jeudi 30 décembre 2010

Rétro


Les dernières heures de cette année particulière fondent comme neige au soleil. Contemplant les restes du bonhomme construit par les enfants il y a plusiers jours, je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'oeil dans le rétro : une année, ce n'est pas rien! Si on fait le compte en heures, en minutes ou en secondes, ça chiffre vite. Et si on additionne la quantité de travail, les événements petits et grands, les joies et les peines, les amitiés gagnées et perdues, les confidences, les souffrances partagées, les preuves d'amour, les personnes qui nous ont quittées, blessées, abîmées, les heures à contempler le pli relevé au coin de sa bouche, l'éclat d'un regard, l'arabesque d'une larme, le ballet des mésanges, ses pieds qui dansent, les rires qui s'envolent au gré du vent et de l'humeur, le rayon qui transfigure les feuilles et éclaire nos fronts, les abeilles qui butinent, les corolles vacillantes, les gestes d'impatience, les bras qui s'ouvrent, le battement du coeur affolé, consolé, rapiécé, les cris, les disputes, les pardons encore et encore, l'attente, l'incertitude, poids, responsabilité, insomnies, assumer, évasion, introspection, pardon, résolution, confiance.
Je regarde par-dessus mon épaule et vois ces montagnes de choses, grandes et petites, importantes ou insignifiantes se dresser devant moi. Ai-je changé? Comment suis-je? Meilleure? Enrichie? Rabougrie? Mesquine? Qu'il est difficile de répondre à ces questions. Spontanément, on baisse la tête, on la secoue de droite à gauche, on a envie de faire "non, non, non". Mais les bonnes résolutions existent, on peut recommencer, jour après jour, année après année, jusqu'à ce que nous soyons rappelé par le temps et que notre heure soit venue...

Photo d'un bonhomme de neige dont l'heure est venue...

samedi 25 décembre 2010

Le Courage de la Paix

"Tous, par nos actions, par notre comportement, nous devons avoir le courage d’être des artisans de paix."


Mes chers compatriotes,

En ce temps de Noël et de Nouvel An, je voudrais d’abord partager avec vous un motif de satisfaction. De l’opinion unanime de nos partenaires européens, la Présidence belge de l’Union européenne, pendant le second semestre de cette année, a été particulièrement réussie. Dans nombre de domaines très différents des progrès importants ont été réalisés. Je pense entre autres à la stratégie économique européenne, aux mesures pour éviter le retour des crises financières, au budget européen, aux réalisations en matière commerciale et diplomatique, aux relations entre l’Europe et l’Asie. De nombreux chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que des dirigeants d’institutions européennes, m’ont fait part spontanément de leur admiration à ce sujet. Cela illustre bien les talents de notre pays lorsqu’il s’agit de rapprocher des points de vue en trouvant des compromis. Notre diversité nous aide dans ces domaines.
Et pourtant, cet art du compromis, il me semble qu’au sein de notre propre pays, nous l’avons quelque peu oublié ces dernières années. D’où ma préoccupation et ma ferme volonté de lancer un appel à tous nos responsables et à tous les citoyens.
Notre pays a l’occasion de se transformer en profondeur pour mieux répondre aux attentes de nombreux Belges, et pour affronter les défis à venir. Désormais, après plus de 6 mois de négociation tous les éléments se trouvent sur la table pour réaliser une réforme profonde de l’Etat. Il y aurait un important transfert de compétences aux Régions et Communautés, une autonomie et une responsabilisation beaucoup plus poussées des entités fédérées, y compris sur le plan fiscal, un refinancement de Bruxelles et le maintien d’une réelle solidarité au sein de notre pays. En même temps, il sera nécessaire d’assurer le financement dans la durée de l’Etat fédéral pour exercer les compétences et les obligations qu’il continuera à assumer vis-à-vis de tous les Belges, mais aussi sur le plan européen et dans le monde. Il faudra également inclure une solution pour BHV et définir des règles en matière d’éthique politique.
Il s’agit donc de trouver des compromis équilibrés qui tiennent compte des aspirations légitimes des uns et des autres. Dans un tel accord il ne doit pas y avoir de perdants. Nous devons trouver des solutions ou chacun est gagnant.
Dans la recherche de cet accord raisonnable il est évident que chaque partie devra faire des concessions. Chacun aura donc l’obligation de prendre ses responsabilités. Le moment est venu où le vrai courage consiste à chercher fermement le compromis qui rassemble, et non à exacerber les oppositions.
Si un tel accord se réalise, un nouveau gouvernement fédéral pourrait être constitué. Avec les entités fédérées, il sera à même de prendre des mesures nécessaires pour sauvegarder le bien- être de la population, et pour rétablir la confiance au sein du pays. C’est cela que tous nos concitoyens attendent.
Lorsque nous réussirons, car je suis convaincu que nous le pouvons, nous redeviendrons à nouveau un exemple d’entente, et un facteur d’unité dans un monde qui en a grandement besoin. Nous pourrons présenter l’image juste d’un pays qui parvient dans la paix, à se transformer profondément. Nos partenaires européens, et tous les autres pays, constateront que la Belgique demeure un Etat responsable auquel ils peuvent faire confiance.
Cet appel que je vous lance solennellement à tous, je l’adresse évidement en premier lieu aux responsables politiques, mais aussi aux responsables économiques, sociaux, culturels et des médias. Tous, par nos actions, par notre comportement, nous devons avoir le courage d’être des artisans de paix.
C’est le souhait chaleureux, que la Reine et moi et toute notre famille vous adressons de tout cœur, en ces fêtes de Noël et de Nouvel An.

