mardi 6 octobre 2009

Punition

Qu'il est difficile de punir un enfant (même si camoufler le sourire qui se dessine devant la drôlerie de nos pitres irrespectueux est parfois bien difficile...)! Mais que ces punitions sont nécessaires afin de discipliner les lutins sans limites aucunes.
C'est étrange. Chez nous, il a fallu tout délimiter, chaque parcelle de terrain conquis ou à conquérir, l'inaccessible, l'intouchable, tout a été tenté, essayé, du bout des doigts, derrière le dos ou de front, si nécessaire à force de coups de gueule et de coups de pied. Et les punitions ont évolué en fonction des réactions et des révolutions: comment mettre votre enfant dans le coin quand il le quitte en vous narguant? Lui tenir la nuque le nez collé à la paroi? Pas très éducatif et bien violent, non? Que faites-vous quand il vous crache dessus, qu'il vous menace de vous couper la tête, que quand il reçoit une fessée, il tape plus fort? L'enfermer dans sa chambre? Alors que vous savez qu'il ouvre sa fenêtre et s'assied sur l'appui de fenêtre? Priver de bonbon, de dessert, de télé... La lassitude s'installe rapidement face à celles-ci et la punition finit par faire partie d'un quotidien gris et banal, tout ce qu'on déteste.
Heureusement, j'ai constaté avec nos trois qu'au moment où étions réellement à court d'idées, notre descendance s'assagissait. Heureuse coïncidence ou nature humaine?
Peu importe... En lisant les billets et commentaires de toutes ces mamans d'ados, je me rends compte que nos petites punitions, distillées avec intelligence et parcimonie ont leur raison d'être et forgent nos enfants pour demain. J'espère cependant ne jamais être confrontée à des ados à punir. Aujourd'hui, je ne me sens réellement pas prête pour ça. Et cela a-t-il une raison d'être?

7 commentaires:

  1. Comme pour les petits, punir des ados a aussi une raison d'être. On n'imagine pas à quel point - même si on le sait, on est loin du compte - ils nous demandent silencieusement de leur mettre des limites, de servir de mur contre lequel se révolter mais aussi prendre appui. C'est souvent bien dur et il est parfois utile d'être deux pour jouer dans la subtile alchimie de celui qui resserre la vis et de celui qui temporise et atténue un peu. D'où l'intérêt pour les parents d'être bien coordonnés, qu'ils soient ensemble ou séparés. Pas facile, facile...

    RépondreSupprimer
  2. Le truc, avec les enfants, c'est l'autorité bienveillante, main de fer dans gant de velours. Etre ferme mais juste. Ne jamais revenir sur un non. Ne jamais renégocier. Et surtout ne jamais leur montrer qu'on est attendri ou amusé par leurs bêtises.Instaurer des règles, les écrire même, peut être une manière efficace de les leur faire respecter
    J'ai souvent utilisé le regard "fusilleur" bien plus efficace que les fessées ou les privations.Je devais pâlir d'une certaine manière quand j'étais très en colère, qui ne leur donnait pas envie de recommencer!
    Avec les ados, discuter, parlementer ne sert à rien si cela devient source de conflit permanent. Mais il ne faut pas toujours leur dire non. Ils ont besoin de limites, mais de confiance aussi. C'est d'ailleurs le maître-mot, la confiance. Leur faire sentir que s'ils la trahissent;il faudra beaucoup de temps avant qu'elle ne revienne.
    En bref, poser quelques règles strictes sur des sujets qui nous tiennent vraiment à coeur,la santé, la sécurité; et pour le reste, leur laisser la paix! les gens se formalisent souvent d'une tenue vestimentaire , ou d'un mutisme matinal. Est-ce bien important? Je n'ai jamais interdit à ma fille de se maquiller, par exemple. Mais je lui ai appris à le faire pour que ce soit joli. Résultat, à 20 ans elle ne se maquille presque plus. Si je le lui avais interdit avec force et larmes, elle l'aurait peut-être fait en cachette et en en mettant trois tonnes version famille Adams. Les looks les plus excentriques sont souvent une réaction à une éducation trop stricte.

    C'est le principe de l'élastique: plus on tire dessus, plus il nous revient dans la tronche!

    Enfin se rappeler que l'éducation est un art, et non une science exacte.
    Allez courage ma Delphine, tes petits "monstres" ont l'air bien mignons quand même , comparés à ceux de l'émission super Nanny!

    Célestine

    RépondreSupprimer
  3. le dialogue, à mon avis, vaut toutes les punitions du monde, mais je ne suis pas très bien placé pour parler de l’éducation des enfants.
    Sourire.
    Bonne journée Delphine.
    Bisous

    RépondreSupprimer
  4. Il n'y a pas de punition miracle qui fonctionne en tout temps et avec tous. Voilà. Ce postulat étant posé...on fait comme on peut à partir de règles simples. Il n'empêche que c'est ce qu'il y a de pire, je trouve, dans le rôle de parent, ce côté ingrat du méchant, mais en même temps indispensable. Et une fois ado (mon ainé a été un enfant plutôt rebelle et insensible à la punition "tu me punis, je fais pire, tu iras jusqu'où ?" A presque 16 ans, il faut discuter et rappeler en permanence les règles de vie en communauté, les sanctions pour manquement, comme dans toute société. Et appliquer les règles, et les sanctions.
    Une punition inefficace ou prise à la légère ? Il était champion pour ça, je m'en suis tapée des livres sur la psychologie de l'enfant ! Changer de direction, faire preuve d'imagination sans vexer ni humilier. Mais nous sommes humains, fatigués aussi et agacés souvent... Dialoguer oui, mais la famille n'est pas une démocratie, c'est une dictature éclairée !
    Etre parent c'est être capable d'une grande zénitude et d'une patience alors inconnue lorsque nous étions encore nullipares !
    Un peu de yoga, peut être, pour cette année ?!

    RépondreSupprimer
  5. Myosotis, Célestine FD, limites, fermeté, dictature éclairée... Je crois qu'on se rejoint: les enfants doivent apprendre à se comporter dans le noyau familial et dans la société et je crois aussi que ce n'est qu'à ce prix qu'on peut y arriver... a moins qu'on aie des enfants extraordinaires ce qui est le cas des miens bien sûr :-) mais pas toujours...
    Mathéo, entièrement d'accord avec toi mais il y a des moments où elle doit être précédée d'une sanction, d'autre où l'enfant est trop en colère ou révolté pour s'ouvrir à elle.
    Et parfois, c'est vrai, la fatigue nous rend plus impatients, trop impulsifs...
    Bonne soirée

    RépondreSupprimer
  6. En tant qu'instit de 24 élèves de 9-10 ans, je suis, moi aussi, confronté tous les jours à ce problème, et ce qui "marche" avec un enfant ne fonctionne pas avec un autre. Il y a aussi des différences de réactions entre les garçons et les filles. Sans parler des querelles de récréations où on n'a pas toujours vu ce qui s'est passé et où on doit prendre la sanction la plus juste possible...

    RépondreSupprimer
  7. Comme ça me rassure de voir que chez les autres, les punitions ne marchent pas toujours... Mon Petit Poisson de presque-troizans aime (déjà !) nous tenir tête mais je sais que ne pas céder, c'est le meilleur moyen d'en faire une adulte responsable et bien dans ses baskets plus tard.

    RépondreSupprimer