mercredi 31 décembre 2008

"Mourir demain" Natasha St-Pier & Pascal Obispo

Malheureusement, je ne peux reproduire ici cette chanson. Cliquez sur le lien:
http://fr.youtube.com/watch?v=n3ZCyqhj4E4

Rétrospective - "Reflux" Reverdy

31 décembre. Regard sur les jours et les semaines qui se sont succédés.
Moins personnel mais plus intime, je voudrais laisser parler Reverdy :

"Quand le sourire éclatant des façades déchire le décor fragile du matin; quand l'horizon est encore plein du sommeil qui s'attarde, les rêves murmurant dans les ruisseaux des haies; quand la nuit rassemble ses haillons pendus aux basses branches, je sors, je me prépare, je suis plus pâle et plus tremblant que cette page où aucun mot du sort n'était encore inscrit. Toute la distance de vous à moi - de la vie qui tressaille à la surface de ma main au sourire mortel de l'amour sur sa fin - chancelle, déchirée. La distance parcourue d'une seul traite sans arrêt, dans les jours sans clarté et les nuits sans sommeil. Et, ce soir, je voudrais, d'un effort surhumain, secouer toute cette épaisseur de rouille - cette rouille affamée qui déforme mon coeur et me ronge les mains. Pourquoi rester si longtemps enseveli sous les décombres des jours et de la nuit, la poussière des ombres. Et pourquoi tant d'amour et pourquoi tant de haine. Un sang léger bouillonne à grandes vagues dans des vases de prix. Il court dans les fleuves du corps, donnant à la santé toutes les illusions de la victoire. Mais le voyageur exténué, ébloui, hypnotisé par les lueurs fascinantes des phares, dort debout, il ne résiste plus aux passes magnétiques de la mort. Ce soir je voudrais dépenser tout l'or de ma mémoire, déposer mes bagages trop lourds. Il n'y a plus devant mes yeux que le ciel nu, les murs de la prison qui enserrait ma tête, les pavés de la rue. Il faut remonter du plus bas de la mine, de la terre épaissie par l'humus du malheur, reprendre l'air dans les recoins les plus obscurs de la poitrine, pousser vers les hauteurs - où la glace étincelle de tous les feux croisés de l'incendie - où la neige ruisselle, le caractère dur, dans les tempêtes sans tendresse de l'égoïsme et les décisions tranchantes de l'esprit."

Le portrait de Reverdy a été peint par Modigliani en 1915.

mardi 30 décembre 2008

Occupations familiales et littérature

En ces jours festifs où la vie professionnelle tourne au ralenti, où nous profitons davantage de la vie de famille, je m'étais promis de prendre le temps de lire. le temps de lire, vraiment? Entre les parties de Risk, de Dames et de Monopoly ("S'il te plaît, Mammy, rien qu'une partie"), le raccommodage des collants troués de ma fille (un par jour en période scolaire, vive les récrés sportives!), l'apprentissage des cris d'animaux et des instruments de musique, le tricot!!!! (cadeau de Noël de ma fille) et les promenades dans les bois gelés, sans parler des tâches ménagères habituelles, je ne le trouve pas, ce temps. J'aurais voulu vous parler de l'oeuvre d'Imre Kertecz, que j'ai eue entre les mains il y a quelques semaines un peu par hasard et qui me réconcilie avec les Prix Nobel (Quelle grandeur dans sa sobriété, quelle force dans ses demi-silences, quelle vision juste de la littérature!), de Sasa Stanisic qui nous offre "Le soldat et le gramophone", dont le style au ton faussement neutre offre des images dramatiquement cocasses, d'une très belle édition de tous les écrits africains de Karen Blixen. Il faudra sans doute attendre encore quelques semaines, le temps que j'en ferme les dernières pages. Quand? Cela ne dépend hélas pas uniquement de moi. Mais ça viendra.

