mardi 27 avril 2010

Ma Belgitude: la souffrance de la Belgique

Ma Belgitude ces jours-ci, c'est la Souffrance de la Belgique, ce long cri de rage, de déception ou de désespoir, ces soubresauts de révolte et d'incompréhension, ce mépris pour les quelques acharnés qui ne défendent pas l'intérêt de la population mais leur amour-propre.
Nous ne sommes pas uniquement des voisins mais aussi des frères, nous sommes ouverts à la différence qui nous enrichit. Respect et compréhension sont le quotidien de la plupart de mes compatriotes, qui cohabitent et travaillent en Belgique avec des Belges, flamands, francophones, germanophones ou anglophones. Le sang d'hommes qui se sont battus pour ce qui est encore un pays coule dans nos veines. Allons-nous les trahir à cause de quelques "grandes" gueules démago qui ne savent rien faire d'autre que démissionner ou déclarer forfait? Qui n'ont pas un programme mais un anti-programme? A cause d'une certaine presse qui travaille au quotidien une partie de la population sans discernement avec quelques chiffres soi-disant imparables? A cause de quelques professeurs prosélytes qui modèlent le cerveau malléable de leurs élèves attentifs?
Je déteste faire de la politique et je ne souhaite afficher ici aucune couleur, ni rouge, ni noire, ni jaune, ni bleue mais les quatre à la fois, celles de mon pays et de ma ville d'adoption. Je ne souhaite pas prendre parti mais souligner le contraste entre le discours de quelques-uns et la vie de la majorité, bien éloignée de ce discours.
Je me permets de vous renvoyer au blog de Petit Belge qui transmet à toutes et à tous les différentes manifestations auxquelles nous pouvons participer pour manifester notre attachement à la Belgique.

jeudi 22 avril 2010

Hier et aujourd'hui

Les enfants jouent dans le jardin. Ils grimpent dans les arbres. Je rectifie, dans l'arbre, l'unique arbre, le seul du jardin, si on exclut le cerisier qui n'en finit pas de mourir depuis trois ans. Comme s'il s'en rendait compte, à chaque printemps il nous offre son chant du cygne, une floraison jamais égalée jusque là qui nous laisse contemplatifs et reconnaissants. Le fils du voisin joue également dans son jardin. Entre le sien et le nôtre il y a une frontière invisible de quelques trois mètres, à l'endroit où la haie est morte. "C'est dû à la négligence de la voisine", peste Amaury. "Achète des plants de légustrum et recrée-nous une intimité", l'implorè-je. "Pas tant qu'elle n'y mettra pas du sien", me rétorque-t-il. Ces discussions sans fin font la joie des enfants qui s'invitent d'un jardin à l'autre avec la permission de leurs parents (de la mienne en tout cas) et en profitent pour... s'envoyer le ballon d'un jardin à l'autre... Allez comprendre!
Fin du siècle dernier, on parlait de post-modernisme. Comment nommer les courants du vingt-et-unième siècle? Néo-éco-dynamiques? ou néo-éco-utopiques? Une idée?
J'ai rencontré Coumarine mardi soir. En chair et en os. Elle m'attendait à un endroit (le bon) et je me suis rendue au mauvais (l'ancien bon endroit). mais nous nous sommes finalement retrouvées : nous nous sommes regardées, avons connu une légère hésitation qui n'était générée que par la crainte d'importuner une éventuelle parfaite inconnue puis nous nous sommes embrassées et tutoyées comme nous le faisons sur la toile. Sauf que. Sauf que nous savons beaucoup de choses l'une de l'autre et ne savons rien de nous. Sauf que nous avons tout à nous dire et avons déjà beaucoup écrit. Sauf que je la reconnais mais ne la connais pas. Et puis, en dix minutes, le temps que nous nous sommes accordées, appelées l'une et l'autre par d'autres activités, nous nous sommes retrouvées grâce à des questions d'usage, d'intérêt, de reconnaissance, timides, discrètes, un brin audacieuses et confiantes aussi et nous nous sommes quittées heureuses. Pour ma part, aucune surprise, mais la prolongation d'un échange existant, qui a bien dû trouver à s'exprimer autrement. Et je n'ai qu'un souhait: pouvoir renouveler cet échange et l'approfondir.

