lundi 12 octobre 2009

"Bécasse", détail d'une aquarelle d'Amaury

L'automne, les feuilles rousses qui craquent sous nos pas, les branches qui nous fouettent le visage, l'odeur âcre des champignons, de la mousse, des écorces, les brumes qui se mêlent à la rosée matinale, le soleil jaune pâle traversant timidement le ciel chargé, le souffle accéléré qui accompagne le rythme de nos pas... Soudain, c'est la nature entière qui s'ébroue et quitte cette somnolence à laquelle peu à peu elle s'habituait: les feuilles frémissent, les taillis s'écartent afin de ne pas blesser l'envolée d'ailes et de plumes qui tentent de se frayer un passage au-dehors des ronciers qui l'agrippent, des fougères qui obstruent la voie vers la douceur paisible des hauteurs ennuagées. Elle oblique, virevolte, tourne, braque, plonge, change de stratégie une fois et puis une autre, concentrée... échapper encore une fois...

J'ai un mari chasseur, un réel amoureux de la nature à qui je dois de nombreuses très belles découvertes, moi, l'habituée des cygnes et des paons et des canards de mes pères d'origine brugeoise...
Un chasseur qui aime les Ardennes et ses bois de sapins, qui respecte infiniment le rythme de la nature, qui est à son écoute, connaît ses forces mais aussi ses maladies, vibre avec elle, souffre quand elle est maltraitée, ça mérite un immense respect, je vous assure.

7 commentaires:

  1. Comme tu en parles bien, on s'y croirait. Et on frissonne même, parce que le petit matin en automne, c'est plus qu'un peu frais !

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  2. Ces demoiselles!

    Elles bondissent pas très vite, sont petites, tournoient et plongent, en effet, souvent parce que généralement les chasseurs sont trop excités : c'est un oiseau rare au goût exquis bien cuisiné.
    C'est d'ailleurs LA raison pour laquelle ce met est interdit à la vente et à juste titre...

    En France on limite le nombre de prises par jour. Allez! ce n'est pas raisonnable d'en arriver à devoir limiter. Sauf si les chasseurs ont tendance à exagérer.

    S'il m'arrive un jour de tirer 4, 5, 8 10 bécasses au même poste ce n'est pas pour autant que j'irai le lendemain ailleurs pour en tirer autant!

    La demoiselle des bois (En comparaison avec la demoiselle des marais, j'ai cité la bécassine - délicieuse sans doute mais totalement ET malheureusement interdite en notre pays.) s'élève souvent à la limite des bois de feuillus et de de pins ou parfois de connifères.

    Elle se nourrit presque uniquement de lombrics d'où peut-être son goût - j'ai jamais goutté un vers de terre.

    C'est donc un gibier rare qu'on voit bien les froids arrivés quand les taillis ont perdu leurs feuilles.

    Ces demoiselles se soignent entre elles, si, si c'est bien vrai. Et ce qui a de vraiment extraordinaire.... Elles baillent en retroussant leur bec!
    Un petit peu, certes, mais quand-même.
    C'est fabuleux, non(?) et approprié en est le mot.

    En latin elle se nomme scolopax rusticola sympa non?

    Amaury

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  3. Tu en parles avec beaucoup de passion.
    Je suis allé une fois dans les ardennes c'est magnifique!
    Quand à la chasse j'ai un peu de mal, mais à chacun sa passion.
    sourire
    Bisous

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  4. d'origine brugeoise...

    alors là Bruges c'est ma ville de coeur !

    l'automne arrive aussi chez nous mais pas aussi joli que chez toi ;-)

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  5. Moi aussi la chasse me fait mal, mais je suppose que beaucoup dépend aussi du chasseur, du respect qu'il a, de la chasse qu'il pratique.

    Par contre, je trouve toujours que les récits de chasse des Indiens sont passionants et je justifie leur chasse. Pas toujours très logique, pas vrai? Mais j'adore quand les pueblos tuent "leur" cerf annuel, le parent de colliers et bijoux de turquoise et coquillages, et le remercient d'avoir donné sa vie pour la famille, lui demandant de revenir l'année suivante. Il est "leur" cerf, ils pensent avoir un lien avec lui.

    Ils n'ont pas besoin de chasser pour manger, ils vont au super marché comme nous. Cette chasse est un rituel un peu mystique.

    D'autres aiment tout simplement chasser aussi, pour les sensations de la forêt, de la nature, la recherche d'une solitude magique, les bruits et odeurs de la nature.

    Oui, je ne serai jamais "chasseresse", et déteste les chasseurs/massacreurs, mais je reconnais que dans la bonne chasse, il y a l'amour de la nature...

    Ta description est magnifique, by the way!!!

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  6. FD, c'est que j'ai souvent frissonné en accompagnant A. Alors, tu penses si ça inspire!
    Amaury, tu es vraiment passionné. Et oui, elles sont délicieuses, mais je ne les ai pas toujours réussies.
    Math, chacun ses convictions, mais comme le dit Edmée, certains chasseurs sont respectueux de la nature et sont importants pour la réguler. Sais-tu qu'en Belgique, les agriculteurs et les politiciens pleurent pour qu'on tue le sanglier trop longtemps protégé. Tu imagines mal les dégâts. Protéger un animal équivaut souvent (pas toujours) à déséquilibrer le biotope: ex: les becs droits sont protégés chez nous, nous n'avons plus de moineaux, de bergeronnettes, d'hirondelles... tous chassés par les merles, corbeaux, corneilles, pies et autres oiseaux noirs. Enfin, je préfère laisser parler Amaury, il le fait mieux que moi.
    Bérengère, Bruges par mon père, Verviers par ma mère, Brabant flamand toute mon enfance et Bruxelles depuis des années..Une vraie belge quoi.
    Edmée, ce sont en effet de très belles traditions qui émanent de l'essence de la chasse. (et pour ta tranquilité, souvent Amaury se promène et ne tire pas, parce que l'harmonie est celle-là aussi) et merci pour le compliment!
    A bientôt!

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  7. Pour comprendre la chasse il faut en parler sincèrement. J'apprécie tous les commentaires que j'ai pu lire car s'il est certain qu'il y aie des "non chasseurs" il est certain aussi que ces non chasseurs écoutent.

    Eloignés de la campagne car la vie en ville offre plus de facilités en général (bien que j'en doute de plus en plus..) les gens ne connaissent plus la nature. Or la nature c'est aussi la chasse ou je devrait dire la chasse fait aussi partie de la nature car elle existe déjà SANS l'action du chasseur.

    Le chasseur est un homme ou une femme qui passe énormément de temps à se promener pour contrôler, tailler, tendre des clôtures, planter, aménager, débrousailler, organiser les coupes d'arbres avec passion car c'est un vrai amoureux de la nature. C'est lui que paie de sa personne.

    Bon, j'arrête car j'ai une petite voix qui me sussure : "Bon, il est parti pour au moins un quart d'heure.."

    Allez, bonne nuit les petit(e)s comme on dit :-)

    AUA

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