Wir alle müssen bei unseren Aktionen und unserem Vorgehen den Mut aufbringen Friedensstifter zu sein.
Das wünschen Ihnen zu diesen Weihnachts- und Neujahrsfeiern die Königin, ich selbst und unsere ganze Familie von Herzen.

Discours de SM le Roi des Belges à l'occasion de Noël et du Nouvel An.

jeudi 23 décembre 2010

Noël

De tout coeur, je vous souhaite une fête de Noël très particulière: un Noël où la tendresse, la douceur, l'écoute et la compréhension transformeront cette journée en une très belle fête, celle d'une nouvelle naissance, celle de toutes les promesses, malgré les malgrés.

Icône, Vierge de la tendresse

lundi 20 décembre 2010

Quelques perles et réflexions


Quelques perles toutes récentes de notre Chenapan:
Il regarde -à l'instant- une émission sur le requin; on parle du requin citron et j'entends qu'il s'adresse à ses frères: "Ça existe aussi le requin banane?"
Il y a deux semaines, malade, il reçoit de notre généreuse Maria un billet et quelques pièces pour Saint Nicolas. Je retrouve cet argent intact sur sa table de nuit et lui demande pourquoi il ne le met pas dans sa tirelire... "Mais ze dois le donner à Saint Nicolas quand il reviendra..."
Je lui prépare un oeuf à la coque, il m'affirme préférer les oeufs de poule, mais bon, comme il n'y a que des oeufs de coq...
Je vous jure que je ne les invente pas, elles sont véridiques et... illuminent mon quotidien.

Notre enfance a été baignée de Maria. Il y avait la Grande Maria, alias la grosse Maria, la Petite Maria, l'autre Maria, et enfin Georgine chez notre autre grand-mère (ça ne s'invente pas). Leur prénom était généralement associé à celui de leur conjoint, et lorsque ce n'était pas le cas, on utilisait le qualificatif qui nous permettait de les distinguer immédiatement.
Maria et Félix étaient des parents de la Petite Maria, vous savez, Maria et Romain. Ils faisaient partie de la famille. Ils nous connaissaient tous, nous avions une affection énorme pour eux, ils étaient les piliers de la maison. Quand nous leur rendions visite dans leur petite maison, nous étions gâtés comme jamais... Il faisait toujours chaud, très chaud, Félix, ayant quitté sa bêche, se balançait dans son fauteuil à bascule pendant que Maria (la Grosse) tout en dégageant de son tablier à fleurs synthétique des effluves de transpiration, préparait fébrilement les chips et les bonbons que nous devions emporter chez nous. Avec la petite Maria, c'était différent, elle avait des enfants de notre âge et servait plutôt de deuxième maman ou de baby-sitteuse (surtout pour mes petites soeurs) lorsque c'était nécessaire. Son fils était dans ma classe, nous allions effrayer les pigeons que son père élevait avec passion, lisions des BD interdites chez nous (Jommeke, Suske en Wiske) et restions des heures à regarder la télévision. Elle nous préparait des gaufres ou des galettes de pomme de terre, ce que notre mère ne faisait pas. La petite Maria, c'est le tuteur de maman, son organisation, sa sérénité, la parole sage, le bon sens qu'il est bon de réentendre, l'affection décuplée, la générosité jamais prise à défaut. et puis, il y a les autres Maria et Romain, débarquant plus tard dans nos vies mais tout aussi ingénieux, disponibles, fiers d'aider et de seconder.
Si j'écris ces quelques lignes, c'est en hommage à toutes ces merveilleuses Maria mais aussi à celles que je n'ai pas connues, celles qui ont été rebaptisées parce qu'elles portaient le même prénom que des membres de la famille, celles qui sont restées dans l'ombre ou ont connu le mépris, toutes ces Maria qui ont servi avec leur mains, leur coeur et leur vie durant. Merci à elles, c'est un peu grâce à elles que nous sommes aujourd'hui ce que nous sommes.

