Dressé sur les pattes arrière, tous les sens en alerte, les yeux rivés, les muscles bandés, le lièvre s'apprête à bondir. Il dévalera la côte en zigzaguant de gauche à droite, déboulera au-dessus du ruisseau qu'il franchira d'un saut alerte pour enfin se retrouver dans les fourrés. Là il se tapira, le temps du danger...
C'est tout cela et tellement plus que l'on perçoit dans "le lièvre de Delphine". Jean-François Gambino a réussi -comme à son habitude- le pari d'immortaliser le mouvement spontané de l'animal, tout en tension et en force. Son art –unique- consiste à jouer avec la matière et l'espace, le vide qui devient matière, l'équilibre improbable mais réussi de celle-ci, l'esquisse des traits qui les marque mille fois mieux que ne le feraient une centaine de coups de pouce ou de couteau. Depuis que le lièvre est là (vous vous rappelez, le cadeau de mes quarante ans?), il a pris possession de notre salon. Grandeur nature, il n’a pas encore rejoint sa place définitive. Mais du haut de la plaque de marbre où il repose, à l’abri des jeux et mouvements brusques des enfants, il défie quiconque de l’attraper. Depuis qu’il est là, le salon sent la mousse et les sous-bois, le grincement du parquet s’identifie aisément au craquement des feuilles mortes, le courant d’air qui agite les rideaux et fouette nos joues annonce l’orage. En le contemplant, on retrouve la solitude du promeneur qui communie avec la nature, vous savez, cette solitude bénie qui vous remplit de promesse et vous purifie et vous laisse grandi, pas celle qui vous serre le cœur et vous perce d’un profond, très profond sentiment d’abandon et d’isolement. La solitude n’est pas isolement, elle est recueillement.
Nos amis sont unanimes pour souligner la justesse et la qualité de l’art de Gambino. Du grand art. Merci!
J'aurais pu voir ce lièvre, aujourd'hui, près de "mon" hêtre, dans la forêt moussue qui sent la cathédrale.
RépondreSupprimerC'est vraiment un très beau cadeau que l'on t'avait fait là. J'en ai profité pour visiter le site de Gambino. Quel talent!
RépondreSupprimerEuh...Delphine, envoie moi un mail, je me souviens très bien de ton nom mais plus du tout de la suite de ton adresse.
Gros bisous
celestine@orange.fr
J'ai vu une fois une émission sur les pumas. On a fait voir la chasse du puma au lièvre. La première fois, on a fait voir la chasse en temps réel dans laquelle on a vu les deux couraient quelques secondes. La seconde fois au ralenti, on a fait voir les mouvements infinis du chasseur et de la proie. On a vu la proximité de la mort qui guettait le lièvre. Il a échappé belle, mais après s'être senti soulagé que le lièvre survivrait, l'annonceur a dit que ce serait la mort qui guettait le puma...
RépondreSupprimerQuand même j'imagine que le puma et le lièvre vivent chaque instant dans le recueillement de la bénédiction de la vie dont Gambino a très bien sculpté.
L'idée était originale, le résultat est à la hauteur vu les sensations apportées. Et puis, je trouve un petit coté mystèrieux au 'lièvre de Delphine'.
RépondreSupprimerDamien: tu as été près de ton hêtre aujourd'hui? Donc, plutôt lièvre que renard...
RépondreSupprimerCel: je t'envoie un message à toutes les adresses connues et moins connues :-) Gambino vaut le détour. Franchement, je pourrais rester des heures à contempler ses sculptures avec un grand grand faible pour mon lièvre bien sûr et les têtes de lionnes. Dommage pour Damien, il vient d'exposer à Genève. Il expose régulièrement en France. A suivre donc...
Ren: pas sûre que Gambino soit encore allé aux States, mais vu son talent, ça ne saurait tarder... Le lièvre a battu le puma de vitesse! J'aurais parié le contraire. Mais non, c'est bien le guépard l'animal le plus rapide sur terre. Le puma est plus lourd... Tu me fais revisiter mes vieilles connaissances là! L'émission doit être très belle et les animaux à l'arrêt, figés par Gambino encore plus. Tu as eu l'occasion d'aller sur son site?
ms: Et qu'a-t-il de mystérieux? Tu piques ma curiosité...
