dimanche 15 mai 2011

Burn-out et développement personnel

photo empruntée à voir ou regarder
Prendre le temps de se reposer pour mieux s'envoler...
-"As-tu lu le livre de mon fils?", me demande mon voisin de table en me fixant de ses yeux irradiant de bonté.
-"Ahem, en fait, je comptais le faire, mais n'en ai pas encore eu le temps", suis-je obligée de répondre afin d'éviter le mensonge.
Au fond, ce n'est pas si faux, car le sujet du livre m'intéresse aujourd'hui, alors qu'hier, lorsqu'on m'en parlait, je n'avais qu'une envie, celle de sourire. ("encore un de ces pseudo-philosophes qui se prennent au sérieux", me disais-je, à tort bien entendu).
"Tomber plus haut" de Guibert del Marmol traite de burn-out. De son burn-out à lui et de la tumeur au cerveau qui en a résulté. Chef d'entreprise, sa carrière a été mise entre parenthèse involontairement, puis volontairement. Car Guibert a voulu approfondir les causes du burn-out et surtout trouver des solutions à ce mal contemporain. Trouver des solutions en soi mais aussi dans notre contexte professionnel.
Je m'arrêterai là, car si je me suis empressée de commander le livre, j'avoue ne pas encore l'avoir lu bien que, tous les jours, il me fasse de l'oeil sur la table basse du salon. Mais je peux déjà transmettre que Guibert est devenu "consultant en gestion du changement" et qu'il connaît un franc succès, ce qui me réjouit pour les conséquences professionnelles que ce succès peut engendrer.
Je disais que c'était un sujet qui m'interpellait particulièrement ces temps-ci. Une de mes amies proches est atteinte de burn-out depuis quelques mois. Directrice du Marketing dans un secteur spécifique, elle a toujours porté job et famille à bras-le-corps. L'âge venant, de jeunes loups aux dents longues se font leur place en croquant tout ce qui est sur le chemin, ils coûtent moins cher, ils apportent des idées et du sang neuf, mais qu'en est-il de l'expérience et de la sagesse? "On n'a pas le temps", "il faut un rendement immédiat", lui répond-on, alors qu'on lui offre une promotion qui la met sur une voie de garage. Ces changements et le harcèlement qui s'ensuit, additionnés de remises en question familiales essentielles ont eu raison d'elle. Aujourd'hui, elle a l'humilité et la force de chercher une raison d'être dans des choses sans doute plus essentielles. "Arrête de vouloir exister par tes actions", lui conseille la personne qui l'accompagne dans cette remise en question. J'ai aimé ces paroles et me les suis appliquées également: par quoi est-ce que j'existe? Et pourquoi? Je ne vous répondrai pas en ce qui me concerne mais vous encourage à vous poser cette question à votre tour.
Last but not least, comme disaient systématiquement mes anciens collègues irlandais, j'ai lu les deux livres de Laurent Gounelle: "L'homme qui voulait être heureux" et "Dieu voyage toujours incognito". J'ai dévoré le premier dont j'ai aimé les préceptes si évidents qu'on les oublie trop souvent. Amusant, il se lit facilement tout en vous enrichissant à chaque page. L'enrichissement qui vient de la simplification, justement. A conseiller sans modération. Le second m'a semblé plus poussif, sans doute parce que je l'ai lu à la suite du premier. J'ai cependant aimé l'analyse du métier de recrutement qu'il semble connaître de l'intérieur -comme moi. Excellent malgré tout.
En discutant avec mon ami et cousin Igor, nous nous sommes rendus compte que nous attendait le même livre, pourtant assez peu commun. "L'art de vivre en harmonie" d'Anselm Grün, dont le titre tout autant que son appréhension du sujet nous ont séduits.
Tous traitent de bonheur, d'harmonie, de sérénité, là où nous sommes sollicités par le rendement et la réussite. J'ai déjà abordé la question du burn-out il y a quelques mois, cependant, ne vous en faites pas. Si ce sujet m'interpelle, c'est sans doute l'âge, l'entourage et le métier qui veulent ça. Personnellement, depuis que je travaille à mi-temps, je suis comme un poisson dans l'eau, épanouie dans ma vie de famille, ma vie de femme d'intérieur et ma vie professionnelle. Si j'ai été si silencieuse ces derniers jours, c'est justement parce que mes journées sont trop pleines...

17 commentaires:

  1. Un article plein de sagesse et de sérénité... Lis une fois "Célébration du quotidien" ou un autre ouvrage de Colette Nys-Mazure qui porte le même regard sur la Vie, elle qui a compris la fragilité des choses en perdant ses parents lorsqu'elle était enfant. Mais tout cela est plus facile à dire qu'à faire quand on est repris dans le tourbillon de la vie privée et professionnelle. Personnellement, même si mon métier est de plus en plus difficile et décourageant, les horaires et les congés scolaires me permettent d'avoir une qualité de vie que je prends la peine d'apprécier.

    Passe un bon dimanche Delphine et à bientôt.