Photo empruntée à Piet Flour

mardi 14 décembre 2010

corps et âme



"à corps perdu", "corps et âme", "à son corps défendant", "à bras-le-corps", "esprit de corps", "corps de garde", etc etc Il y en a des expressions faisant allusion à notre corps! Et toujours cette notion d'entièreté que l'on retrouve dans chacune de ces expressions. Sans doute parce que l'ensemble des membres forment un seul corps. Celui-ci agit, se défend, protège avec ardeur... Cependant, cependant, dans la deuxième expression on retrouve le mot "âme". "Corps et âme", qui reprend la notion de personne dans son entièreté, toujours l'entièreté mais cette fois-ci de la personne.
Ces expressions trottaient en moi ces jours-ci, alors que mon corps se faisait pesant. "A quarante ans commencent les misères", disait ma soeur aînée ce week-end, alors que nous évoquions nos maux de dents.
Jusqu'à présent, il m'a toujours obéi ce corps, à tel point que je ne me souviens pas toujours de lui. Bien sûr, une bouche sèche ou un estomac qui gargouille sont les signaux clairs de ses besoins, mais hormis ces quelques appels "du pied" ou de l'estomac, il fonctionne et je l'oublie. Je fais exception de cette période de ma vie qui fut peuplée de migraines, des migraines manifestement générées par le stress d'une situation trop lourde pour mes trop fragiles épaules, qui me valut des maux de dos, des amnésies et des migraines chroniques. Un beau jour ils disparurent. J'étais tout étonnée de ne plus sentir ce corps qui s'était tellement rappelé à moi.
Aujourd'hui, c'est un peu le même processus, récurrent année après année mais que j'oublie au fil du temps qui passe... Je subis l'état de Chenapan à quelques jours d'intervalle: la grippe a cédé à la gastro qui elle-même trépasse au profit de la bronchite... Enfin bref, je crois que mon corps veut me dire quelque chose. C'est pas cool. Je suis retournée au bureau jeudi dernier, parce que je n'avais plus de fièvre et que franchement, j'aurais eu mauvaise conscience à rester chez moi. Sauf que, sauf que mes vertèbres continuent à se clouer dans le matelas à peine mon corps se déplie-t-il pour s'allonger, sauf que ma toux ne s'arrête pas de la nuit, sauf que la fièvre remonte...
Ca peut être bien casse-pied, un corps, quand il crie "Vergeet me niet" (don't forget me, ne m'oublie pas). En même temps, cela me rappelle la chance que j'ai de ne penser à lui que temporairement, alors que nombreux sont ceux à qui leur corps leur rappelle -comme mes migraines d'alors- qu'il existe au quotidien.
Heureusement, nous sommes un tout, un corps et une âme, qui s'entraînent l'un l'autre pour tenir bon. Je connais des personnes que j'estime héroïques dont le corps grince et résiste depuis des années et qui continuent à aller de l'avant, grâce à leur force d'âme. Je me rappelle cette amie parisienne qui est devenue paraplégique l'espace d'un soir, un soir où elle nous rejoignait pour un dîner de classe, où son pied s'est pris dans les portes du métro, je me rappelle son sourire, avant et après; je me rappelle Amaury couché dans la neige, il devait être dans le même état, mais la chance a joué en sa faveur. Je me rappelle ma soeur qui est restée allongée sans une plainte pendant plus de six mois sur une planche, cinq kilos tractant sa tête vers l'arrière (et deux trous dans le crâne bien sûr), je me rappelle cette collègue qui est née paralysée d'un pied et marche à force de kiné; on lui a découvert une tumeur dans l'oreille interne et elle est plus souriante que nombre d'entre nous.... Je me souviens de cet ami qui a la sclérose et a besoin de son corps pour gagner sa vie et se sentir exister tout simplement. Chaque fois que je le vois, je le retrouve grandi.
Alors, face au mystère de la souffrance du corps, si difficile à comprendre parfois, j'ai envie de vous offrir un moment de ce qui fut pour moi un pur bonheur. Un bonheur de l'âme. Ce qui la nourrit. Le propriétaire de la librairie est un plaisir de générosité, d'écoute, de partage... Profitez-en et surtout allez la découvrir!

Bon (grande frustration), comme je n'arrive pas à mettre un pps sur ce blog, je vous renvoie à un billet écrit précédemment et vous encourage à regarder le pps jusqu'au bout s'il vous est envoyé (peut-être en pensant un petit peu à moi qui ai été bouleversée entre ses murs...).
Il s'agit bien entendu de la librairie Lello, la plus belle du monde!

photo empruntée à notre talentueux Piet, avec mon admiration.

lundi 6 décembre 2010

Où sommes-nous partis?

Mais oui, où avons-nous bien pu partir? Vos suggestions étaient toutes meilleures les unes que les autres, il a bien fallu faire un choix tenant compte de différents paramètres: budget, après-crise, cultures et intérêts, public de 25 à 64 ans, condition physiques et j'en passe.
Voici quelques photos qui vous serviront d'indice pour reconnaître notre destination. Si vraiment vous n'y arrivez pas (j'en doute), je publierai d'autres photos qui vous apporteront les éléments manquants.




Sachez que nous avons tous été conquis par ce lieu et que l'ambiance était excellente, un bonheur que j'emporte avec moi sous la couette qui recueille mon grand corps malade et secoué de fièvre depuis hier...