derniers temps. C'est que Spi se traîne et trimballe plusieurs tumeurs. Ses apparitions se font plus brèves, son appétit se réduit comme peau de chagrin, ses pirouettes font partie d'un passé qui semble déjà lointain. Nous l'avons emmené chez le vétérinaire bien sûr,  davantage par amour pour notre fille que pour cette souris pourtant bien attachante. Nous pensions la faire piquer mais la vétérinaire a refusé, arguant que la petite bête pouvait encore vivre plusieurs semaines ou plusieurs mois. Elle a proposé de l'opérer, mais cela n'aurait servi qu'à prolonger ses souffrances. Nous sommes donc rentrés penauds et pas très avancés. Impuissants, nous avons alors assisté à sa longue agonie jusqu'à aujourd'hui où, inquiète, j'ai encouragé Pitchounette à s'en occuper et à changer son eau. Ce silence est différent des autres jours. Il dort souvent dans sa maison... Aujourd'hui, c'est autre chose. J'éprouve une réelle inquiétude et un grand malaise. Est-ce que ça se pressent, la mort?
La voilà en larmes dans mes bras. Il gît dans sa maison, roulé en boule. Il est dur. Il est froid. "Au moins, il est mort d'une belle mort, dans son sommeil et sans souffrir" la console notre Grand, philosophe en herbe. Chenapan lui donne son poisson rouge pour la réconforter. Elle refuse bien sûr. Il lui propose de choisir un oiseau qui meurt et renaît toujours. "Ca n'existe que dans Harry Potter, c'est un phénix", lui rétorque-t-elle... Alors il la console autrement, lui disant que quand elle sera morte, elle le reverra...
 Demain nous allons l'enterrer dans le jardin. C'est moche. On s'attache toujours. ces petits êtres insignifiants peuplent et colorent nos journées sans que nous nous en rendions compte et finissent par en faire partie intégrante. Leur départ génère un grand vide. Vous vous moquez?
Pitchounette le remplacera sans doute par un de ses cousins ou qui sait, par une bête à plume...