samedi 27 novembre 2010

Saint Nicolas

Étrange semaine, émouvante journée, que nous terminons calmement derrière les tentures tirées, nous protégeant du froid et des regards de la rue. Partis le matin sur les chapeau de roue pour le spectacle préparé à l'hôpital en l'honneur de Saint Nicolas. Arrivés pile à l'heure, à peine le temps d'enfiler un petit pyjama à notre Chenapan, de lui mettre le bonnet de nuit préparé avec amour et arthrose par la mère d'une infirmière du service et le voilà sur scène avec tous ses copains. Installée avec les deux plus grands, l'appareil prêt à immortaliser l'instant pour Amaury qui n'est pas là aujourd'hui, je ne peux empêcher, une fois de plus, mes larmes de couler. Moi qui pendant des années pensais être insensible ou avoir une sensibilité déplacée, ne ressentant que bien peu de choses au décès de mes grands-parents mais écrasant des larmes d'émotion à l'enterrement d'une inconnue, je ne peux les empêcher de forcer les barrages, de dérégler les écluses, ouvrant grande la porte à l'émotion qui me secoue et et me fait trembler, de manière inaperçue j'espère. C'est que ces enfants plus souriants les uns et les autres, ces enfants au courage exemplaire, sautant, gambadant, se bousculant, impatients de chanter pour le grand Saint, me parlent en toute simplicité de leur port a cath et demandent à Chenapan s'il en porte un; lui n'y comprend rien, il ne pense qu'au pestacle et à ses tuttes qu'il va donner à saint Nicolas aujourd'hui... Et les larmes coulent. Ces crânes chauves et ces parents qui crânent ou même pas, qui sont tout simplement heureux avec et pour leurs enfants, ces danses, ces chants, ces paroles me font toucher du doigt, une fois de plus l'essentiel: "Et toujours le temps qui court change les plaisirs et que le manque d'amour nous fait vieillir", ces professeurs, docteurs et infirmières, ces parents bénévoles et les membres de Salus sanguinis, tous autant qu'ils sont, participent activement au spectacle et y vont de leur numéro de théâtre et de gym tonic sur la musique de Vanina et je ne sais plus qui, vous savez, celles qui mettaient des jambières le dimanche matin et toutouyoutoutaient avec toute ma génération, ils sont là, à faire les marioles et à s'essouffler pour les enfants, pour mon fils! C'est sa première Saint Nicolas à l'hôpital, elle a été magique, mais j'ose espérer que ce sera la dernière. Bientôt un an qu'il est malade, mais l'ombre de la maladie semble s'éloigner de nous, de lui. Comment dès lors ne pas pleurer de reconnaissance pour ceux qui l'ont soigné et Celui qui l'épargne aujourd'hui?  Pas envie de parler du reste, du WE passé avec les collègues quelque part (je vous laisserai deviner plus tard, photos à l'appui), ni de la découverte du Music Village, endroit Jazzy dans le centre de Bruxelles, offrant concerts de qualité et ambiance assurée, plus tard, peut-être, mais là, ça sonnerait faux.
Le thème du spectacle était "prendre le temps"...