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  2. Un mot que l'on oublie souvent : culpabilité. Ne pas vouloir décevoir la "société", son engagement professionnel, sa place sociale..J'en étais tiraillée depuis dix ans, jusqu'au jour où je me suis rendue compte que je ne pouvais courir plusieurs lièvres à la fois, et que mes " valises et cartons", je devais les ranger dans chaque pièce, sans amalgame. je viens de m'arrêter un mois pour prendre soin de mon fils après 12 ans de CDI sans discontinuité. Pas un seul moment, je culpabilise, la Vie est un Tout, MAIS Un par Un. J'ai aussi aimé "mange, prie, aime" sans avoir vu le film, c'est toujours mieux !:-) Bises

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  3. De mon temps... (arrête pépé ! tu vas encore mouiller ta couche-confiance spéciale grand âge..)

    De mon temps disais-je (nan mé un peu de respect pour les vioques !)

    De mon temps donc, on disait "presser le citron", c'était plus poétique...
    et jeter dehors un citron pressé ça avait quelque chose d'écologique qui forçait l'admiration face au Capitalisme de Réalité... (concurrence incontournable , rendement obligés, mondialisation subie, profits indispensables)

    Et moi, je ramassais les citrons pressés dans mon bureau de consultations....

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  4. Je me doutais bien que tu étais bien plus débordée qu'en travaillant plein temps. Attention au burnout :-)
    Je plaisante bien sûr. Parce que le syndrome du citron pressé, ce n'est pas drôle du tout. Cela m'est arrivé il y a quelques années et cela m'est bien utile pour le reconnaître rapidement dans notre boulot.

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  5. Je me demande si je n'ai pas fait un petit début de burn-out, ce week end, à l'approche des "réjouissances" de la fin d'année scolaire. Mais en tous cas, je suis très heureuse de te savoir sereine et épanouie. je m'inquiétais de ton silence: il avait la meilleure des causes.Et tes biellets sont toujours d'un fosisonnement et d'une richesse intenses.
    Je t'embrasse
    Célestine

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  6. Le problème est qu'il y a tellement d'abus et une surmédiatisation de la "déprime" et autres sujets, que le vrai "citron pressé" n'ose lever la main pour dire "et moi?" de peur d'être catalogué de "faible".. Il m'a fallu des signaux d'alarme (la dérive de mon fils) pour m'apercevoir que les priorités affectives ne sont pas si dérisoires, comme savoir jouir de la nature et autres beautés de ce monde..Et pas besoin d'une croisière préfabriquée pour cela, notre pays regorge de tant de richesses..

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  7. Serait-ce qu'il est difficile d'admettre que l'on prend de l'âge, que les jeunes loups ressemblent drôlement à ceux que nous étions?

    Des citrons pressés, c'est ce que nous sommes aujourd'hui. Pas grave!

    Certains ont encore du jus mais un bon matin, tu réalises que tu ne suis plus les autres, qu'il n'y a plus d'intérêt à vouloir suivre les autres. Tu quittes la piste en te demandant ce que tu faisais là!

    Accent Grave

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  8. pour ma part j'ai quitté il y a peu une entreprise après 10 ans d'activité des plus intense.Le citron a été extrêmement pressé ("normal" dans un service marketing et com au siège d'une boite internationale) et je suis encore au stade des questions afin de repartir sur mon chemin. "Sur mon chemin" qui s'est du coup un peu arrêté...et là aussi je me pose quelques questions...(ps : c'est ok pour la photo très chère admiratrice inconditionnelle ;-))

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  9. Savoir trouver le juste équilibre pour se sentir bien n'est pas facile. Je suis vraiment heureuse pour toi que tu y sois parvenue :)Une amie sort tout doucement d'un burn out, elle se protège maintenant et m'a dit avoir appris à lacher prise sans culpabiliser ! Pas toujours simple mais si important.

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  10. Vu le genre de vie que j'ai eu un peu par la force des choses, puisque je ne pouvais pas être mère au foyer, je ne sais pas de quoi vous parlez tous. Même si souvent, j'ai travaillé 20h/24h et même plus, c'est maintenant que je me rends compte de la masse de travail que j'ai pu accomplir. De toute façon, je n'avais jamais entendu parler de cette maladie avant de lire ton article.
    Pour le moment, c'est mon ordi qui est malade !
    Je dois le faire trop travailler avec la vie de la blogosphère !!!
    Gros bisous Delphine et à bientôt !
    Florence

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  11. PB: j'ai eu ce livre entre les mains il y a quelques années, mais il est bon de le feuilleter de temps à autre, merci de m'en souvenir. C'est tous les jours qu'il faut faire l'exercice d'aller à l'essentiel tu ne crois pas? tiens le coup dans ton job, cher PB, malgré le fait que vous soyez peu soutenus (je sais, c'est un euphémisme) il reste beau et important. Accroche-toi.

    Ella B: merci pour tes deux commentaires, riches tous deux. Comme je suis heureuse que tu ne culpabilises pas à l'heure de t'occuper de l'esentiel; moi-même j'ai mis des années à m'asseoir et à lire sans me relever toutes les cinq minutes parce qu'il y avait des choses à faire... Il y en aura toujours, mais sont-elles les plus importantes? Je n'ai pas lu le livre, les critiques du film m'en ayant un peu dissuadée; si tu dis qu'il vaut la peine, je fonce. Tu crois que le tabou du psy existe toujours? C'est vrai que c'est reconnaître sa faiblesse, ce que nul n'aime faire spontanément...

