Un peu de tout, de rien, quelques coups de coeur, des lectures, des tableaux, des chansons, des amis, des réflexions, pas mal de questions, toutes ces correspondances...encore et encore.
dimanche 8 août 2010
Colores
Etrange semaine, sentiment étrange!
Journées colorées qui évoluent vers des souvenirs sépia.
Rouge de colère, verte de rage, jaune de dépit, broyant du noir, Mondrian (mis à part le vert qu'il détestait) aurait été inspiré ces jours-ci.
Difficile d'éloigner ce sentiment de profonde indignation.
Il a fallu trois jours pour assimiler cette évidence: les absents ont toujours tort! Il est bien aisé de les charger. Mais à leur retour, ils ne se privent pas pour se défendre et remettre les pendules à l'heure, non mais! Je n'aime ni la colère, ni la rancœur -j'en suis heureusement délivrée- mais face à l'injustice, je me cabre. Je suis la première à reconnaître mes torts et à tenter d'y remédier, j'accepte les remarques -constructives- même si elles chatouillent toujours un Ego difficile à conforter, mais m'imputer des choses dont je ne suis pas responsable, je n'accepterai jamais!
Ce soir...
A la recherche de certains écrits publiés il y a quelques années, j'ai entre les mains des textes et poèmes d'amis de différentes nationalités, des copies de diplômes, un dossier médical complet, des courriers de mes professeurs et d'éditeurs "avec mon meilleur souvenir", le montant de l'indemnité reçue lors de mon accident (j'avais oublié; ironie du sort, je n'étais pas en tort mais suis sortie indemne de l'accident mis à part une commotion et la langue en deux morceaux, l'autre conductrice très mal en point, mais coupable... Sa dextérité lui ayant fait défaut, cette pauvre religieuse cassée à senestre devait encore me dédommager...), différentes versions de mon mémoire, des invitations, des documents déjà jaunis et ce monde académique enfoui au plus profond de ma mémoire refait surface, il sent la pollution de la rue des Ecoles la pisse du métro les crottes de pigeon le grincement cynique des strapontins et leur claquement lorsqu'un quidam quitte bruyamment l'amphi, les volutes de fumées qui bercent nos discussions autour d'un café serré : le monde nous appartient! Viennent les montagnes, le parler rude et rocailleux des Ibériques, leur force et leur douce intransigeance, les couleurs franches faisant de l'ombre à la grisaille parisienne, le climat franc, clair et lumineux, qu'il neige ou qu'il fasse soleil... Des débats encore et toujours, des amitiés indéfectibles mais que le temps et la distance effilochent, c'est inévitable. L'émotion affleure, les larmes perlent, j'avais oublié, enfermé dans des fardes et des porte-documents, tout un pan de ma vie réveillé ce soir telle la Belle qui a dormi si longtemps...
Photo pêchée sur la toile
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ouh la la très très mauvais de se laisser aller à éplucher des souvenirs enfouis! Bien sûr que les larmes affleurent, tout est si présent! Décidément, beaucoup de vague à l'âme, cette semaine, dans nos vies respectives.
RépondreSupprimerPleure, tu pisseras moins disait ma grand-mère, qui avait son franc parler. Quand elle était plus romantique, elle disait que ça éclaircissait les yeux. Pleure, ma Belle aux souvenirs dormants, les larmes sont les perles du coeur.Mais ensuite, tourne toi résolument vers l'avenir, contemple le regard plein d'espoir des êtres en formation que tu as la délicate mission d'amener à l'âge d'homme, et laisse partir sans la buée du matin les amitiés enfuies et les bonheurs passés.
Hum...
RépondreSupprimerC'est la Saison II ... :)
Dans 40 ans, tu ouvres les mêmes dossiers, plus gros, ou plus nombreux, et de nouveau...
Je me demande pourquoi cet âge (le tien et le mien aujourd'hui), porte nos regards sur hier?
On a traversé la vie comme des TGV pendant 40 ans, et puis soudain, on a envie de regarder par dessus son épaule...
Bises,
Man
oh Delphine, des soucis au boulot ? dur la reprise... il ne faudrait jamais s'absenter... allez courage, tout va rentrer dans l'ordre, les incompétents usurpateurs finissent aussi pas avoir tord...
RépondreSupprimerj'aime beaucoup comment tu décris tes souvenirs d'étudiante.
j'ai refait "mon bureau" à Mes Vieilles Pierres il y trois ou quatre ans, et me suis replongée avec délectation dans mes paperasses de l'époque... souvenirs oubliés, sourires, larmes aussi... mais un très bon moment que ce plongeon en arrière ! on oublie trop de belles choses ...(parmis les moches qui nous ont rendues plus fortes)
bon dimanche ! (c'est l'anniv' de mon petit ;o)))
Belle photo celle que tu as choisie, elle résume bien ton texte; certaines couleurs s'affadissent, d'autres les remplacent.
RépondreSupprimerAh, ces souvenirs de la fac...époque où le Temps n'existe pas, où coexistent rêves et insouciance, oui, oui!
Saine colère celle qui explose devant l'injustice, respira hondo guapa. Un beso.
Un de (seuls) plaisirs du retour de vacances est de retrouver la toile et les petits bonheurs d'écriture des e-potes et c'est le cas chez toi. Quelle jolie façon de raconter l'émotion des retrouvailles avec les vieux papiers qui ressuscitent tout un passé oublié..... Tu es de retour ?