dimanche 28 décembre 2008

Re : Re : Re : Cadeaux de Noël

Noël en famille a une saveur spéciale, chaque année ayant ses particularités. Je ne parle pas de la dimension spirituelle de la fête, mais des événements familiaux qui l'entourent. Cette fois, entre les déménagements, les naissances, les maladies, les pertes d'emplois, les nouveaux emplois et j'en passe, nous avions eu peu d'occasions de nous voir. Cela ne nous a pas empêchés de nous retrouver de manière originale, par mails interposés.
La question substantielle du mail d'origine était: "je suis nulle en cadeaux, qu'est-ce qui vous ferait plaisir?" Imaginez une douzaine de soeurs, belles-soeurs, frères et beaux-frères s'envoyant des mails de plus en plus délirants sur des cadeaux de plus en plus irréalistes et hypothétiques. La ferme en folie, Chicken run ou la basse-cour de Lubbeek, proposant masques et massages, gourmettes gravées et diamantées, couronnes, livres n'intéressants que leur auteur, voitures, maisons et châteaux en Espagne. "Arrête avec tes Lol", "Non aux pourriels", "mdr", "Supprimez mon adresse professionnelle de cette avalanche de mails SVP!!!!!!" Nous étions fin prêts pour nous retrouver en pleine forme. Et je pense que c'était une des plus belles réunions familiales que nous ayons eue: entourant nos parents, nous étions tout simplement heureux d'être ensemble, savourant la chance que nous avions d'être une famille unie.
...et les cadeaux, sans être aussi originaux que ceux qui avaient été proposés, ont provoqués de nombreux sourires.

lundi 22 décembre 2008

Les amis, Albin, Riquet





Hier, Amaury et moi avons eu l'occasion de partager des moments merveilleux avec des amis que nous aimons beaucoup. (encore toutes nos félicitations à Nicouche et Caro d'ailleurs). C'est dans ce cadre que j'ai revu Albin. Artiste dans l'âme, je ne l'ai pas trouvé en grande forme; il porte toute la négativité de l'homme sur lui et en lui l'absurdité du fonctionnement de l'humain et de la société. Ca ne l'empêche pas de défendre ses idées avec éloquence et originalité. Ca ne l'empêche certainement pas d'être charmant et ça nourrit clairement sa peinture qui est magnifiquement tragique. Toutes périodes confondues, vous trouverez un aperçu de ses toiles ci-dessus. Vous en verrez plus en allant sur son site http://users.skynet.be/fa111684/albin/.

J'ai également pu demander à Riquet si c'était bien lui, dans le clip de "Tropique". Je ne peux m'empêcher de le dévoiler: l'ado en short, c'est notre Riquet. Et pour nous réchauffer les coeurs, un souvenir des années '80: TROPIQUE!!!!!!!!! (Muriel Dacq)

dimanche 21 décembre 2008

Pauvre Belgique

Mais que lui a-t-on fait, à cette pauvre Belgique? Elle ne mérite pas ça, quand même. Brutalisée, malmenée, sans gouvernement ou supportant des dirigeants séparatistes, racistes, critiquant, défaisant, conspuant, incapables de construire quoi que ce soit et depuis hier, officiellement malhonnêtes. Qui donc acceptera de reprendre en main ce pays moribond, subissant crises politiques, morales et économiques? Pauvre, pauvre Belgique.
On la déteste et on l'aime tant.

jeudi 18 décembre 2008

"Por qué escribe usted?" Oscar Hahn

Porque el fantasma porque ayer porque hoy:
porque mañana porque sí porque no
Porque el principio porque la bestia porque el fin:
porque la bomba porque el medio porque el jardín.

Porque Góngora porque la tierra porque el sol:
porque San Juan porque la luna porque Rimbaud
Porque el claro porque la sangre porque el papel:
porque la carne porque la tinta porque la piel

Porque la noche porque me odio porque la luz:
porque el infierno porque el cielo porque tú
Porque casi porque nada porque la sed:

porque el amor porque el grito porque no sé
Porque la muerte porque apenas porque más:
porque algún día todos porque quizás

"Buongiorno principessa" La vita e bella



Un peu de féérie et de bonne humeur, pour bien démarrer la journée...