    AlainX: pas si pépé que ça, ne te fais pas passer pour autre que tu n'es! J'imagine que tu as dû te retrousser les manches pour guérir toutes ces âmes abîmées, déchues, blessées, fourbues, ne sachant plus se nommer...
    Ce serait intéressant que tu écrives à ce propos, sans trahir le secret professionnel bien sûr!

    Myo: rien ne vaut une expérience dans sa chair pour comprendre l'autre, entièrement d'accord avec toi. Mais détrompe-toi, je viens de lire un article très intéressant sur le burn-out des femmes au foyer, entourées de marmaille et de casseroles, au mari peu présent... Heureusement, je fais un peu de tout... tu as l'air remise pour toujours en tout cas...

    Cel:merci pour ton gentil commentaire, mais rassure-moi et dis-moi que tu délègues et que tu délègues encore! C'est une grande force! Je suis certaine que votre fête sera une grande réussite. Elle a un thème? Chez les miens (les plus petits) c'est la BD: l'une est Professeur Tournesol et l'autre Lucky Luke. Malheureusement je serai... à la communion de mon filleul...

    Accent: vous étiez un jeune loup? Je crois qu'il s'agit de tempéramment et non d'âge, pas vous? Le sens de ce que nous faisons, c'est vrai, mais il est dommage d'attendre un burn-out pour se poser la question.

    Dam: cher Dam, j'ai la gorge un peu nouée là. J'espère que cette période de réflexion t'aidera à choisir le chemin qui te mènera à la félicité et à la paix intérieure, qui seules comptent. Quant à ton blog, ne serait-il pas une manière de continuer à créer et à vivre à travers tes créations que nous aimons? tu as on adresse mail, n'est-ce-pas?

    ms: pour le moment... rien n'est jamais gagné, mais c'est vrai que je me sens VIVRE. Tu nous manques tu sais!

    J'imagine qu'étant ton propre patron (ou celui de ton inspiration) tu travaillais par saccades et que ton corps et ta muse travaillaient de concert. Tout cela disparaît quand tu dois être rentable huit heures par jour, peu importe tes états d'âme... Mais je suis heureuse pour toi que ce billet te soit étranger, cela signifie que tu as su trouver ton rythme à chaque moment. Bisous Florence

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  12. Delphine, suite au message que tu m'as envoyé hier sur hotmail, j'ai supprimé carrément mon compte. Écris moi sur
    " celestine@orange.fr" désormais... Merci de m'avoir prévenue, ma messagerie était piratée.
    Bises
    Cél

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  13. Merci :) Depuis peu, je me surprends à écrire parfois un billet dans ma tête ... alors ne jamais dire jamais, mais pas encore, pas tout de suite, de toute façon, le blog n'existe plus. On verra plus tard, ailleurs peut être ! :)

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  14. La quête du bonheur et de l’équilibre devrait être le seul but de l’homme, mais la société de consommation s’évertue à réinventer l’esclavage.
    Nous n’avons en réponse que notre richesse intérieure, héritage de l’enfance mêlé à l’expérience de notre vie.
    Je t’embrasse chère Delphine.
    Mathéo

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  15. J'ai eu beaucoup de chance dans ma "malchance". N'ayant pas fait d'études valables, je ne me suis pas sentie tenue de leur faire honneur ou de faire une carrière, de réussir. Un vrai luxe si j'y pense. J'ai donc eu un peu plus de temps pour faire/défaire ma vie.
    Courage chère Delphine!
    Edmée

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  16. Nous vivons dans une société qui se plaît à culpabiliser, d'où le sentiment qu'ont la plupart des gens de ne jamais en faire assez. Cela au prix cher payé de leur équilibre et de leur santé ...morale et physique. Une femme qui travaille est sans cesse partagée entre les exigences de sa vie professionnelle et ses devoirs d'épouse et de mère. C'est le grand écart permanent et un mal-être qu'elle garde pour elle seule, mais qui finit par la ronger. Bravo, Delphine, de mener votre vie de famille et votre vie professionnelle avec lucidité et sagesse, en faisant la part des choses. Je crois que l'homme doit retrouver le pas de l'homme, qui est celui du semeur et du pèlerin.

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  17. Cel: bien reçu message d'autre boîte mail: OK bien sûr mais je te réponds plus longuement!

    ms: ne jamais dire jamais, tu as mille fois raison! Tiens-moi quand même au courant si tu décides de redémarrer ailleurs!

    Math: ce sont tes commentaires qui sont emplis de sagesse. tu nous manques, Math, je t'embrasse.

    Edmée: Mais tu avais les langues comme bagage et passeport, je me trompe?

    Armelle: retrouver le pas de l'homme, on peut le faire à notre échelle, chère Armelle, et encore... Je soupire en constatant l'inéluctable mondialisation qui nous envahit et que nous sommes obligés d'accepter, malgré le fait qu'elle dépasse nos perspectives...

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