samedi 13 février 2010

Laissez-moi ma Belgique!



Ma belgitude aujourd'hui, c'est le souvenir de mes origines:

un père brugeois, à l'éducation bilingue, une mère aux racines wallonnes et bruxelloises, une enfance dans le Brabant flamand et la scolarité en néerlandais, une éducation reprenant les grands principes du jansénisme brugeois et de l'art de vivre wallon, une évolution professionnelle dans un environnement international.
Certains sont flamands, d'autres wallons et cultivent cette différence, mais il y en a tant d'autres qui portent en eux toutes ces cultures qui en se mêlant en génèrent une bien plus riche: la culture belge, son bon-sens et son sens de l'humour, sa simplicité et son hospitalité, l'ouverture à l'autre et le respect de la différence.
De tous les pays de l'Europe, les Américains préfèrent travailler avec les belges, parce qu'ils présentent à la fois les qualités latines et germaniques! Pourquoi vouloir à tout prix nous défaire de ce qui fait notre richesse?

Laissez-moi ma Belgique, sans elle, je serais apatride!

photo empruntée à un blog belge pour tous les admirateurs de Folon.

10 commentaires:

  1. Cela ne t'étonnera pas que je suis tout à fait d'accord avec le contenu de ton texte, et que la photo de l'oeuvre de Jean-Michel Folon me plaît beaucoup également. A ma connaissance, mes origines ne quittent pas la province du Hainaut, mais cela ne m'empêche pas d'être très fier d'être belge.

    Par ailleurs, figure-toi que Gilles Vanden Burre (31 ans) a choisi comme couverture de son nouveau livre pour l'unité de la Belgique, une photo de la sculpture de Folon qu'on peut voir sur la plage de Knokke-Heist.

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  2. J’ai toujours pensé que vous étiez plus riches que nous, (Français) justement par ce brassage de culture.
    Vous devez tenir bon pour garder cette identité.
    Je ne connais pas beaucoup la Belgique, je l’avoue, mais le peu que j’en connais m’a comblé et je ne parle pas de la chaleur de ses habitants.
    Je t’embrasse.
    Math

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  3. De mère flamande et père wallon, je vois aussi ce mélange de cultures comme une richesse.
    Arrivée chez vous via "Espaces, instants", je me laisse volontiers embarquer ici.

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  4. Que tu as raison, Dephine, et que je suis bouleversée quand je lis les aboiements séparatistes de certains.

    Oui, nous sommes un mélange judicieux. Explosif parfois, rouspéteur souvent, mais quel fumet, les amis, quelle recette !

    J'ai moi aussi de rester Belge, de râler sur les petites choses qui faisaient râler ma mère, et de malgré tout de me rengorger parce que nous sommes un pays bilingue et bi-culturel au départ, et multilingue et multi-culturel au quotidien. Et que nous y arrivons. Ce n'est pas un parcours lisse, mais la vue du train, personne ne peut me la prendre: les dentelles de pierre de la Flandre, son parler de velours épais, les collines vertes de la wallonie, ses accents qui traînent et qui amusent...

    Et ma fierté d'être Belge, que je partage avec toi et tant d'autres. Pensez-donc: nous étions Belges dans le ventre de nos mères. Et elles l'étaient dans le ventre des leurs. Comment vouloir changer cette longue et belle histoire ...

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  5. Né à Bruxelles d'une tendre mère Liégeoise et d'un père gantois appliqué qui a fait ses classes avec rigueur et entrainement militaire en Angleterre pendant la seconde guerre mondiale, je partage tout à fait tes propos ma chère Delphine !.
    Que de richesses et de contrastes dans ma famille valorisants nos familles !
    Notre population malgré les différences et les divergences largement encouragées par le monde politique à fin de pouvoir ne veut pas changer. Ces politiciens avides de pouvoir ce sont à eux seuls la cause de ce mal-être parfois ressenti. Allez à l’administration de la commune (Mairie pour les français) d’Overijse et vous serez édifiés de voir le « Welcome » qu’on vous réserve, belge ou non. Unique, mesquine, lamentable, idiote, scandaleuse, irrespectueuse, minable, irritante, grotesque, contre-productive pour tous sont les mots pour décrire l’attitude de cette manière d’agir et c’est surtout une très mauvais image pour la partie du pays où leurs initiateurs vivent.
    Quand on agit de cette façon c’est qu’on se sent aux abois et prêt à disparaître.
    Alors que franchement les non belges et les belges francophones ne revendiquent pas leur langue haut et fort et ils investissent ou investirent en masse.. dans la partie du pays où ils sont maltraités, on peut tristement le dire.
    Nous vivons en Europe.. Ces extrémistes « purificateurs » , dénonciateurs (Un bureau de dénonciations été ouvert à Overijse contre toute personne utilisant une autre langue que le néerlandais à Overijse par exemple pour une annonce de vente d’immeuble) et tellement attachés à leurs racines et à leur langue (qui doit être unique pour eux car sur leur territoire..) s’isolent du monde qui évolue. Avec ce genre de façon de penser ils ne peuvent que disparaître car isolés du monde. Isolés par eux-mêmes en plus !
    Risée du monde, risée de la presse, ils continuent et continuent mais trouvent injuste qu’on les fustige. C’est comme une banque qui ne ferait pas preuve de civilité vis-à-vis des ses clients.. Quelle avenir aurait-elle ?!
    Il est petit mais riche, très riche par ses différences, ses qualités culturelles et sa situation géographique!
    Mais je me demande l'homme de Folon qui prend l'eau c'est peut-être très beau mais ça peut faire rire suivant l'état des tensions communautaires en cours..
    Ma mère, wallonne et fière de l'être apprécie son pays natal, ses coutumes, ses produits, ses paysages, sa gentillesse, son accueil, mon père aussi apprécie sa Flandre et ce, même sans en parler la langue ou très mal - il a une excuse.. La guerre, cette saleté qui a séparé ses parents pendant 8 ans, le temps aussi déterminer ses humanités.
    A propos, je n’aime pas ces ouettes d’Egypte qui font le ménage sur nos étangs en chassant les canards colverts.. Ces ouettes tuent les petits canetons, chassent leurs parents sauvagement et seule la présence d’un cygne comme arbitre peut permettre aux différents anatidés de vivre en paix.
    Amaury