mercredi 17 décembre 2008

"Henri Matisse, roman" Aragon

J'adore faire des cadeaux aux personnes que j'aime, deviner ce qui leur plaira, offrir, voir leur joie aussi. En allant dans une librairie que j'apprécie beaucoup acheter je ne savais pas encore quel livre, je me suis retrouvée, dès l'entrée, face au cadeau et à cette merveille: "Henri Matisse, roman" de Aragon. (Je parlerai plus tard du cadeau, après Noël, car je ne l'ai pas encore offert et la personne à qui je voudrais l'offrir lit ce blog.) Côte à côte, ils étaient là, m'attendant. Je les ai serré contre moi et ai fait le tour de la librairie par acquis de conscience, mais je savais. Je savais que j'avais trouvé ce que je cherchais alors que je n'en avais aucune idée quelques minutes auparavant. Une illumination. Gallimard vient de republier ce livre d'Aragon que je n'ai fait que feuilleter avec bonheur. Imprimé sur du papier Bible, il compte un peu moins de 900 pages emplies de commentaires et de réflexions d'Aragon sur l'oeuvre de Matisse et au-delà de l'oeuvre, sur l'art. Il comprend aussi de très nombreux dessins, peintures et découpages du peintre. Pour vous en donner un avant-goût, je cite la dernière page du livre, dédicace à Elsa:
"Ainsi s'achève, sur cet éclatement, ce bouquet d'artifice, sur ce feu de signes végétaux, ce livre que tu ne liras jamais, Elsa (et je me demande pour qui je le laisse aujourd'hui publier), ce livre dont tu n'auras guère connu çà et là que les morceaux parus, car tu ne voulais plus connaître ce que j'y ajoutais que lorsque ce serait fini, que ce serait enfin un livre, que ce serait devenu un livre. Et, oui, c'est fini, c'est bien fini. Dieu, pourquoi, pour qui écrire?"
toujours cette même question, lancinante: Pourquoi écrire?

Notre sapin - Les Ménines

Cette année, Noël ne ressemblera à aucun autre pour une question éminemment pratique de sapin. Depuis quelques années, nous avons pris l'habitude d'aller au Silex qui vend des sapins de Noël pour récolter des fonds dans le cadre d'activités pour adultes handicapés et non-handicapés. Cela se passe dans une véritable ambiance de Noël, où, malgré la pluie, la boue et le manque de parking, la bonne humeur, la gentille et l'entraide sont toujours au rendez-vous. Je joins le lien vers leur site, autant en profiter pour faire leur pub http://www.lesilex.be/.
Je suis donc au Silex, persuadée de m'y prendre bien à temps. Que du contraire: je me retrouve avec un charmant monsieur en train de contempler des sapins très très dégarnis. Il paraît que le propre des nordmann est d'être dégarnis au sommet... (car nous sommes aussi passés de l'épicéa au nordmann. Autant profiter des quelques avantages de la mondialisation et éviter d'avoir des épines d'épicéas pendant un an dans le fond des canapés et dans les rainures du parquet). Je me suis alors rabattue sur un beau, très beau sapin, bien touffu, pas très grand, assez large. Après l'avoir monté (je devrais dire traîné, je n'avais encore jamais eu de sapin aussi lourd) et avoir défait le filet qui l'entourait, j'ai constaté que mon évaluation avait été un peu tronquée par la proximité des rachitiques. Le nôtre est énooorme, il fait 1,5m de haut, mais d'après mon architecte de mari, il doit bien faire 5m de circonférence... tel l'infante dans les Ménines. Si vous tracez un trait de la tête de l'infante au bas de sa robe, vous avez la silhouette de notre sapin. En poussant quelques meubles, je lui ai trouvé "un coin". Les décorations de Noël qui sont toujours trop nombreuses se perdent cette fois-ci dans la touffeur des branches. Mais grâce à ce sapin, personne, chez nous, ne pourra oublier que Noël approche à grands pas. Et Velasquez est un peu présent aussi...

dimanche 14 décembre 2008

"Ave Maria" Caccini- Sumi Jo



Pour ma mère qui fête son anniversaire aujourd'hui.

