lundi 11 juin 2012

Contre-jour

Contre-jour à Saint-Jean-de-luz, Pierre Boyer
Nous sommes nécessaires mais n'entendons cette nécessité que par intermittence, quand notre heure devient urgence. Comment devancer l'urgence et être attentif à l'autre avant son appel, qu'il se mue en cri ou s'atténue jusqu'à devenir muet? A défaut de lire ses yeux, saura-t-il nous dire? Saurons-nous soulever le contre-jour qui nous maintient dans le trompeur clair-obscur, masquant les courbes sensuelles mais tranchantes de la douleur? sentirons-nous l'odeur de angoisse comme la nôtre aura été démasquée, malgré notre silence, malgré notre sourire tout en larmes camouflées? L'amitié est notre respiration et nous maintiendra tant qu'on la nourrira de pensées, de prières et de petites attentions aussi.





45 commentaires:

  1. Un billet plein de mystère, sans doute à cause de cette splendide et énigmatique photo.A qui parles-tu? De qui parles-tu? Quelle est cette souffrance que tu exprimes à demi-mots?
    Un texte en forme de questions qui nous fait nous interroger sur notre propre attitude par rapport à l'amitié, par rapport aux relations humaines en général, et avec des mots remarquables de justesse, et délicats, tu touches une part métaphysique de nous-mêmes et tu nous ouvres les portes d'une pensée.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'adore cette photo empruntée sur le net: un grand photographe! Ce message n'est-il pas universel chère Cel? Il s'adresse peut-être à quelqu'un en particulier, mais surtout à chacun d'entre nous, qui aimons et passons souvent à côté de l'autre sans voir l'essentiel du moment... Je t'embrasse bien fort, plus que quatre fois dormir et ce sont les vacances!

      Supprimer
  2. Bonjour Delphine, j'espère que la vie va... bientôt les vacances, où vont-elles vous entraîner cette année ? Bisous, MAN

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hello Loustik (ça fait bizarre, ce nouveau pseudo)la vie va... bien même. Les yeux un peu pochés par la fatigue et le manque de sol(mm)eil (c'est bien toi qui apprécie la Belgique? je peine à croire que c'est pour son climat...). Je passe chez toi prendre de tes nouvelles, promis. J'espère que tout va pour toi et ta fille, pense souvent à vous. Bises pochées.

      Supprimer
    2. Bonjour Delphine ! Tout va bien ! Je navigue à la boussole dans ma nouvelle vie en solo... pas toujours facile, mais j'avance pas après pas. J'adore la Belgique et lorsque j'y vivais, nous avons eu de très belles saisons ensoleillées !!! Nous profitions même de la piscine chaque jour... Allez, une petite prière pour le retour de l'été !!! Bonnes vacances :)

      Supprimer
  3. Notre respiration... Quelle belle définition de l'amitié !
    Merci, Delphine.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci chère Tania. Elle m'a été indirectement soufflée par un ami très cher. Des suggestions de lectures intéressantes/soleil/piscine/farniente (enfin, lire, c'est faire quelque chose d'essentiel donc je retire le dernier mot...)? A très vite chez toi.

      Supprimer
  4. Je vois comme un écho au billet de Coumarine, mais peut-être que je me trompe, j'y lis une évocation du suicide ...
    J'espère que tu vas bien. Ton texte est beau.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est un hasard, mais sans doute pas fortuit. Zénondelle, je n'arrive pas à aller chez toi, malgré mon inscription. D'autres démarches à faire?
      Comment se passe ta fin d'année?

      Supprimer
  5. oui j'ai l'impression que tu évoques avec une grande délicatesse le fait que parfois on ne perçoit pas la souffrance de l'autre...
    Ta photo est superbe et illustre bien le propos

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Coumarine, j'espère que tu profiteras des beaux jours qu'ils annoncent (ENFIN) chez nous. Je t'embrasse et t'envoie toute mon amitié.

      Supprimer
  6. Un sourire tout en larmes camouflées...
    Para ti un beso sin lágrimas, un abrazo muy amistoso.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Gracias, amiga. Je le reçois le sourire au lèvres, sans tremblements, promis.

      Supprimer
  7. Il est beau ce texte.
    Il interpelle sur un essentiel relationnel : la présence attentive à l'autre. Comme une permanente attitude à vivre. C' est à la fois simple et compliqué.
    Parfois nous ne voyons même pas ce qui devrait nous crever les yeux.
    C'est vrai aussi du regard sur nous-mêmes.

    Merci pour ce texte qui me ramène à cet essentiel.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Cher Alain qui nous ramène si souvent à l'essentiel. tu as raison, ça a l'air enfantin, mais les choses les plus simples sont complexes, comme aimer par exemple.

      Supprimer
  8. Interrogations, délicatesse du cœur et un certain mystère.... c'est très beau!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Comment vas-tu chère Marie-Mad? J'ai lu le titre de ton billet et vais m'empresser d'en savoir plus. Merci pour ton gentil passage.