jeudi 15 avril 2010

"Les romanichels" d'Edmée de Xhavée



Depuis des jours je tourne et retourne le roman d'Edmée dans ma tête, je l'ai au bout de la langue, à la pointe de ma plume, les doigts me démangent à force de vouloir danser sur le clavier, mais ce n'était pas encore leur moment. Chère Edmée, je n'offre pas ici une reseña en bonne et due forme, un compte-rendu linéaire respectant l'ordre des choses, la succession des événements, le résumé de la narration, j'en suis totalement incapable. Il y a une certaine linéarité dans le roman même si celle-ci est entrecoupée d'autres histoires, mises en abyme éclairant le récit sous un nouvel angle. Alors pourquoi le texte danse-t-il devant mes yeux en cercles concentriques? Non pas une valse, ni même une polka ou une mazurka, mais ce mélange envoûtant de notes successivement lascives puis endiablées, empruntes de mélancolie puis d'ivresse fougueuse telles les flammes de l'amour qui animent toutes les pages, de la première à la dernière. Pourtant, à en prendre une au hasard, on se retrouve souvent à prendre le thé, à fréquenter les salons, les allées d'un château, les pensionnats, les nurses puis les salles de bals, ou bien à contempler la mer du Nord, le Mont Sainte Victoire, les roses trémières et les cistes le long du mur. Mais c'est pour ensuite mieux échapper à toute bienséance, à l'univers aseptisé et froid où manger à sa faim est preuve de mauvaise éducation, où parler se fait en chuchotant, ou rire se fait derrière une main gantée, où aimer ne se fait pas si ce n’est conventionnellement, où tout se délabre et se détériore, faute d’âme et d’argent. On retrouve alors la chaude clarté des personnes simples et vraies, polonaises, italiennes, françaises, belges, peu importe, mais des personnes pour qui seule la poésie du bonheur compte. Cet amour vibre, souffre en profondeur pour se donner entièrement, partagé entre le passé qui l'entrave et l'avenir qui s'ouvre à lui ; il brûle parce qu'il ne peut s'exprimer comme il le voudrait. Jamais. Toujours un obstacle, mais qui le fera grandir silencieusement. Les mots dérouleront les parchemins secrets de la vérité, les excavant des méandres de l'oubli avant qu'il ne soit trop tard, avant que les secrètes fleurs de l'amour ne soient enfouies au creux de la mémoire fripée. Quelques 260 pages alors qu’il en faudrait des milliers pour raconter toutes ces vies, toutes ces amours, ces combats, ces désespérances. C'est là le miracle des mots d'Edmée si justes, vigoureux et subtils à la fois. Ils frappent les sens et le cœur et nous livrent et les personnages et l'auteur à travers une écriture proustienne qui ne tombe pas dans les pièges de la mièvrerie et fait le lien entre la force et la fragilité des héros et de leurs sentiments.
Les Romanichels, Edmée de Xhavée, édition Chloé des Lys

jeudi 8 avril 2010

Odeurs, parfums, personnalité


Nous sommes tous sensibles aux couleurs, aux formes rondes ou courbes, à la musicalité d'une phrase, une saveur exotique, la grâce d'un geste, la démarche légèrement déhanchée ou au contraire presque martiale. Mais les odeurs, ah, les odeurs, c'est une histoire à part entière; elles disent la personne, elles en dévoilent les secrets les plus intimes, de la transpiration chaude et sucrée de l'amour à l'acidité de la peur ou de la souffrance, de l'haleine chargée au parfum capiteux. Lorsque nous étions petites, mon aînée et moi avions des chambres contiguës. Nous nous amusions à traîner nos matelas d'une chambre à l'autre ou à changer de lit, selon nos humeurs nocturnes. Mais ma soeur ne restait pas plus de dix minutes vautrée sur mon matelas, incommodée par mon odeur si différente de la sienne. Pourtant je n'ai pas d'odeur, ai-je pensé pendant toutes ces années.
J'aime l'odeur de mon mari, celles de mon grand me dérange parfois quand elle est chargée de stress, celle de ma fille est forte mais plaisante, elle sent bon le sommeil et le bien-être, celle de mon Chenapan appartient à un petit tout chaud tout rond qui attire les baisers dans le creux du cou et de l'épaule.
Depuis des années, je suis fidèle à Issey Miyake. Normal, c'est un parfum "océanique". J'ai essayé d'en changer, mais DNKY et sa pomme ne m'ont pas convaincus. Toujours en quête de mon odeur que je souhaite faire évoluer sans modifier ma personnalité, j'ai fait un saut dans une parfumerie et ai expliqué mes parfums, ceux qui m'insupportent (tous les capiteux) et ce que je recherche. Depuis ce midi, j'ai le nez collé à mon poignet; le jeune homme qui m'a conseillé a tapé juste du premier coup (Faites-vous conseiller par les hommes, je vous assure!) : je suis entourée des effluves de "pour elle" d'Anayake (encore un japonais...). Il propose une gamme de parfums en fonction de la personnalité des femmes. Celui que me plaît et me correspond(rait) propose des "notes vives et fraîches révélant la quiétude végétale du Japon s’entremêlent aux notes apaisantes et réconfortantes du thé et des bois précieux. Pour une femme épanouie en parfaite harmonie avec elle-même." Si je ne m'y retrouve pas -encore- entièrement, cette définition me convient bien, finalement.
Quant aux hommes, Amaury en particulier, ne vous avisez pas de lui offrir une eau de toilette ou un After Shave sans le consulter, il risque -après remerciements- de le ranger dans le fond d'un placard s'il ne l'aime pas. Mon père si... père... adore recevoir des savons parfumés...
Décidément, odeur et personnalité sont intimement liés, vous ne pensez pas?

samedi 3 avril 2010

L'espace d'un instant

Je peux? Est-ce que je peux? Me lâcher, l'espace d'un instant, un tout petit instant? Juste une fois, une seule, encore une fois. Je sais, je vais vous importuner, mais sachez que c'est vital pour ma santé à moi: besoin de crier en silence, de dire que jen ai MAAARRE! MAAARRE, MAAAAARRE! Amaury à une pneumonie. Mon grand tousse et à mal aux oreilles et je dois encore faire les prises de sang hebdomadaire de notre Chenapan. Les hôpitaux, les médecins, les kinés, les pharmacies, les thermomètres, j'en ai MAAAAAAAAAAAARRE.
Voilà, c'est dit, je vous laisse pour m'occuper des miens qui ont besoin de moi. Je réaffiche le sourire de la maman bienveillante, j'ouvre les oreilles et le coeur.
Ce billet est absolument sans intérêt aucun, ne vous y attardez donc pas.
Bonne fête de Pâques à tous.