"C'est encore loin?" emprunté à Voir ou regarder. |
"Mais que vas-tu faire de tout ce temps?" lui demandent certains amis paniqués. Et ils lui trouvent déjà de nouvelles occupations. "Tu pourrais être indépendante complémentaire et travailler dans telle boîte, ils en ont bien besoin, chez nous il y a tel et tel chantier en cours qui attend un profil comme le tien..." Mais non, non non, merci, qu'ils se rassurent. Maintenant qu'elle en a, du temps, il lui file entre les doigts. Les ourlets défaits, les plats mijotés, la maison à retaper, les devoirs, les enfants à consoler et à guider, ça prend du temps! Et puis, remplacer la lecture, le rêve et la méditation par de la consultance, la lumière, les sourires, la main tendue par du bizness, franchement, qui accepterait ce deal?
Courir pour retrouver le temps perdu, c'est un peu ça pour le moment... Hyper speedée par un job aux horaires compressés, elle grimpe dans la voiture en balançant clés, badge et sac à main sur le siège passager. Démarrage en trombe, surtout être à l'école avant le début de la garderie!
Elle repense à l'article sur le slow management qu'elle a parcouru, la fourchette entre les dents. Ah si seulement. Pas sûr qu'on y arrive dans les décennies qui viennent. L'innovation et la rapidité sont devenus les facteurs essentiels de la réussite. Pourtant on a assez prouvé que les décisions prises dans la précipitation et à court terme sont néfastes. Encore faut-il prendre le temps de la réflexion. On ne le trouvera jamais ce temps, il faut l'attraper. Bien, elle cherche son grand, puis passe par l'école des deux autres et file à la pompe à essence. Mais qu'est-ce qu'elle raconte la journaliste? Facebook a remplacé les blogs? Avant, tout le monde avait un blog mais c'est dépassé? Comment, mais comment peut-elle comparer les deux? Elle n'a franchement rien compris! Bien sûr, il y a blog et blog, c'est ce que rappelait Coumarine à un débat à la Foire du Livre. La voiture ralentit curieusement. Un peu déçue par la fin du "Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates", pourtant qu'est-ce qu'elle s'est délectée tout au long de sa lecture! A prêter à Bonne-maman, absolument. Qu'est-ce qu'elle a pensé des "Hommes et des dieux"? L'interroger à ce propos. Trop longtemps sans la voir, d'ailleurs. Lui téléphoner cette semaine. Quelques crachotements, deux éternuements, le véhicule repart pour s'arrêter définitivement quelques mètres plus loin. Elle enclenche le démarreur. Quelques toussotements puis... rien. Elle fait signe à la police montée qui croise la voiture -en travers de la route- qu'elle est totalement impuissante. Ca commence à claxonner derrière. Les chevaux s'énervent. Elle réessaie de démarrer. Rheuheuheuheuh. Toujours rien. Les chevaux s'agitent de plus belle. Rheuheuheu. Ils se cabrent, n'ont pas l'air du tout d'apprécier les caprices du moteur. Bon, ça va, elle a compris, elle s'arrête. Surtout éviter la casse. Et puis, pas trop envie de noyer le moteur. Trois "baas" s'avancent. "On va vous pousser, Madame". Pas très rassurée, elle vire son sac de la banquette tout en acceptant avec reconnaissance. Derrière leurs muscles et leur mine patibulaire se cache certainement un bon fond. Oui, mais leurs muscles ne sont pas très efficaces, dis donc. Elle s'accroche au volant, ça n'a pas l'air d'aider. Normal, le frein à main électronique (notez l'antilogie) est enclenché. Pas moyen de l'ôter. Tant pis, on restera au milieu de la route, attendant le bidon porté par son sauveur à la mine renfrognée -doux euphémisme...
Cela s'apprend doucement d'aller moins vite. Sinon, tu cales, en effet. Le temps, c'est le véritable défi de notre temps. Il file. Quand tu l'attrapes, il t'embrasse.