mardi 16 novembre 2010

Blog et stats, stats et blog


Il y a quelques mois, nous avons eu la joie d'accueillir chaleureusement Coumarine chez Blogspot: elle avait décidé d'opter pour un hébergeur répondant davantage à ses besoins. Mais une fois installée, elle a réalisé qu'une chose lui manquait cruellement : les stats ! Mais notre Coum a plus d'un tour dans son sac: à peine sa plainte émise, nous étions tous dotés d'un nouvel onglet "statistiques". Je ne sais de quels sortilèges elle a usé, mais je peux vous assurer qu'ils sont puissants... J'ai mis du temps à apercevoir cet onglet. Je l'ai ensuite fréquenté avec un certain plaisir. Il m'apprend des choses amusantes. Imaginez-vous que les billets les plus visités (mis à part les dernières publications) sont mon Icare de Matisse (sans doute la seule reproduction offerte par la toile, je l'adore), la Mélodie du Bonheur à la gare d'Anvers, la Pieta de Michel-Ange photographiée par Hupka, la fôte d'ortografffe, amitié virtuelle et les articles concernant mon cher Jean-François Gambino. D'autres doivent être très déçus de passer chez moi: ils utilisent les mots clés "grandes poubelles" et débarquent sur un article tiré du quotidien d'une mère de famille qui essaie d'être ordonnée malgré un mari bricoleur, ou encore "punition d'ado" (vous ne vous imaginez pas les parents qui ont des problèmes avec leurs ados et recherchent des punitions adaptées à leur âge et leur comportement) et ils tombent sur une photo de mon chenapan dans le coin. Une fois, un internaute, le plus frustré de la blogosphère à mon avis, a enregistré les mots suivants: "homme + femme coquine" et a atterri chez moi parce que ma cousine se surnomme Coquine! Si elle savait... Enfin voilà, les stats ça sert à ça et à beaucoup d'autres choses aussi, mais ces choses-là me sont plus indifférentes. Finalement, ce qui importe, ce sont vos visites qui me font très plaisir, le fait de pouvoir partager avec vous beaucoup de choses -que j'aime ou qui m'attristent ou me mettent en colère, de grandir dans cette expérience qui pousse à la réflexion de ce qui nous plaît ou de ce qui nous plaît moins, mais aussi de qui nous sommes. Alors, je profite de cet article un peu prosaïque pour vous remercier pour tout ce que vous m'apportez, vraiment, et ce n'est pas rien.

photo de Dam, il est bon de croire en la lumière.

mardi 2 novembre 2010

"L'Echappée belle" Anna Gavalda, famille, fratrie et compagnie

Et voilà, je me retrouve une fois de plus et un peu malgré moi (j'avais oublié de me manifester en temps et en heure...) dans une tournante de livres. C'est amusant, vous avez entre les mains des livres choisis par d'autres, que vous n'auriez peut-être pas pensé ou voulu lire et qui vous accompagnent pendant un mois. J'avoue n'avoir pas ouvert le premier, le deuxième, "L'Echappée belle" a été reniflé, retourné et feuilleté puis avalé en une petite heure un soir sans coupure de courant. Anna Gavalda dont mon aînée me disait qu'elle adorait mais que bon, je n'apprécierais peut-être pas ses récits "grands publics", idem pour Musso. Mon aînée qui a l'humilité de dire qu'elle n'y connaît rien alors qu'elle dévore des livres et s'est découvert une passion pour Zweig, qu'elle va à une expo entraînée par une amie et admire, un peu honteuse, ce qu'en fait il y a vraiment lieu d'apprécier, à savoir l'architecture et la lumière du Pompidou de Metz, passant outre quelques toiles qui peuvent lui sembler obscures... Mon aînée à qui j'ai envie de dédier ce billet écrit il y a quelques mois mais qui est plus que jamais d'actualité. Mon aînée et mes quatre autres frère (singulier) et soeurs (grand pluriel -cinq filles, un garçon qui s'est très vite entouré d'une super bonne bande de copains pour survivre dans ce poulailler) à qui j'ai pensé tout au long de ma lecture. Ces codes qui nous caractérisent, ces souvenirs, ces blagues et demi-mots qui font glousser, ces regards qui font comprendre qu'on est blessé par un coup de bec, une griffe trop acérée ou la vie, ces pardons qui s'échangent tout aussi vite, ces appels et sms qui chauffent les GSM et les oreilles et les coeurs, ce parfum d'anti-conformisme familial qui nous rend conformes et si différents en son sein, ce manque de confiance qui nous caractérise alors que nous sommes géniaux, toutes et tous tant que nous sommes, ce besoin de se retrouver et d'être bien tout simplement, sans complication aucune, sans attitude, naturels, abandonnés, tels quels. C'est tout ça que j'ai retrouvé dans "L'Echappée belle", jusqu'à cette pointe de nostalgie qui perce parce qu'on se rend compte que les murailles s'effritent un peu, que les autres vies peuvent rattraper notre cohésion, que nos parents sont fatigués et ne seront plus toujours là...
"L'Echappée belle", c'est un peu notre histoire. Et ne venez pas me dire que les personnages sont des stéréotypes, que le sujet, c'est du réchauffé... Vous avez peut-être raison mais ça m'est égal, j'ai passé un très bon moment et le sourire m'est revenu.