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  6. Ma mère était d'Ostende, a vécu à Bruges, s'est marié avec un Basque et n'a jamais voulu devenir Française, ce qui aux yeux des hexagonaux constituaient un mystère ou un crime de lèse-République. Elle se sentait avant tout fille de Verhaeren et de Van Eyck, mais curieusement n'arrivait pas trop à définir ce qu'être Belge signifiait exactement pour elle.

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  7. Un jour, il n'y aura plus de tensions entre les peuples, car l'homme aura quitté son adolescence futile et passionnée, pour entrer dans sa maturité. Le sentiment d'appartenance à une nation aura disparu, car nous serons tous citoyens du monde. A ce moment là, nos disparités culturelles seront vraiment des richesses et on arrêtera de se regarder en chiens de faïence.Utopie? pas tant que ça...Il me semble bien qu'en la matière, vous êtes des pionniers, Amaury, Delphine, Petit Belge et les autres. Continuez à éclairer votre pays de vos espoirs.

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  8. Depuis que nous vivons ici, j'ai beaucoup d'amies belges toutes en 'couple mixte' wallon et flamand, toutes le vivant très bien et tous ces couples sont belges ! C'est un pays que je ne connaissais pas, ni ne connais bien, mais depuis que nous sommes 'voisins proches', et bien je me sens très proche de vous ! J'aime votre délicatesse et votre culture, votre sens des mots et votre approche de la vie, votre humour et bien d'autres choses... C'est du moins ce que je retire des belges que je connais dans la vie et dans le virtuel !

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  9. PB, en effet, tu ne me surprends nullement! Merci pour ton passage et tes encouragements.
    Math, merci pour ce gentil message. Je ne pense pas que nous soyons plus riches que les uns ou les autres, mais c'est clair que c'est une réelle richesse. Chaque pays, chaque région possède les siennes.
    @tania: bienvenue et merci pour ton passage et ton petit mot. Je ferai un petit tour chez toi aussi.
    @Edmée, "de velours rocailleux", tu me fais sourire! Oui, on peut ressentir un sentiment de fierté pour les richesses de nos cultures et un sentiment d'appartenance aussi, comme on se sent Européen et homme parmi les hommes tout simplement.
    Amaury, merci pour ton coup de gueule!
    Damien, je ne savais pas que tu étais en partie de nos régions. On a tous nos racines, certains y sont plus attachés que d'autres. Et la perception de la Belgique peut aussi varier en fonction de l'histoire de chacun. Ce qui m'attriste et me met en colère, c'est cette volonté affichée de quelques politiciens, enseignants et journalistes de renforcer et de souligner les différences et les injustices passées et présentes alors qu'au quotidien, les personnes se côtoient et s'estiment, quelle que soit leur origine linguistique. Maintenant il est vrai que depuis les années que dure cet acharnement, -on le constate surtout auprès de la jeune génération- le fossé s'est creusé et les volontés ont évolué... Mère issue de Flandre et père basque, tu dois aimer ton indépendance!!
    Célestine, je ne parlais pas de nation, mais de patrie. D'aucuns rêvent très prochainement d'une Europe des régions, ce serait un commencement et la fin de la Belgique. Utopie? Sans doute en partie mais seulement en partie tant que des personnes veulent y croire et agissent en fonction.
    ms, mais oui, ils sont faits pour s'entendre dans leur complémentarité!

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  10. Delphine, entre patrie et nation je ne faisais pas de différence. Le mot patrie est certes plus affectif, mais je continue à penser que rassembler est plus important que diviser,et en ce sens , je suis d'accord avec toi sur l'importance de l'unité belge, même si le rassemblement d'un peuple autour d'un seul drapeau n'est qu'une étape vers la citoyenneté mondiale, jusqu'à ce qu'enfin,les hommes n'aient plus qu'une seule patrie: la Terre.
    je t'embrasse
    Celestine

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