lundi 2 mars 2009

Mon ami


J'ai un ami. J'avais un ami. J'ai un ami. Je ne sais pas. Je ne sais plus. L'amitié doit-elle être réciproque? peut-elle se nourrir de souvenir?
J'avais un ami, je comptais pour lui. Je signifiais quelque chose pour lui.
J'ai trop peu répondu à sa main tendue, je n'étais pas prête. J'avais besoin de lui mais n'avais rien à lui donner. J'ai réalisé peu à peu, malgré toutes les différences, malgré les distances -le temps aussi bien que les kilomètres- combien il était important pour moi. Et je m'enrichissais.
Mais aujourd'hui les choses ont changé, la page est tournée, pour lui en tout cas, je crois. Qui suis-je à ses yeux? Une étrangère encombrante, insignifiante, différente. Une pierre, mais non, je serais quelque chose déjà. Une ombre, oui, l'ombre d'un souvenir, l'esquisse d'un sourire, d'une larme momifiée, c'est déjà ça.
L'amitié ne compte pas, elle est ouverte à l'autre. Lorsque les souffrances et les bonheurs sont devenus indifférents, l'amitié est bien morte je crois, j'aimerais tellement qu'il en soit autrement.

Ci-dessous, je cite le post d'où est issue une reproduction que finalement, je préfère remplacer par "L'enfant au pigeon" de Picasso:
http://www.artdubonheur.com/index.php?option=com_content&task=view&id=32&Itemid=69
"Selon Aristote, la seule véritable amitié est l'amitié vertueuse. Cette dernière est recherchée par tout homme, même si tout homme ne la rencontre pas nécessairement. Elle peut avoir lieu entre deux individus d'"égale vertu" selon le philosophe et se distingue de l'amour en cela que l'amour crée une dépendance entre les individus.
Toujours selon Aristote, l'ami vertueux ("véritable") est le seul qui permet à un homme de progresser car l'ami vertueux est en réalité le miroir dans lequel il est possible de se voir tel que l'on est. Cette situation idéale permet alors aux amis de voir leur vertu progresser, leur donnant ainsi accès au bonheur, notion évoquée dans le dernier livre d'Éthique à Nicomaque et qui est, pour Aristote, la plus importante."

2 commentaires:

  1. Je ne crois pas possible l'amitié "pure" entre un homme et une femme. En tous cas pour l'un d'eux elle basculera vers des sentiments autres que de l'amitié, un jour ou l'autre, selon moi.
    C'est peut-être cela qui fait que tu ressens cette "indifférence". Ce n'est probablement qu'une défense...

    Marie

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  2. Je me suis souvent fait la même réflexion. Idéalement l'amitié est "vertueuse", pour reprendre les termes d'Aristote et donc détachée de tout sentiment autre que celle-ci. Mais l'homme n'est pas une "idée", ce qui rend les sentiments plus complexes.

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