RépondreSupprimerJe l'ai aimé le cercles des amateurs de... Même quelques difficultés à passer à un autre livre...
RépondreSupprimerEt moi... Je m'ennuie rarement... J'ai toujours un truc bizarre en tête...
Saisir le temps, chère Delphine, voilà le secret: ne jamais se poser cette question: c'est encore loin? Ne se préoccuper que du bleu du ciel et de la forme des nuages, et tenir la main de ceux que l'on aime. Oui tu es jeune, non, tu n'es pas pressée, au bout il n'y a rien, de toute façon, que ce que l'on possède déjà.
RépondreSupprimerCelestine
J'adore la façon dont tu racontes que tu as davantage de temps à présent;-))
RépondreSupprimer(oui c'est vrai quand même que lesreseaux sociaux sont en train de remplacer les blogs...ils sont plus rapides... pour bloguer valablement il faut du temps...
Damien: elle se précipite encore: tant de choses l'attendent qu'elle n'a pu apprécier auparavant. Mais elle a sans doute eu quelques moments privilégiés où le temps l'embrassa, et ce baiser fut si doux qu'elle en redemanda. Tu en parles avec des mots si doux Damien, comme si le temps s'était arrêté pour entendre ta voix.
RépondreSupprimerflo: je ne l'ai pas aimé, je l'ai adoré, c'est pourquoi la fin me sembla un tout petit peu trop évidente mais tu as raison, on est tellement pris qu'il est difficile de passer à autre chose! Ces trucs bizarres dont tu parles me semblent bien inspirés. J'aime beaucoup tes créations, elles sont géniales! Surtout continue à penser à des trucs bizarres, ça te réussit et ça fait le bonheur de tes admirateurs.
Cel: Je m'y efforce, si tu savais! Et à chaque fois je me dis que j'aurais pu mieux faire. Tous les jours qui nous sont donnés sont si pleins de promesses, mais celles-ci continuent au-delà! Sinon, à quoi bon?
coumarine: le temps est si relatif chère Coum! Plus rapides les réseaux sociaux, certes, mais tellement superficiels! Et on en revient au temps...
Je ne parlais pas de l'au-delà,et je ne voulais pas choquer tes convictions, chère Delphine.
RépondreSupprimerQuand je disais qu'il n'y a rien au bout du chemin que ce que l'on possède déjà, je parlais d'apprécier la vie et de ne pas courir après des chimères.Je parlais de trouver le bonheur en soi plutôt que de courir après.
Mais je suis persuadée, même si je ne lui donne pas le même nom que toi, qu'il y a quelque chose plutôt que rien...
Je t'embrasse affectueusement
Célestine
Ah, je reviens encore et encore...ton site avale mes commentaires, le goulu!
RépondreSupprimerCe qu'il y a d'étrange avec le temps "libre" c'est qu'il semble inversément proportionnel au temps dont on dispose...et on en arrive à de demander comment on faisait avant!
Avoir le temps de perdre son temps est un délice parfois...Un besito.
Oui, calé au milieu du chemin, une vie trop stressée et vite nous propose un doux euphémisme. Amicalement, Go
RépondreSupprimerP.S. Je daigne encore d'être dans l'univers des billets. Disons que je manque d'essence. Je vis un doux euphémisme...
Cel: Et même si tu en parlais, pourquoi serai-je choquée que tu aies des opinions différentes des miennes? A partir du moment où l'on se respecte, où l'on est capable d'écouter une autre voix sans toujours partager ses pensées, on peut et on doit les dire: c'est ce qui nous enrichit. Et puis, la prière, qu'elle s'adresse à Dieu, Allah ou Krishnou, à partir du moment où elle vise le bien, je suis persuadée qu'elle nous élève et par conséquent notre entourage. Ne pas courir après des chimères, c'est si justement dit.