La Pieta de Michel-Ange - Exposition de photos de Robert Hupka



Il y a quelques semaines, quand on m'a proposé d'aller à l'exposition de photos de la Pieta, je me demandais ce qu'elle pourrait bien m'apporter. J'ai en effet eu la chance de contempler à plusieurs reprises l'original à Rome. Et je dois avouer que j'ai moins d'affinités pour la photographie que pour d'autres expressions artistiques, sans doute parce que je n'y connais rien.
J'avais tout faux. Parce que la Pieta, telle qu'elle est exposée à Saint Pierre, est peu accessible dans sa cage de verre et derrière les cordons de sécurité; on la voit de loin et sous des angles très limités. Mais surtout, parce que la qualité des photos de Hupka, l'esprit dont lui-même était habité et la présentation de ses photos rendent l'exposition incontournable. Comment ne pas être ému face à cet artiste dévoilant l'inspiration et le génie d'un autre artiste?
Je laisse la parole à Hupka, qui s'exprime tellement mieux que je ne pourrais le faire : "J'ai pris des milliers de photos -en couleur et en noir et blanc, avec de grands et de petits appareils, avec des objectifs de 35 à 400 mm, en utilisant les lumières du pavillon ou mes propres projecteurs, la photographiant sous tous les angles à toutes les heures du jour et de la nuit. Cette expérience ne saurait être décrite par des mots, je me trouvais en présence du mystère de la vraie grandeur. Cela n'était pas nouveau pour moi, cela me rappelait les répétitions et les concerts d'Arturo Toscanini auxquels j'avais assisté pendant vingt ans, et dans son domaine Toscanini est un géant de l'envergure de Michel-Ange - l'un sculptant la pierre, l'autre sculptant les sons fugitifs. Et ainsi, tandis que je consacrais d'innombrables heures à ce travail de photographie, la statue devint pour moi un mystère toujours plus grand de beauté et de foi et je fus frappé par l'idée que le chef-d'oeuvre de Michel-Ange n'avait jamais été vu dans toute sa grandeur, si ce n'est par un petit nombre de privilégiés."

http://www.la-pieta.org/

samedi 13 décembre 2008

"Manouchka" Alexonor



Un artiste à découvrir, si vous ne le connaissez pas encore: auteur, compositeur, musicien et chanteur, un peu déjanté, très amusant, bourré de talent, toujours charmant, merci Alex!
Vous pouvez découvrir des extraits de son nouvel album sur son site http://www.alexonor.com/

vendredi 12 décembre 2008

Neil Amstrong sur la lune

"Icare" Matisse


Envol ou chute?
Oui, on revient toujours à ce qu'on aime.

JMG Le Clezio et vous

Si j'ai choisi comme titre "JMG Le Clezio et vous", c'est parce que je ne peux décemment écrire "JMG Le Clezio et moi". Nous n'avons jamais rien eu en commun. C'est une longue histoire, aussi longue que celle d'une amitié de fac. Emma me parlait beaucoup de Christian Bobin et surtout de Le Clezio. Elle a même fait son mémoire sur le nouveau prix Nobel, il faudrait que je lui demande quel en était le sujet, je ne m'en rappelle pas. Elle l'a rencontré aussi. Elle en garde un souvenir très fort. Curieuse, j'ai tenté à l'époque et plus tard encore de m'intéresser à ses romans. Je n'ai jamais réussi à me les approprier. Ses images et métaphores, son appréhension des mots, le rythme de ses phrases, sa philosophie me sont totalement étrangers. Que voulez-vous, la littérature est un coup de foudre, une immersion, une intuition, une étincelle, un échange. Or, rien de tout cela n'a jamais existé ici. Ce matin, j'ai encore fait des tentatives qui se sont révélées vaines. Je pensais que les années voyaient évoluer nos goûts -nous-mêmes nous évoluons. mais fondamentalement, rien n'a changé. Je pense que ce seront toujours les mêmes livres, poèmes, peintures, chants, danses et sculptures qui m'émouvront.
Il y a quelques années, un ami m'a offert un livre. J'ai mis plus d'un an à le lire. La fusion avec le texte était telle que je ne pouvais continuer, trop émue. Cet ami me connaît très bien.
Pour en revenir à JMG Le Clezio, je le félicite pour cette reconnaissance universelle qui couronne l'ensemble de son oeuvre; je félicite également Emma qui a su, avant beaucoup de monde, reconnaître l'artiste dans ce qui était encore à l'époque, un jeune écrivain rêveur et audacieux.

jeudi 11 décembre 2008

"Super Pouvoir d'Achat" la chanson du dimanche

Après l'imaginaire, la réalité... Pour illustrer la conjoncture et imager toutes les mesures qui ont été prises par notre gouvernement.

