vendredi 23 octobre 2009

Sévir


Vous savez tous ce que c'est que de sévir sur un enfant pour la bonne cause, pour l'aider à grandir, pour en faire l'adulte de demain.
Mais savez-vous ce que c'est que de devoir sévir sur un adulte dans le contexte professionnel? recadrer, corriger, avertir et demeurer ferme malgré les justifications, malgré les incompréhensions, les larmes, les insultes, les menaces, les tentatives de chantage, les silences, les dos qui se détournent, les regards qui se baissent... alors que vous savez que c'est nécessaire, parce que les limites sont dépassées, parce que les accords ne sont pas respectés, parce que les rappels demeurent lettre morte. C'est dur, très dur, surtout lorsque c'est vous qui en êtes l'acteur. On me dit tous les jours: "je n'aimerais pas faire ton boulot", et j'en ris parce que je construis, j'améliore, je travaille au bien-être, j'aime mon job de manière générale, mais hier et aujourd'hui, ce n'était pas pareil, c'était l'envers de la médaille, tout ce que je n'aime pas faire, ce qui est contre nature mais que je dois faire parce que ça aussi c'est mon job et parce que c'est juste. Mais là j'ai eu ma dose, je vous assure. ras-le-bol, lasse, usée, cassée par la mauvaise volonté, l'incompréhension, la mesquinerie et j'en ai les larmes aux yeux et j'en ai été dure avec les enfants parce que c'était trop tout simplement.

14 commentaires:

  1. Et bien là, c'est moi qui t'admire. Moi qui fais le même boulot que toi, je ne suis jamais arrivée à sévir, à être sévère, même si c'est nécessaire; je tourne autour du pot, je mets des gants jusqu'aux épaules, j'atténue, j'adoucis jusqu'à finalement perdre tout crédit. Dur dur d'être dur !

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  2. Tu exerces un métier ingrat, c'est un fait. Mais je pense qu'ici, nous savons, nous sentons tous que tu t'y investis avec humanité. Il n'est jamais chose facile d'assumer ses responsabilités, surtout quand elles impliquent des vies, des avenirs, des familles... cela ne te consolera pas, mais je suis persuadée que par ailleurs, tu as déjà aidé et soutenu de nombreuses personnes.
    Tu dois continuer à croire en toi et à faire ces choses difficiles avec toute ta dignité. Dans tous les cas, avec ou sans toi, ces choses difficiles seront faites. Et parfois par d'autres mais avec moins d'humanité globalement. Tu n'es pas en cause, mais surtout, tu n'es pas LA cause. Rationnelle et pragmatique tu demeureras pour le bien de ceux que tu dois continuer à épauler, encourager, et conseiller...
    Bon week-end ! :)

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  3. Ne te tourmentes pas, tu fais ce qui est juste, tu fais de ton mieux, même si ce n'est pas facile tu n'as rien à te reprocher.
    Bisous.

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  4. Personne n'est parfait et que ce soit dans la vie professionnelle ou la vie privée, on a tous nos failles, nos moments de doute et de découragement. On fait ce qu'on peut, pas toujours ce qu'on veut. Ce n'est pas toujours évident d'oublier les soucis du boulot quand on rentre à la maison ; c'est une situation que tout le monde a déjà rencontrée. La vie nous fait malheureusement rencontrer des gens mesquins, méchants ou jaloux. Mais la vie nous offre aussi de belles rencontres, notamment les personnes sympathiques et intéressantes de la blogosphère (et personnellement, je peux dire qu'Amaury et toi en faites partie).

    Aussi, ne te pose pas trop de questions et profite de ce week-end (vu le temps, je ne vais pas te dire d'aller te balader...).

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  5. Que ce doit être dur. Mon fils ainé pense à ce métier, je crois qu'il faudra qu'il apprenne beaucoup sur l'être humain et sur lui même avant. Honnêtement, je t'admire, j'aurais beaucoup beaucoup de mal, je ne saurais pas doser. Bon week end récupérateur.

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  6. Myosotis, oui, c'est très dur, mais ça permet d'être cohérant vis-à-vis des autres et de soi-même et des règles que l'on a établies avec l'accord de toutes les parties et que l'on est censé faire respecter pour le bien de la communauté. Je suis sûre que tu l'es et que tu n'es peut-être pas confrontée à des situations qui exigent cette fermeté. Pour moi, ça a été le cas dans deux boîtes différentes, et ça fait mûrir à une allure VV'
    Manderley, je te remercie, tes paroles justes sont réellement un baume de compréhension. Et toi, tu en es où?
    Merci Math, j'essaie en tout cas. Comment va ton épouse?
    Petit Belge tu en fais aussi partie sois en sûr :-)
    ms, ce métier englobe beaucoup d'aspects très différents, tout dépend s'il souhaite être généraliste ou spécialisé dans l'une ou l'autre discipline (hard HR -compensation & benefit, recrutement et sélection, législation sociale, entretiens d'évaluation etc- ou soft HR: communication interne, carrière et développement,conflict management, etc- mais c'est en effet un métier qui nécessite beaucoup de recul par rapport aux situations parce que comme le rappelait Manderley, de nombreux facteurs sont en jeu d'une importance telle que l'équilibre familial ou la santé d'une personne peuvent en dépendre? Il ne faut jamais perdre de vue l'équilibre entre le bien de l'entreprise et l'épanouissement de ses collaborateurs et si tout va bien l'un et l'autre vont de pair.