RépondreSupprimerColo: désolée, tu sais que je n'y suis pour rien! Exacto, querida colo! Il file, ce temps soi-disant libre! Sans doute l'utilise-t-on à des choses qui semblaient superflues et se révèlent essentielles... Aaah, le temps perdu, je ne cours plus après, j'aspire à celui de demain. Mais tant de choses à voir, à lire, à entendre et à penser, y a t-il réellement du temps à perdre?
Ren: ravie de te lire malgré le fait que ton mois de jeûne et d'autocensure se soit écoulé. Je veux bien apporter de l'eau à ton moulin mais ne te promets rien pour l'essence...
Je suis content pour toi, et j'espère que ta décision t'apporte les satisfactions que tu en attendais. Avoir du temps est devenu un luxe au 21ème siècle et je ne doute pas qu'avec trois enfants, tu n'as pas trop l'occasion de t'embêter. Sans oublier quelques moments de bonheur pour toi toute seule, ainsi que du temps pour voir tes proches. Quant à l'éternel débat blog/Facebook, je penche pour le premier. Facebook, j'y suis resté cinq mois avant de le quitter sans aucun regret. Par contre, je n'ai jamais regretté d'avoir créé il y a quatre ans mon blog qui ne m'a apporté que des satisfactions et a enrichi ma vie.
RépondreSupprimerQuelle excellente idée que celle de vouloir, à défaut de ralentir le temps, ralentir le rythme quotidien... Puisse-tu effectivement te consacrer du temps contemplatif (on n'en a jamais trop, de la contemplation...)et de l'energie à faire ce que tu as envie de faire et donner du plaisir aux tiens.
RépondreSupprimerComparer F aux blogs ?! ça n'est pas du tout la même chose, ni la même quête, ni le même élan, ni ... rien d'identique, non..
"Prendre le temps", c'est ce qu'il y a de plus difficile à faire quand on est habitué à courir.
RépondreSupprimerIl faut en prendre conscience et à partir de ça, les choses sont peut-être plus abordables.
je vois d'ici les commentaires se faire
" un mi-temps, mais tu vas en faire des choses, tu vas avoir du temps..."
En faire moins, en faire plus; un mi-temps, c'est espérer moins courir, faire les choses moins vite et surtout prendre du temps pour soi, avoir le temps de penser, de se poser.
Il y avait lontemps que j'étais venue visiter ton blog, manque de temps, je travaille à temps partiel pourtant.
Bonne soirée Delphine
Ah comme je t'envie de ce mi-temps... Mais même à plein temps, j'essaye vraiment de vivre le "hic et nunc" au quotidien.... N'empêche, tu m'as bien fait rire :-)
RépondreSupprimerLe temps libre, au fond, ce sont les activités ou les contraintes que nous choisissons nous-mêmes, non ?
RépondreSupprimerTon billet rend bien le rythme de ta journée, mieux vaut en rire... Que ce mi-temps te révèle ses trésors, Delphine, jour après jour. Vert, j'espère.
Il est où mon com?
RépondreSupprimerje disais donc, je ne sais plus.
Formidable, tu vas pouvoir faire des choses différentes et enfin prendre le temps, mais ce n'est pas de suite, cela se fait petit à petit...
Prendre le temps c'est ce qu'il y a de plus difficile à faire, se poser, ne rien faire pour se vider la tête même si c'est court.
faire des choses pour soi-même, c'est important.
Bonne soirée
Comme c'est bien pour toi d'avoir plus de temps à consacrer à ce, et ceux que tu aimes ! c'est ça le but de la vie et non travailler sans relâche ! Il n'y a qu'un artiste sans enfants vivant de son art qui a le droit d'y passer sa vie ou celui qui a choisit un métier-passion ! Les autres qui n'ont qu'un simple boulot, doivent y consacrer juste ce qu'il faut pour vivre, sans plus ! Mais bien sur, ce n'est qu'une idée à moi !
RépondreSupprimerProfite bien de tes heures de libertés Delphine !
Bisous et à bientôt !
Florence
Contente pour vous que vous puissiez disposer de plus de temps pour vous consacrer à votre famille et aux multiples activités culturelles et artistiques que vous aimez.