Crédulité, Merveilleux

En cette période de fin d'année, je suis toujours impressionnée par la crédulité des enfants.
Ils posent des questions, font quelques constatations rationnelles ("Comment Saint Nicolas passerait-il par la cheminée puisqu'on l'a condamnée?" "Pourquoi change-t-il d'apparence?") nous leur répondons sans réellement mentir et le grand jour, nous les découvrons toujours aussi émerveillés, persuadés que le "vrai" Saint Nicolas est venu leur déposer sucreries et cadeaux, que l'âne a croqué la carotte, que Père Fouettard a bu son verre de vin... C'est une évidence qui n'est plus remise en cause. Au fond, moins ils en voient, plus ils y croient. Une vraie foi de charbonnier.
Quant à moi, je suis émerveillée devant leur émerveillement et je les envie parfois...

lundi 8 décembre 2008

"Relax, take it easy" Mika

Pour quelqu'un que j'aime beaucoup et qui en a besoin.
En espérant que cette chanson la fasse sourire et égaie sa soirée.

Petite histoire à toujours emporter avec soi

Hier matin, on m'a raconté cette petite histoire:
Jean et son épouse Marie ont un certain âge. Jean a l'impression que Marie entend de moins en moins bien. Il décide de faire un test pour s'en assurer. Il se met au fond de la pièce où tous deux se trouvent et appelle :"Marie, Marie". Pas de réponse.
Il avance vers le centre de la pièce et reprend: "Marie, Marie". Toujours pas de réponse. Cette fois-ci, il hurle à l'oreille de sa femme:"Marie".
A ce moment-là, elle se tourne vers lui pour lui répondre: "Ca fait trois fois que je te dis "Oui", mais tu ne m'as pas entendu"...

dimanche 7 décembre 2008

Les cerfs-volants de Kaboul

Parfois, quand nous ramenons un DVD à la vidéothèque, nous en relouons un autre. Cétait le cas hier soir comme vous pouvez vous en douter.
Nous avons regardé "Les cerfs-volants de Kaboul".

J'aurais tellement de choses à en dire que je préfère me taire et me contenterai, si vous ne l'avez pas encore vu, de vous le recommander.
Vous verrez une magnifique histoire de rédemption interprétée avec brio par deux enfants afghans.

"Miserere" Bocelli & Zucchero

samedi 6 décembre 2008

La Cité interdite

Hier, nous avons (enfin) pu regarder "La Cité interdite". Peut-être l'avez-vous vu, peut-être l'avez-vous apprécié.
En ce qui me concerne, je n'ai pas du tout aimé. Vous me direz que j'ai un problème avec toutes les oeuvres primées ou nominées. Peut-être. J'ose penser qu'il s'agit d'un hasard.
Je ne vais certainement pas nier la qualité technique du film, elle est indéniable. Mais je trouve qu'il y a trop de trop. Trop d'or et de rouge, trop de serviteurs aux gestes rythmés, sans cesse répétés au son du gong (je me suis surprise à penser au Taylorisme), trop de Ninjas (je ne sais pas comment appeler autrement ces soldats volants, tout en noir), trop d'armées, trop d'effets numériques aussi. A un moment donné, je pensais revivre un combat entre les Orques et les membres de la communauté de l'anneau. Tous ces trop sont-ils nécessaires pour mettre en avant le désarroi de deux femmes bafouées, blessées, mêlées à un complot qui échoue, et un empereur cruel mais trahi qui se retrouve seul et ayant perdu tous ceux qu'il aimait?
Rendons justice, le jeu de Gong Li est admirable, digne, dramatique: une véritable héroine racinienne.