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  7. Je ne peux que compatir!

    Je n'ai pas fait le même boulot que toi, mais j'ai été "responsable d'une équipe multi-lingue" à la CEE. Mais je dépendais d'un chef, et surtout de sa secrétaire qui me détestait. Aussi, j'étais entre la chèvre et le chou, essayant de bien faire mais subissant parfois la révolte des chouchous :-), et les voyais s'enfoncer dans des caprices stupides pour prouver qu'ils avaient le dernier mot!

    Ce qu'ils ont fait de ce dernier mot, sans doute un point d'exclamation lamentable quand leur vie s'est avérée une succession de crises de nerfs et de coups de rage.

    C'est certainement plus dur de sévir avec les "adultes" surtout quand ils ne le sont que par l'âge.

    Tu es, on le sent, solide et juste. Si ça fait mal parfois, c'est nécessaire. Tu ne fais que ton travail avec courage.

    Donne un bisou aux petiots, ils oublieront vite, va!

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  8. Il n'y a pas assez longtemps que je te lis pour savoir le métier que tu fais... Mais peu importe après tout
    Ce que je lis ici,c'est ton découragement: il est en effet très difficile de lutter contre la mauvaise foi des gens...
    Comme le disent tes amis d'ici, puise dans tes ressources le courage de continuer à croire en toi, en ce que tu fais, en la manière dont tu le fais
    Croire au delà du découragement... c'est peut-être là le vrai courage...
    Maintenant que tu sois triste et plus...c'est tellement normal. En parler fait du bien. Etre écoutée et comprise est important et aide à passer le cap difficile...

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  9. Quel grand écart tu dois faire là, à composer avec ce que tu ES et ce que tu FAIS... c'est là que le bât blesse, mais tu n'ES PAS CE QUE TU FAIS. Parce que tu fais ce qui est attendu de toi. Heureusement, je suis sûre que tu le fais avec le plus de sensibilité possible, même si parfois cela te semble douloureux et contre-nature. Même si les dégâts collatéraux atteignent ta famille. Notre famille n'est jamais indemne de ce que nous vivons en dehors d'eux et c'est parfois tant mieux, car ils récoltent aussi les éclaboussures de nos satisfactions extérieures.
    Un mauvais moment à passer. Je te souhaite qu'il n'y en ait pas d'autres similaires avant longtemps.

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  10. Edmée, merci pour tes encouragements. C'est vrai,la vie professionnelle n'est facile pour personne, tout le monde à de beaux moments et souvent aussi des difficiles, et trop souvent les adultes se révèlent de grands enfants.
    Coumarine, je suis DRH, c'est donc -entre autre- directement à moi à recadrer, envoyer des avertissements, des médecins controleurs.... tout le contraire de ce à quoi je travaille en profondeur! Le bien-être au travail, la communication interne, la simplification des processus, la cohésion des équipes, etc etc
    FD, merci pour ce rappel très rationnel! Tu as raison, et je vais essayer d'éclabousser les miens de plein de bonnes choses!

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  11. Moi qui trouve très difficile de sévir avec les élèves quand c'est nécessaire -et donc, je le fais quand même-, je ne pourrais jamais le faire avec des adultes. Que ça doit être difficile de recadrer quand les limites sont dépassées tout en gardant ce qu'il faut de bienveillance pour permettre de repartir sur des bonnes bases ! J'admire les DRH qui veillent à cela. Il est tellement facile pour certains de "casser". Mais c'est tellement petit ! Tu sembles en être l'opposé, alors courage !

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  12. Ne perds jamais de vue que dans ce monde imparfait, il y a des moments où tout tourne de travers, ou rien ne va comme on voudrait, mais que cela ne dure jamais. Dans le domaine professionnel, c'est souvent très décourageant, mais cela fait partie du contrat. Ton travail me semble très difficile mais tu le fais avec coeur et sérieux.Lorsque les autres ne suivent pas, ou nous mettent des bâtons dans les roues, c'est très dur. Mais au fond, ils sont eux-mêmes les perdants à ce jeu là. Que tu t'acharnes à ce point à les remettre dans le droit chemin prouve combien tu es attachée à leur parcours, et combien tu voudrais que tout soit pour le mieux pour eux. Aucun être humain ne mérite cependant qu'on se rende malade pour lui.Je t'embrasse fort
    Célestine

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  13. Bonjour Delphine, j'espère que cette nouvelle semaine se passe mieux pour toi au boulot. A bientôt!

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  14. Merci pour ton gentil message Petit Belge. Avec la crise on n'est sûr de rien, mais ça va...
    Bonne semaine et à bientôt!

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