Myo: n'arrive pas à publier pour toi, alors voici mon message personnel pour ton blog:
RépondreSupprimer"Un agenda de ministre Myo, et je sais de quoi je parle (sourire...)" Bises
Le lièvre cours plus lentement que le puma, mais il peut changer de direction plus vite. Il se fatigue plus vite aussi... Du coup, le lièvre essaie de tromper son adversaire et puis se cacher.
RépondreSupprimerOui, naturellement comme le lièvre je change de direction aussi. J'ai immédiatement regardé son site. Tu m'as trouvé ! :)
Il m'interpelle ton lièvre, prêt à partir. Et puis 'Le lièvre de Delphine', ce pourrait être le titre d'un livre. Pourquoi un lièvre, que fait il avec Delphine, quelle va être leur relation ??? Il a plein de choses à dire ce lièvre, et au fil du temps, il sera le témoin silencieux de votre vie, du temps qui passe. C'est pas mystèrieux ?
RépondreSupprimerJoli ce lièvre! Comme MS je me demande quelle sera votre direction commune dans le futur. Allez-vous toute la vie courir et changer de direction? Vous cacher des chasseurs dans les brousailles? Devenir célèbres?
RépondreSupprimerGo: pff... je m'en doutais...
RépondreSupprimerms: Oui oui, tel que tu le décris, il s'entoure de mystère mon lièvre.
Colo: Je ne te le fais pas dire! J'aimerais avoir une direction mais pas trop rectiligne quand même... J'ai un mari chasseur mais qui pour l'instant filme davantage qu'il ne tire ce qui nous enchante et ne remplit pas le congélateur! Et tu sais bien que je ne fais aucun cas de la célébrité, par contre mon lièvre... je ne sais trop! Il faut dire qu'il descend d'une lignée exceptionnelle: les Gambino!
Beauté de l'animal en action, quel qu'il soit. Ecureuil sautant de branche en branche dans l'arbre du petit bois voisin, envol d'une touterelle surprise par notre passage, grâce de nos petits poissons japonais à queues voilées évoluant dans l'aquarium de la salle-à-manger, chat figé dans l'attente d'un improbable mulot au fond du jardin ; l'animal surpris dans ses attitudes familières est toujours beau. On ne peut pas en dire autant des hommes, surtout lorsqu'on les surprend à la plage ou dans le laisser-aller que l'on s'autorise trop souvent en vacances...
RépondreSupprimer« La solitude n’est pas isolement, elle est recueillement ».
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup cette phrase, comme j'ai apprécié votre texte.
Accent Grave
Armelle: vous avez tout résumé:l'animal est fascinant alors que l'homme l'est trop peu. Est-ce la cause du manque de spontanéité chez l'humain?
RépondreSupprimerAccent: merci c'est gentil tout plein. Cette réflexion est le fruit d'une vie parfois isolée, parfois solitaire, trop souvent encombrée. Comment cela se passe-t-il dans votre grand Nord? des amis le parcourent en tout sens en mobil home, les avez-vous rencontré?
Tiens c'est bizarre, j'ai mis un commentaire le premier jour et il s'est envolé! J'y évoquais "la course du lièvre à travers les champts".... car on le sent vibrer, ton lièvre, ses flancs battent, son nez tâte l'air pour y trouver les indices de la quiétude ou du danger...
RépondreSupprimerIl est splendide, le lièvre de Delphine. Un cadeau qui donne à tes 40 ans une belle ouverture vers une course dans la vie...
Il a un grand talent ce sculpteur ! j’ai regardé ses œuvres.
RépondreSupprimerTon lièvre est le cousin de ceux que j’apercevais lorsque j’habitais la campagne et qui parfois venaient chercher refuge dans mon jardin.
Mais le tien est enveloppé de mystère comme tous les êtres qui peuplent les landes bretonnes. Il semble vouloir rejoindre le dahu, et certains racontent ses exploits, le soir au coin du feu !
Bisous Delphine et à bientôt maintenant que mon ordinateur semble bien se comporter.
Florence
Edmée: la blogosphère se régale certainement de ton commentaire envolé :-)
RépondreSupprimerUne course dans la vie, qui je l'espère ne m'essouflera pas trop...
Florence: ton passage me fait plaisir, chère Forence. Je suis heureuse qu'une artiste telle que toi reconnaissaisse le talent de Gambino. Le Dahu ne se promène-t-il pas dans les Pyrénées?
Je sais que le Dahu, se promène en Bretagne, maintenant, il a peut-être des cousins dans les Pyrénées ???
RépondreSupprimerBisous Delphine !
Florence