"Friends will be friends" Queen



Finalement, ce n'est qu'aujourd'hui Saint Nicolas. Alors, pour compléter le cadeau, le même sujet dans un registre très différent.

jeudi 4 décembre 2008

Porto






Il ya quelques mois, Porto s'est offert à nous, nous dévoilant ses merveilles.
Pêle-mêle et dans le désordre, la gentillesse et la simplicité des habitants, les azulejos, la librairie Lello, sans doute la plus belle librairie du monde, les palourdes au vin blanc et à la coriandre, le Douro, sa vallée et son vin, le Fado, les ponts Eiffel, et surtout tout ce que l'on ne peut nommer mais qui se sent, se respire, palpable dans les ruelles et sur les quais, les cheveux fouettés par le vent, les caresses du soleil, l'odeur de la mer, la nostalgie, le bleu, le bleu, encore le bleu...

"What's going on" de Marvin Gaye

mercredi 3 décembre 2008

La génération Y

Tout le monde parle de la génération Y.
Cette génération occidentale qui n'a pas mémoire de communisme ou de dictature, qui est née un clavier sous les doigts et des écouteurs aux oreilles, maîtrisant les technologies, aimant que tout aille vite, souvent issue de familles monoparentales ou recomposées, expérimentant, voyageant, dépensant, étudiant, parfois blasée, souvent curieuse, ayant tout reçu et attendant tout en retour...
Sans vouloir approfondir la définition (de nombreux livres et articles ont été publiés à ce sujet), je voudrais néanmoins afficher ci-dessous une étude qui a été faite sur les priorités professionnelles émises par ces jeunes.


Salaire élevé, flexibilité, conciliation de la vie professionnelle et de la vie privée, etc etc... Ils veulent tout.
Comment la crise que nous traversons pour le moment -et qui n'en est qu'à ses débuts- va-t-elle être perçue par ces jeunes? Comment s'adapteront-ils à de nouveaux enjeux? Car ils devront certainement revoir leurs priorités et leur mode de fonctionnement, s'habituer à faire des concessions, faire des choix aussi.
Quand je regarde en arrière et pense aux différentes situations que j'ai pu connaître, je fais toujours le même constat: c'est quand on n'a pas tout ce que l'on souhaiterait avoir que l'on valorise vraiment tout ce qu'on a déjà la chance d'avoir reçu. Et on profite beaucoup plus intensément des moments privilégiés.

Baryshnikov dans "White Night"

Malheureusement, le son est très mauvais et nécessite des écouteurs pour profiter pleinement de ce joyau.

mardi 2 décembre 2008

Littératures

La semaine dernière, j'ai ramené un Garcia Marquez, sans doute davantage par souci d'érudition que par goût; un peu aussi par curiosité, parce qu'un de mes amis qui est décédé le portait aux nues. Mais comment voulez-vous, malgré toute la bonne volonté du monde, dépasser les dix pages, quand vous avez affaire à un vieillard bourré d'amertume et au grand corps malade? Malgré une critique unanime, une sinusite tenace et un enfant malade m'empêchent d'apprécier. Il faudra que je m'y remette dans des circonstances plus propices. Dépitée, je me jette sur un roman prêté par une de mes soeurs. Vous savez, un de ces romans à la couverture rose bonbon, que vous cachez dans le fond de votre sac à main. Un de ces romans que vous pouvez lire en étant sans cesse interrompue, vous retrouverez toujours le fil. Un de ces romans abêtissant qui est une perte de temps, si ce n'est qu'il vous repose et vous met de bonne humeur, n'est-ce pas déjà beaucoup? Eh bien, j'ai eu une bonne surprise: ce roman, intitulé -accrochez-vous- "Je vous aime", a été écrit par une française détentrice d'une maîtrise de Philo et au passé de Nègre littéraire. La langue y est fine, amusante, originale. Les personnages, qui subissent clairement l'influence du passé de l'auteur, cette tendance au dédoublement, à la fusion avec l'autre, à la recréation de l'autre, sont attachants. Vous savez, un peu comme ces films avec Meg Ryan ou Julia Roberts qui émeuvent, font sourire et finissent toujours bien.
Cela fait parfois du bien de sortir de l'académisme et de retrouver un peu de fraîcheur et de simplicité, vous ne trouvez pas?

lundi 1 décembre 2008

l'automne

Nombreux sont mes amis qui aiment l'automne. Ou du moins quelques uns. Si je ne m'abuse, ce sont les plus romantiques, allez savoir pourquoi.