RépondreSupprimerCel: elle en avait du bon sens ta grand-mère! Mais c'est un regard lumineux et reconnaissant qui a contemplé toutes ces années passées...
RépondreSupprimerMan: tu apportes la réponse à ta question: on prend le temps de s'arrêter et de respirer. Bises et good luck!
Kabo: des soucis? pas plus que d'habitude ou une fois de trop sans doute: toujours entre le marteau et l'enclume, c'est mon rôle qui veut ça, mais parfois on s'y sent un peu à l'étroit...
OUi, ce sont de très belles années. Souhaite un très zoyeux nanniversaire à ton petit loup; il a le même âge que mon dernier, c'est bien ça?
Colo: tu décris très bien cette période de la vie estudiantine, merveilleuse et irréelle à force de rêves. Merci.
Myo: merci, c'est gentil tout plein. Oh, moi je suis de retour depuis le 18 mais au boulot depuis lundi. Et toi? As-tu eu de belles vacances? Alors, nous nous fixons notre déjeuner n'est-ce pas?
Je ne sais quoi dire... Le monde nous appartient encore, comme avant, et parmi tous les conflits, les soucis, les mémoires, et les trous de mémoires ? De nos jours, je crois avoir uniquement le présent et le hasard, mais si je peux trouver un brin de courage, tout ira très bien. Courage Delphine.
RépondreSupprimerIl faut essayer de mettre ses compétences dans le travail, et pas son coeur. Facile à dire, tu me diras...L'injustice est le pire des sentiments, et le monde du travail en fourmille. Regarder en arrière, c'est bien, surtout avec du soleil entre les larmes, et un gros soupir de relâchement à la fin.
RépondreSupprimerJe te souhaite bon courage pour la reprise du boulot demain et j'espère que ta semaine sera meilleure que la précédente. Ne garde du passé que les bons moments mais n'en sois pas nostalgique et profite de chaque moment du présent.
RépondreSupprimerJe lis ton billet
RépondreSupprimerPuis je lis les commentaires
Et... tout y est...la nostalgie, ou la reconnaissance des moments du passé!
Mais je suis touchée surtout par la première partie de ton billet: tu es passée par des moments pénibles, j'ai l'impression...
C'est beau, on se laisserait presque bercer par ce tendre flashback si ça n'était pas la poignante nostalgie de la vraie vie d'une vraie personne. Je sens comme une grosse remise en question, ces dernières semaines... J'espère que tu pourras retrouver le recul nécessaire pour apprécier à nouveau ce que tu as construit aujourd'hui. Bises... Pas facile le passage d'écluse de la quarantaine...
RépondreSupprimerEntre colères et couleurs, laisser couler l'eau d'une page blanche et respirer...
RépondreSupprimerLe passé parfois blessant, toujours nostalgique, un compagnon fidèle...
RépondreSupprimerBisous
Math
Je ne sais pas si c'est triste parce que les larmes arrivent. C'est parfois une émotion que l'on contient mal. Le bonheur de revoir défiler tout ce qu'on a été, l'immense merci pour ces images et brides de voix qui nous reviennent de si loin. Un grand merci plutôt que la tristesse.
RépondreSupprimerQuant à l'indignation qui débute ton billet, oh que je la comprends! J'en ai eues, des crises d'indignation semblables pour la même raison!
Mais ça passe plus vite que les souvenirs de vie!
Go:je saisis le brin de courage, merci!
RépondreSupprimerDamien: en effet, c'est facile à dire, surtout dans un rôle où l'humain est omniprésent, mais tu le sais mieux que moi...
PB: c'était une saine nostalgie, de celle qui éveille les bons souvenirs...
Coumarine: la rentrée n'a pas été facile, c'est vrai, heureusement elle est derrière le dos et les choses continuent, mais on sait qu'elles ne changeront pas vraiment, comme les personnes ne changeront pas...
FD: vraiment non! Il y a et il y a eu des remises en questions, mais ici, rien de profond ou de grave, juste des souvenirs enfouis qui refont surface!
Tania: l'eau d'une page blanche, c'est si joliment dit. Je garde la recette...
Math: un compagnon fidèle, certes, mais il faut aller de l'avant, bras-dessus bras-dessous avec lui...
Chère Del,
RépondreSupprimerCourage. Courage.
Ton billet m'a ébranlée, qui sait, est-ce la quarantaine comme le soulignent certains, qui sait, si ce n'est simplement la maturité acquise qui te donne à voir avec plus de lucidité, qui sait, si c'est enfin ton coeur qui éprouve le besoin de palpiter au grand jour, sans entraves, sans être constamment bridé par cette volonté farouche qui te caractérise.
Les larmes sont le sel de la terre. Elles permettent à l'être de se nettoyer en profondeur, de se purifier, et libre enfin de toute camisole, il ne peut que puiser la force en lui pour s'ancrer davantage dans la voie qui lui convient.
Si le regard posé sur le passé est toujours douloureux, il peut néanmoins se muer en douce compréhension, révélant ainsi tous les bienfaits d'une vie qui n'est déjà plus, mais qui pourtant reste vivace de part ses conséquences positives dans le présent.
Si les jours heureux d'antan ne sont plus, il te reste encore aujourd'hui la possibilité de t'ouvrir à d'autres.
Si maintenant chaque parcelle de ton corps et de ton âme souhaitent vivre et rencontrer la joie, la sérénité, et la paix, l'émerveillement de chaque instant, à un moment donné, à un instant offert, fléchiront tes genoux, qui tomberont à terre, et tes mains se rejoindront.
Courage Del, courage.