      Supprimer
    2. Je profite des sourires de la vie et zappe ses grimaces!

      Supprimer
  9. Oui.. quel est le nom de cette souffrance qui ne nous regarde pas mais t'agresse si fort? Te déchire autant? Tu veux garder du recul mais je pense que tu n'y arrives pas vraiment parce que tu es trop proche.

    Je te souhaite - ainsi qu'à l'autre personne en souffrance - de pouvoir respirer un bon coup et de réaliser que le soleil n'est pas si loin...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. toute souffrance n'est-elle pas déchirment? Le soleil arrive, por fin!

      Supprimer
  10. Il y a dans ce beau texte et cette photo un tel condensé de souffrance que l'on reste muet, saisi d'une formidable inquiétude. Oui, la souffrance en ce monde est si grande et si banalisée par sa quotidienneté que chacun s'en arrange comme il peut, s'esseyant à la contourner, à la neutraliser, pire à s'en détacher. Proust écrivait cependant : " L'homme sans la souffrance n'est rien". Je lui préfère encore la douleur qui a une coloration plus forte et plus intime. Dans ce texte, la douleur affirme sa présence spirituelle avec toute la grandeur de l'acceptation et du partage.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Chère Armelle, j'aime la nuance que vous apportez dans ce billet, en distinguant souffrance et douleur. J'ai aimé la citation de Proust, dans les textes duquel je me suis replongée. Je suis heureuse de lire votre commentaire et vous en remercie.

      Supprimer
  11. Si seulement nous pouvions voir et comprendre ce qui se passe autour de nous! Pour cela, il faut être à l'écoute. À la vitesse où nous vivons, ce n'est pas facile.

    Grâce à des rappels comme le vôtre, nous resterons un peu plus alertes et pourrons peut-être, avec un peu de chance, intervenir à temps.

    Grand-Langue

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Grand-Langue: Oui, Grand-Langue, vous avez raison, il faut savoir s'arrêter et écouter, prendre le temps et agir ensuite. Merci pour votre commentaire empli de sagesse.

      Supprimer
    2. Vipassana est une forme de méditation qui peut guérir bien des tourments

      Supprimer
    3. Je ne connais absolument pas chère Marie-Madeleine, je m'enquiers de ce pas.

      Supprimer
  12. Délicate, sensible et attentive aux autres comme tu es, plonge toi dans "Le chœur des femmes" et je pense que tu ne le regretteras pas!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai été voir mais ne me sentais pas le coeur à cette lecture pour les vacances. Par contre, ton billet lecture (qui recoupe également certaines lectures de Tania) m'a largement inspiré les miennes. J'en retiens Alabama Song qui, bien que controversé, m'a littéralement happée. J'ai moins aimé "le coeur régulier" dont le style à l'originalité régulièrement minutée m'a immédiatement énervée. Quant à la reine lectrice, elle m'a fait sourire, mais sans plus. Mille mercis pour tes conseils fructueux en tout cas.

      Supprimer
  13. Je pense que la lecture de "Le chœur des femmes" est un livre pour toi qui es une femme délicate sensible et profondément attentive aux autres

    RépondreSupprimer
  14. Un petit coucou en passant pour te souhaiter un bon dimanche et de bonnes vacances si tu es bientôt en congé.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci cher PB. Comment se passent tes vacances? Reposantes?

      Supprimer
  15. S'il y a toujours urgence qui bloque la sympathie et la tendresse, peut-être ne devrions-nous pas nous ralentir ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ren/Go, quelle surprise! Tant de mois sans nouvelles ni billets! Comment va, chère vieille branche? Bien sûr, il faut ralentir, encore faut-il s'en rappeler...

      Supprimer
  16. Toutes mes pensées les plus douces à toi et à tous les tiens...
    Je t'embrasse.
    Cel

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Cel tu es en vacances je crois. J'espère que tu en profites de manière éhontée et que tu nous reviendras en merveilleuse forme. Il me semble que tu en avais bien besoin. Je t'embrasse ainsi que tes chéris.

      Supprimer
  17. Bonne fête nationale et bon week-end Delphine!

    RépondreSupprimer
  18. Les grands cris sont silencieux!

    Grand-Langue

    RépondreSupprimer
  19. je suis là :
    http://damfotos.wix.com/damfotos

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Quelle joie de te retrouver là-bas et de découvrir tes nouvelles créations! J'ai souvent pensé à toi, particulièrement lors de ma rando: le GR 65! Tu l'as fait?
      bises

      Supprimer
  20. j'ai souvent pensé à toi. ou puis je trouver photos et texte de cette rando ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Va voir ta boîte mail, tu trouveras un montage de Sophie. Je t'envoie quelques photos prises en amateur et le texte... naîtra sans doute ici? bises

      Supprimer
  21. delphine, je t'ai répondu sur ton adresse Hotmail. bise

    RépondreSupprimer
  22. Merci Dam. Je te réponds. Bises et bon courage.

    RépondreSupprimer