Depuis plus d'une semaine, j'entends les politiciens, tous partis confondus, parler sans arrêt de gouvernance. Cela ne vous a-t-il pas frappé? La première fois que j'ai entendu ce terme, c'était dans le contexte informatique. Le monde de l'entreprise s'en était déjà emparé pour le transmettre au secteur public. On parle dès lors de gouvernance politique, de gouvernance européenne, de gouvernance mondiale... Si je résume très grossièrement -et comme je les comprends- les nombreuses acceptions du terme dans les différents environnements où on peut le trouver, la gouvernance suppose la prise en compte de tous les éléments et de tous les acteurs qui ont un rôle à jouer dans un contexte déterminé (ce qui implique dès lors une décentralisation), et la coordination et l'interaction harmonieuse de ces éléments et de ces acteurs, chacun dans ses spécificités et dans son rôle respectif.
Bien, avec tout ça, je ne suis pas sûre que nos chefs d'entreprise et nos politiciens sachent exactement quelle définition donner à ce terme. Ils l'utilisent certainement comme l'étendard de toutes les vertus et de tous les changements positifs, d'une avancée vers un futur prometteur, ne parle-t-on pas de "bonne gouvernance"? Ainsi soit-il.
Il y aurait, certes, beaucoup à écrire sur les "modes sémantiques" qui agitent les milieux autorisés. Dans l'education nationale, nous sommes habitués à ces changements de dénomination complètement alambiqués. Par quelle alchimie est -on passé, par exemple, du bon vieux complément circonstanciel de temps au "syntagme prépositionnel temporel"? Et comment la cour de récréation peut-elle être dans l'esprit de certains didacticiens "espace interstitiel de liberté"? Ma grand-mère disait "il faut appeler un chat, un chat" et encore une fois, elle avait bien raison!
RépondreSupprimerCélestine, mon commentaire s'était effacé alors je le retranscris aujourd'hui: "l'espace interstitiel de liberté" a provoqué un de ces fous rire... merci!
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