RépondreSupprimerPouvez-vous me donner votre adresse postale par mail en la déposant en privé sur mon blog à " écrire à l'auteur" à droite sous l'oeil. Merci d'avance. Je voudrais vous faire un cadeau et je me suis mal expliquée par lettre l'autre jour. Il fallait faire court, j'ai supprimé des choses et cliqué quand il ne le fallait pas.
J'espère que tu vas bien Delphine.Je t'embrasse.Profite de ta progéniture (d'après Petit Belge, ce sont les vacances?)Je pense à toi.
RépondreSupprimerCélestine
Tu ne sembles pas avoir plus de temps, juste l'utiliser différemment ... Je dois reconnaitre qu'en ce qui concerne FB, grâce à ce réseau, je parle quotidiennement à certaines 'proches de blog' et sans avoir remplacé mon blog, le contact reste et les liens s'accentuent (tout dépend comment on utilise la chose bien sur).
RépondreSupprimerMS
PB: merci, comment se passe ta semaine de congé? Au fond, ce n'est pas vraiment avoir plus de temps, c'est l'agencer autrement et surtout mettre les priorités différemment. C'et vrai que le blog est une belle aventure riche en découvertes et en amitiés.
RépondreSupprimerFD: comme on se comprend, n'est-ce-pas? Je pense souvent à toi. J'espère que tout va pour tes enfants (ceux de ta vie et de ton boulot, c'est un peu pareil en fait...)
MCamille: merci pour ton passage et ton double commentaire qui témoigne d'une similitude de pensée. Prendre le temps de faire les choses, c'est la grande nuance et le grand défi du temps partiel.
Myo: tu trouves ça drôle toi, d'être en panne d'essence en plein Bruxelles, et la croupe des chevaux sur le pare-brise ou presque? Non, mais! et tu as raison: je sais bien que tu arrives à vous ménager du temps pour ce que vous aimez, je t'admire assez pour ça!
Tania: merci. C'est bien ça: non pas avoir moins de tâches mais les répartir autrement et leur donner une dimension nouvelle.
MCamille: désolée, j'étais à l'étranger et n'ai pas publié immédiatement ton commentaire. pas fait exprès, mais tu vois, ça m'a valu un deuxième comm et je t'en remercie mille fois. Comment vont tes créations?
Florence: je te rejoins assez, si ce n'est que ce n'est pas une question de droit, mais plutôt de priorité. On n'a malheureusement pas toujours le choix vois-tu. En ce qui concerne l'artiste (et donc en ce qui te concerne) c'est sans doute un besoin et une nécessité (un devoir?) que de se consacrer entièrement à son art.
Cel: merci pour ton gentil passage. Et oui, nos vacances ont suivi les vôtres et Amaury et moi avons la chance de profiter d'une halte à malte pendant quelques jours.
ms: mea culpa, je ne t'ai pas renvoyé de mail, je fais le nécessaire très vite. J'espère que ça va un peu mieux ma chère ms, ce ne sont pas des moments faciles à vivre. Je pense souvent à toi.
Armelle: merci , je file chez vous. Je n'ai pas souvenir d'un message envoyé trop rapidement?
RépondreSupprimerJ'ai hâte que tu reviennes...
RépondreSupprimerJe me demande ce que signifie « avoir du temps » car dès qu'on en a on le perd, il file! Finalement, on n'a jamais de temps, ça ne s'accumule pas du temps.
RépondreSupprimerAlors, je le laisse rouler le temps, laisse le bon temps rouler...
Accent Grave
alors Miss Delphine...
RépondreSupprimertu disais que tu avais plus de temps????
(boutade)
Cel: suis là, laisse-moi juste le temps d'atterrir...
RépondreSupprimerAccent: c'est ce que je constate en effet, ça ne s'accumule pas, c'est pourquoi dès que j'en ai, du temps, je le saisis à bras le corps.
Coum: j'ai dit ça moi? (sourire)