Moi, je déteste l'automne. L'automne, c'est le début d'une longue paralysie qui s'étend à toute vie et préfigure la mort et le froid de l'hiver; l'automne, c'est gris, humide, maussade. Comment voulez-vous que j'aime l'automne quand j'aime les couleurs franches, la vie, la joie, le soleil qui réchauffe l'âme et enveloppe le corps et le dynamise et l'assouplit? Je ne suis pas un écureuil moi, je n'aime pas faire des provisions moi. J'aime vivre au jour le jour.

Je regarde par la fenêtre et le spectacle que je découvre est assez désolant. Samedi, Amaury a travaillé avec les deux grands dans le jardin, coupant, binant, sarclant, ratissant. Surpris par la pluie, ils ont laissé le jardin en chantier: les tuteurs se dressent tels des arbres morts, ne supportant que leur solitude, les branches coupées jonchent les parterres, les feuilles s'entassent en monticules inégaux, les sacs verts obstruent l'entrée... un vrai Chemin des Dames.

Une seule consolation, mais de taille: ils ont cédé au rituel des premiers grands froids en mettant des graines pour les oiseaux. Du coup, tout ce qui se compte comme oiseau dans la région se retrouve dans notre jardin: moineau, tourterelle, mésange bleue et charbonnière, pie, geai, perruche... qui perché sur une branche, qui récoltant le surplus au sol, ils se côtoient en excellent voisinage.

Il y a des dimanches comme ça...

J'ai un mari merveilleux. Il chasse, et comme il fait tout ce qui est en son pouvoir pour ne pas me réveiller quand il se lève tôt, très tôt, pour se rendre non pas dans le "Grand Nord", mais dans le Grand Sud, vous savez, le Grand Sud chez nous, il fait froid, très froid, si froid que mon mari a dû s'acheter une nouvelle paire de bottes doublées de rouge ou de bleu je ne sais plus pour ne pas se geler les extrémités la semaine passée. Quand il se lève tôt, il éteint immédiatement le réveil. toutes ses attentions n'ont cependant pas le résultat escompté: non seulement j'ai les yeux grand ouverts quand il part, mais je peux m'attendre, de surcroît, à une visite de notre dernier qui vérifie si son papa est bien parti chasser et s'il peut prendre sa place. Commence le jeu du coucou: je te caresse, maman, je te donne des bisous et comme j'ai une bronchite, je tousse bien fort dans ta figure en essayant d'être le plus gentil possible. Je te pousse pour avoir ton oreiller, le tien est meilleur que le mien, c'est bien connu.

Après de longues minutes de patience et de vaines tentatives pour retrouver le sommeil, je décide de prendre un bain pour démarrer la journée détendue. Je plonge avec délectation dans l'eau quand, très vite, beaucoup trop vite, des hurlements s'élèvent. Ils vont s'arrêter bien sûr... Ils ne s'arrêtent pas... James va aller voir n'est-ce pas? Crispée, j'attends encore avec un semblant d'espoir quand on se met à tambouriner à la porte: "Maman, Gaspard a les doigts coincés dans la porte".

Ca, c'est un avant-goût de mon dimanche. Je suis seule avec les trois enfants, Gaspard malade, sans voiture, ce qui signifie que je vais rester entre ces quatre murs pendant de longues, très longues heures. Et je vous passe les verres renversés, les taches, les disputes, le désordre...

Heureusement, j'ai un mari merveilleux. Il est revenu en pleine forme et nous a ramené tout l'air frais du Grand Sud.

dimanche 30 novembre 2008

Encore et encore...

Ca y est! Nous y voilà. Après des années de snobisme et d'incompréhension, je m'y mets aussi.

J'ai créé mon blog.

Vais-je m'en vanter, vais-je me cacher, vais-je partager?
Quel est le sens d'un blog? Il y en a tellement. Un de plus, encore et encore... Comme si le monde entier était pris de la frénésie d'écrire, se trouvant spirituel, ou romantique, ou seul tout simplement. Besoin de contact ou de gloire éphémère? Manque de pudeur?

Besoin d'écrire, certainement.